Saint-Étienne
vendredi 29 mars 2024
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Missions locales : « Les jeunes ont du mal à se projeter depuis la crise »

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Destinée à un public âgé de 16 et 25 ans n’étant ni en études, ni en formation, ni en emploi, la « garantie jeunes » propose un accompagnement basé sur la découverte du monde de l’entreprise. Dans la Loire comme sur l’ensemble des territoires, ce sont les missions locales qui sont en charge de sa mise en œuvre et qui font le lien entre recruteurs et les jeunes. 

Garantie jeunes
Julien Tarillon, entouré des responsables des différentes missions locales du département. © JT / If Saint-Etienne

« Je me suis tourné vers la mission locale de Saint-Étienne, car je voulais du travail, raconte Julien Tarillon, 21 ans, un peu intimidé face à une assemblée de journalistes venus assister à une rencontre avec les missions locales ligériennes. J’ai rapidement pu faire des stages rémunérés et mon conseiller m’a aidé à trouver du travail. Grâce à l’allocation, j’ai pu mener à bien de petits projets et aider ma mère également. Et depuis le mois de janvier, je suis embauché en CDI chez Fluid-System, à Lorette. » Julien Tarillon a bénéficié de la Garantie jeunes. Un dispositif mis en place en 2015 dans certains départements, dont la Loire, puis étendu à toute la France en 2017. Il s’adresse aux jeunes âgés de 16 à 25 ans, sans emploi, sans formation et qui ne sont plus en études. Il propose un accompagnement collectif, un soutien financier à hauteur de 497 euros par mois, ainsi qu’un accompagnement personnalisé et renforcé sur l’emploi évidemment, mais aussi concernant l’accès au logement, la santé, ou encore la mobilité.

« Grâce à l’allocation, j’ai pu mener à bien de petits projets et aider ma mère. »

Julien Tarillon, bénéficiaire de la Garantie jeunes, salarié chez Fluid-System

Un atout pour les entreprises ligériennes

Via ce dispositif, le jeune s’engage à suivre un parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) en mission locale, sur une durée de 9 à 18 mois. Des ateliers lui permettent de réaliser un CV, une lettre de motivation, de savoir comment se présenter en entretien et comment se comporter en entreprise. Dans un second temps, il effectuera plusieurs stages dans le monde de l’entreprise.

C’est ainsi que Julien Tarillon a pu accéder à un emploi stable. « Fin décembre, un conseiller de la mission locale a pris contact avec moi, rapporte madame Benaya, qui a recruté Julien. Notre entreprise, spécialisée dans la conception de corps hydrauliques, était dans une forte dynamique de développement et peinait à recruter. Nous avons proposé à Julien une immersion de deux semaines qui s’est très bien passée. Nous lui avons proposé un CDI dès la fin de cette période. C’est un avantage pour les entreprises car la mission locale dégrossit les profils pour nous, nous avons moins à gérer dans ce long processus que peut être un recrutement ». La mission locale de Saint-Étienne va même recruter Logan Del Rio, l’un des jeunes qu’elle accompagne, dès le mois de septembre, en qualité de conseiller numérique. Il sera en charge de produire des vidéos afin de présenter différents métiers aux prochains bénéficiaires.

Un jeune, une solution ?

Dans le cadre du plan de relance 1 jeune 1 solution, le gouvernement vise une hausse du nombre d’entrées en garantie jeunes de 100 %. Mais pour ceux qui œuvrent chaque jour sur le terrain, tout n’est pas si simple… « Là où l’on accompagnait 350 jeunes chaque année, il faudra pouvoir en faire entrer 703 dans le dispositif en 2021, explique Sylvain Badinand, directeur de la mission locale de Saint-Étienne. Mais ce n’est pas évident, il faut trouver le public déjà, et pour nous cela pause des problèmes de locaux trop petits, de RH… et les jeunes ont du mal à se projeter depuis la crise ». En effet, si l’État annonce, il n’est pas toujours facile de pouvoir appliquer ses directives de manière concrète et réaliste.


Chiffres clés dans la Loire

  • Entre 2015 et 2020, 5 253 jeunes ont intégré le dispositif
  • Parmi eux, 48,8 % de femmes et 52,2 % d’hommes
  • 67 % d’entre eux ont entre 18 et 21 ans
  • 7 244 situations professionnelles ont été réalisées (emploi, formation, alternance, création d’entreprise…)
  • Jusqu’en 2019, la Loire comptait 80 % de sorties positives, un chiffre qui tombe à 60 % en 2020 en raison de la crise Covid.
  • 1 156 contrats aidés ont été ouverts cette année dans les secteurs marchands et non marchands.
  • Le département compte 2 097 places en Garantie jeunes en 2021.
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