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samedi 5 octobre 2024
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Réservoir de Layat : avec l’eau, rien n’est jamais anecdotique

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Saint-Etienne Métropole et l’Etat inauguraient mi-septembre la rénovation de cet équipement de stockage d’eau potable à Saint-Chamond, certes majeur à l’échelle de son territoire, mais comme il en existe plus de 130 sur son périmètre. Avec un soutien « exceptionnel » de l’Etat et de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée, 640 000 € ont été investis dans la réhabilitation du réservoir de Layat dont dépendent 40 000 habitants du Gier.

Vue aérienne des deux cuves du réservoir de Layat refaites à neuf. ©Saint-Etienne Métropole

Les taux de subvention irrigueront-ils aussi forts dans les années à venir ? Pas plus évident à prévoir que les précipitations qui tomberont d’ici l’été prochain, qui plus est, dans un ciel tournant sérieusement à l’orage pour les finances publiques. L’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse – puisque le Gier est sur le bassin versant du Rhône – a subventionné à hauteur de près de 50 % (300 000 € accordés) les indispensables travaux de réhabilitation du réservoir dit de Layat sous la compétence de Saint-Etienne Métropole (avec un marché de l’eau potable confié, ici, à Véolia)*. Il y en a eu pour un an de travaux et 640 000 € d’investissement afin de sécuriser et remettre à jour cet équipement situé sur la commune de Saint-Chamond, à proximité immédiate des véritables « réservoirs » à eau, les barrages du Gier.

Les deux cuves jumelles de Layat, 2 000 m3 chacune, situées au bord de la M2 à la sortie de Saint-Chamond direction La Valla-en-Gier, stockent en effet, l’eau traitée par Veolia pour devenir potable dans son usine, juste en face et issue des barrages. Elle est ensuite distribuée dans les réseaux pour assurer la consommation quotidienne de plus de 40 000 habitants du Gier, la plupart Couramiauds, sinon de L’Horme. La somme investie n’est pas négligeable. Reste que l’organisation, lundi 16 septembre d’une petite cérémonie inauguratrice d’une fin de chantier, datant, elle, de mai 2023, pouvait intriguer. S’agit-il d’attirer l’attention de la population sur un sujet capital, si ce n’est le plus capital de tous mais aux méandres encore trop peu médiatisés, donc sur une dépense publique primordiale mais dont le bénéficie ne sautera jamais aux yeux ? Sinon d’envoyer un message de « reconnaissance » aux co-financeurs à l’heure de l’élaboration du 12e programme d’intervention de l’Agence de l’eau ? Les deux, en même temps ?

Plus de 130 autres « réservoirs » dans le territoire

Discours et coupage de ruban : Saint-Etienne Métropole tenait en tout cas à marquer le coup en présence du délégataire Veolia, du maire de Saint-Chamond Axel Dugua, du vice-président métropolitain en charge de l’eau Bernard Bonnet et du sous-préfet Hugo Le Floc’h. Dans un contexte où l’Etat alerte plus que jamais sur la précarité de la ressource eau, mère de toutes les autres, ce dernier a rappelé les caractéristiques spécifiques de la Loire à ce sujet : + 70 % de l’eau consommée est puisée en surface et non dans des nappes. Dans un contexte de raréfaction et de tensions (en mars 2023 puis il y a un an, la préfecture était à deux doigts de mesures drastiques quant à son utilisation par le milieu économique, artisans compris) auquel 2024 est étranger mais probablement une exception, « il n’est pas entendable », soulignait Hugo Le Floc’h que l’infrastructure, elle, ne suive pas, voire empire la situation. C’est via l’Agence de l’eau mais aussi le plan de relance que le réservoir de Layat a donc pu bénéficier de cette cure, pas d’austérité, pas encore donc, mais de jouvence, appuyée par l’Etat.

Bernard Bonnet, v.p. en charge de l’eau à Métropole au micro le 16 septembre, aux côtés d’Axel Dugua, maire de Saint-chamond et Hugo Le Floc’h, sous-préfet. ©If Saint-Etienne/Xavier Alix

Un soutien national (en associant l’Agence de l’eau à l’Etat) d’une ampleur inédite pour ce genre d’investissement, nous indique ainsi Bernard Bonnet. De quoi améliorer la « sécurité d’exploitation », celle « sanitaire », de limiter les fuites de l’équipement « dont l’étanchéité n’était plus garantie ». Il faut dire qu’il datait des années 1950 et aucun programme de rénovation majeur n’avait été depuis entrepris. Le réservoir comprend« désormais sur chacune des deux cuves une étanchéité extérieure sous isolation », une « étanchéité intérieure semi-adhérente », « des nouvelles tuyauteries en inox 316L », « des garde-corps » et des « échelles d’accès à crinoline ». Il dispose enfin, d’une « imperméabilisation de façades sur l’ensemble des voiles extérieures ». Des réservoirs de ce genre, le territoire de Saint-Etienne Métropole en compte plus de 130. Certes, celui de Layat fait partie des plus conséquents.

Mais il est loin d’être le seul à nécessiter d’aussi lourds qu’indispensables travaux de rénovation trop longtemps mis de côté. Tout cumulé, sans que la population ne se rende compte, du moins  à chaque fois que l’eau coule bien propre de ses robinets, la note risque d’être salée pour la collectivité locale. Mais toujours moins si l’Agence de l’eau et l’Etat continuent à la soutenir dans de si fortes proportions. Pour le particulier contributeur, cela revient au même.

* La compétence eau potable remontée en 2016, à Saint-Etienne Métropole hérite d’une gestion plus ou moins localisées aux modes de gestion – régie, DSP etc – très divers. L’objectif de la Métropole est de les faire converger, étape par étape, vers un système le plus uniforme – et solidaire ? – possible.

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