Métropole et la chambre d’Agriculture s’engagent pour la filière
Vendredi 15 avril, Gaël Perdriau, président de Saint-Etienne Métropole, et Rémi Jousserand, secrétaire de la Chambre d’agriculture en charge du dossier installation-transmission, ont signé un partenariat. L’objectif est d’aider au renouvellement des générations d’agriculteurs, de favoriser les circuits courts, et d’adapter les exploitations aux enjeux environnementaux.
Gaël Perdriau, président de Saint-Etienne Métropole, et Rémi Jousserand, secrétaire de la Chambre d’agriculture en charge du dossier installation-transmission, ont signé une convention partenariale ce vendredi 15 avril. Cette dernière permettra d’établir un programme d’action chaque année, pour atteindre trois objectifs : le renouvellement des générations pour maintenir les exploitations sur le territoire, le développement des circuits courts et l’adaptation au changement climatique grâce à l’agroenvironnment. Car la souveraineté alimentaire est aujourd’hui en péril, d’autant que les exploitations peinent à trouver des repreneurs.
Une transmission accompagnée
C’est chez une famille de producteurs laitiers que les deux parties ont signé la convention. La famille Guillot, installée à Chamboeuf depuis plusieurs générations, a en effet vu Vincent reprendre l’exploitation familiale en 2018 et la convertir au bio. « Il a fallu deux ans de conversion pour les terres et le troupeau, explique-t-il. M’installer en bio m’a permis de m’installer tout court car cela a ramené de la valeur ajoutée, c’est important pour les petites exploitations. Mais maintenant, nous sommes beaucoup en bio, et l’offre est supérieure à la demande. Si la consommation ne suit pas, c’est tout le système qui s’effondre.» Pour Saint-Etienne Métropole, le risque est justement que les 600 fermes du territoires ne soient pas reprises dans les années à venir. « C’est un secteur auquel je suis sensible, d’abord parce que j’en suis issu, a rappelé Gaël Perdriau. Les transmissions doivent être accompagnées car le monde avance vite, il faut s’adapter. C’est la raison pour laquelle nous signons cette convention. Pour qu’au nom de la Métropole, la Chambre d’agriculture rencontre les agriculteurs en fin de carrière, pour identifier ensemble un repreneur et accompagner cette transmission, pour qu’il y ait beaucoup d’autres Vincent Guillot.» Car cela peut prendre du temps.
Savoir anticiper
En effet, selon Rémi Jousserand, une reprise ce sont deux, trois ans, parfois plus. « Ce n’est pas quand la personne dit qu’elle va laisser sa ferme qu’il faut intervenir, c’est trop tard », explique David Fara, vice président chargé de l’agriculture, de la transition agricole et alimentaire. Il en va de même pour l’alimentation. La Métropole travaille d’ores et déjà avec les écoles dans le cadre de la loi Egalim. « Nous devons faire en sorte que ce qui est produit sur notre territoire soit consommé sur notre territoire grâce au développement des circuits courts, a déclaré Gaël Perdriau. 3 000 repas par jours sont distribués dans les écoles de la Métropole. Nous sommes aujourd’hui à 80 % de produits locaux. Notre travail est d’organiser. On n’a pas vocation à acheter le lait de M. Guillot, on ne sait pas le transformer. Mais si on arrive à savoir avec qui il travaille pour le transformer en yaourts, alors on peut travailler en circuit court. C’est un travail d’organisation.» Il a également ajouté que la métropole s’engage à accompagner les mutations comme les enjeux écologiques grâce au développement de l’agroforesterie et à la plantation de haies. Car pour Rémi Jousserand, « les premiers écologistes, ce sont les agriculteurs.»