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Saint-Chamond amplifie ses capacités de vaccination

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Sollicitée par l’ARS, la mairie de Saint-Chamond vient de mettre à disposition le Château du Jarez au moins jusqu’à fin février. Le but : y transférer le centre de vaccination de l’hôpital couramiaud, voisin du bâtiment municipal. De quoi multiplier par 3,5 les capacités d’un accueil s’adressant à l’ensemble de la vallée du Gier. Seule la vaccination pédiatrique est restée à l’hôpital. Au-delà, l’exemple mis en avant mardi par l’Etat est symptomatique de la réactivation des moyens de vaccination dans le département.  

A l’exception de celle dévolue aux enfants, que l’ARS préfère conserver dans les hôpitaux, à Saint-Chamond, le centre de vaccination a été transféré au Château du Jarez.

Ce mardi matin, à l’heure où l’on emmène les enfants négatifs – à déclarer ou non – à l’école, le chaland pouvait voir un technicien saint-chamonais s’activer devant les grilles du Château du Jarez. Il s’agissait d’apposer la signalétique. Le reste est prêt depuis la veille. Ce nouveau centre de vaccination contre le Covid a ouvert lundi après-midi dans ce patrimoine municipal de la toute fin du XIXe siècle, aujourd’hui dévolu aux associations (comme le Rhino Jazz par exemple) et aux réceptions.  « Cette mise en place s’est effectuée en un temps record. C’est à souligner », a salué la préfète Catherine Seguin mardi matin.

A la Ville la mise en place logistique ainsi qu’un appui en termes d’encadrement. A l’Agence régionale de santé (ARS) le reste. Quelques jours avant Noël, cette dernière a sollicité la municipalité saint-chamonaise pour obtenir gratuitement l’utilisation d’un bâtiment permettant d’augmenter considérablement les capacités de la vaccination depuis Saint-Chamond, jusque-là assurée derrière les seuls murs de l’hôpital. Voisin de ce dernier, et plutôt désœuvré au regard du contexte, le Château du Jarez était tout trouvé. Les capacités du centre situé dans l’hôpital du Gier se limitaient jusque-là à 840 personnes par semaine.

Une capacité maximale hebdomadaire de 3 000 personnes

Du personnel dépêché par l’ARS est venu renforcé celui du Gier. Ici ce mardi matin, lors de la visite préfectorale.

Si la vaccination pédiatrique y reste, ce transfert temporaire à quelques dizaines de mètres permet de passer à une capacité potentielle maximale hebdomadaire de 3 000 personnes. Mardi, les services de l’Etat organisaient une visite des lieux en présence de la préfète, du maire Hervé Reynaud, de la direction du CH du Gier et des médias ligériens. Avec l’objectif d’adresser le message suivant : l’offre de vaccination est là, couvre les besoins actuels et à venir qu’il s’agisse de première, de deuxième ou de troisième dose. Il suffit de prendre rendez-vous. Car « la vaccination reste le meilleur moyen d’éviter les formes graves du Covid et de sortir de cette crise », martèlent à tour de rôle préfecture, ARS, direction de l’hôpital et même municipalité.

Avec Rive-de-Gier, Saint-Chamond participe ainsi, sur son bassin de vie, une bonne partie du Pilat comprise, à une « remontada » de l’offre de vaccination sur l’ensemble du département. A Roanne, le Scarabée reprend par exemple du service cantonné depuis septembre à l’école du Fuyant, grâce à des « renforts » de personnel envoyés par l’ARS, tout comme au vaccinodrome de Saint-Etienne, dans un contexte où les soignants du public étaient appelés à faire grève ce même mardi. Reste que « sur l’ensemble de la Loire, nous devrions être en mesure d’accueillir jusqu’à 55 000 personnes en fin de semaine prochaine. Du moins si le besoin s’en fait sentir, assure l’ARS. Nous étions à 30-35 000 de capacité au début de la quinzaine de Noël. »

Un taux d’incidence ligérien à 2 698 pour 100 000 habitants

Il y a beaucoup de critiques sur des choses inabouties mais imaginez les dégâts sans la vaccination, sans les mesures prises.

Hervé Reynaud, maire de Saint-Chamond

Mais si, par exemple, trois des quatre secrétaires du centre sont affectées par l’ARS (la 4e est de l’hôpital), il a tout de même fallu faire appel aux bonnes volontés locales. C’est d’ailleurs Régis Cadegros, adjoint municipal délégué aux finances et président du conseil de surveillance de l’hôpital, médecin retraité qui reprend du service pour diriger le centre. Il n’est d’ailleurs pas le seul retraité réactivé par le réseau local pour faire tourner les lieux envisagés avant Noël. Et plus que jamais justifiés pour Catherine Séguin au regard des tous derniers chiffres Covid dans la Loire. Le taux d’incidence fixé au 10 janvier a grimpé à 2 698 pour 100 000 habitants (2 545,1 au niveau national) contre 1 770 il y a une semaine. Astronomique par rapport à la mi-mars 2020, au début du confinement strict d’où est sortie la référence des… 50 cas comme seuil d’alerte.

C’est le vaccin Pfizer qui est injecté dans ce centre.

Parallèlement, au prix de la mobilisation toujours et encore du personnel, de la déprogrammation d’opérations, le système de santé, lui, tient encore. L’impact est bien en dessous des pires chiffres atteints à l’automne 2020 dans la Loire. Ce lundi 10 janvier, 366 patients étaient hospitalisés pour Covid dans le département et 59 étaient en réanimation. En augmentation pour les premiers. En légère baisse pour les seconds. « Il y a beaucoup de critiques sur des choses inabouties mais imaginez les dégâts sans la vaccination, sans les mesures prises, remarque le maire de Saint-Chamond Hervé Reynaud. Nous avons un devoir de protection des populations alors nous accompagnons très volontairement ce plan. »

Dépistage : « L’Armée peut être une option mais pas la seule »

En hausse, lui aussi, le taux de positivité, passé à 21,6 % (19,8 % au niveau national) du dépistage Covid dans le département contre 19 % au 2 janvier. A propos de dépistage, afin de soulager les pharmacies (qui avec les médecins assurent actuellement 40 % environ des vaccinations dans la Loire), il est envisagé que les centres de vaccination se voient doter de services de tests parallèles aux flux bien distincts (comme pour la vaccination pédiatrique que l’on préfère conserver à l’hôpital).

« C’est en réflexion, nous avons tenu une réunion hier sur le sujet, confie la préfète. Le personnel pour assurer ces tests ? Il y a des renforts exceptionnels de l’ARS qui peuvent être débloqués, tout comme ceux de médecins, de retraités, de personnels municipaux. Et oui, l’Armée aussi qui peut être une option mais pas la seule. » A ce jour, dans la Loire, 90 % de plus de 12 ans ont reçu une première dose de vaccin et 86,6 % une 2e dose. 39,1 % en sont à la 3e (73,9 % pour les + de 65 ans), quasiment dans la moyenne nationale. Ce sont essentiellement des doses de rappel qui ont été données depuis début janvier. Du moins à Saint-Chamond.

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