Loire Habitat et Opac du Rhône vont se regrouper
Ce n’est pas une fusion mais une société anonyme de coordination (Sac) dans laquelle se lancent les bailleurs sociaux des deux Départements respectifs. La « Sac des deux fleuves » devrait être opérationnelle d’ici un an, maximum.
Des mutualisations oui. Des suppressions de postes non. C’est ce qu’assurent d’une voix commune Georges Ziegler et Christophe Guilloteau, respectivement présidents des OPH* Loire Habitat et Opac du Rhône. Ainsi que des deux Départements frontaliers dont ces structures relèvent.
Le rapprochement a été initié en mai. Mais c’est le 17 décembre que les conseils d’administration des deux bailleurs sociaux ont approuvé à l’unanimité le projet. La décision est relative à la loi Elan (2018). Celle-ci vise, entre autres, la réduction du nombre de bailleurs sociaux sur les territoires où elles sont plusieurs. Un seuil minimum de 12 000 logements a été fixé. Ce qui oblige à des fusions telles qu’actuellement opérée sur Saint-Etienne Métropole.
« Chacun restera indépendant sur sa gestion »
Le législateur a néanmoins laissé la possibilité de coopérations via des sociétés anonymes de coordination (SAC). « C’est une structure horizontale qui nous va parfaitement, explique à IF G. Ziegler. Nous avons plein de choses en commun. Comme accompagner toutes les communes, même très rurales pour deux ou trois logements. Il n’y aura aucune suppression de postes. Ni de services ou d’agences. Mais des décisions communes, des partages d’ingénierie. Chacun restera indépendant sur sa gestion. »
Il n’y aura aucune suppression de postes. Ni de services ou d’agences. Mais des décisions communes, des partages d’ingénierie.
Georges Ziegler, président du Département de la Loire
Par exemple, si le nombre d’équivalents temps plein employés est à peu près identique – 248 Ligériens, 242 Rhodaniens -, la Loire ne compte pas remettre en cause sa forte proportion (plus de 50 %) de gardiens d’immeubles (« agents de proximité »). D’ailleurs avec 11 702 logements fin 2020 pour 22 387 locataires côté Loire, 11 869 fin 2019 pour 25 000 locataires côté Rhône (chiffres ne comptabilisant pas les résidences spécialisées), les deux entités auraient pu facilement acquérir ou construire quelques milliers de m2 pour être dans les clous de la loi.
Mais la série de contraintes s’accumulant sur leurs activités incite à ne pas rester isolé. Depuis plus de 2 ans, les bailleurs sociaux font face au blocage des loyers ou encore à la baisse des APL décidés par l’État mais qu’ils assument financièrement. Pour Loire Habitat, le manque à gagner sur son chiffre d’affaires 2020 a été de 3,2 millions d’euros.
« Il s’agit d’aller au-delà des seuls logements sociaux »
Un contexte encore alourdi par la concurrence montante de grands groupes sur ce secteur, « davantage intéressés par une empreinte patrimoniale que territoriale ». Enfin, « il s’agit aussi d’anticiper une législation qui pourrait, à terme, se durcir sur les seuils, ajoute Ch. Guilloteau, contacté par IF. La Sac permettra des achats groupés et des partages de savoir-faire. La Loire va, par exemple, nous apporter son expérience en matière de résidences spécialisées sur les seniors et le handicap. »
C’est une expertise transversale au service des communes que promet G. Ziegler : « Il s’agit d’aller au-delà des seuls logements sociaux. En actionnant d’autres partenaires pour un aménagement du territoire collant aux besoins exprimés par les maires. Du sur-mesure dont la qualité bénéficiera de notre partage d’ingénierie, de décisions communes. Par exemple sur l’amélioration énergétique des logements. »
La Sac devrait être concrétisée le 1er janvier 2022, « au plus tard ». Ni Loire Habitat, ni l’Opac du Rhône n’en sont à leur premier essai de regroupement. Une Sac entre la première et l’Opac de la Haute-Loire avait échoué en décembre 2019. Et début 2020, une véritable fusion travaillée depuis 2018 entre Opac du Rhône et Advivo (Vienne Condrieu Agglomération) avait été abandonnée en raisons de divergences trop fortes.
*Offices publics de l’habitat.