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vendredi 19 avril 2024
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Saint-Chamond veut faire reverdir le quartier de Lavieu

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C’était l’objet d’une réunion publique mardi soir. Pas moins de 6,8 M€ seront investis par Saint-Chamond dans ce petit quartier, le premier rencontré après l’entrée ouest de la ville en empruntant le boulevard Waldeck-Rousseau. Objectif : dans la continuité des travaux qui vont s’engager un peu plus en amont, améliorer son attractivité en y créant, d’ici 2024, une vaste zone verte et paysagère, en le « recousant » au centre-ville tout en « apaisant » la circulation du boulevard dont le cheminement sera ici dévoyé.

Projection architecturale du projet vu depuis la rue Paul-Verlaine extraite du dossier de la réunion publique du 2 février.

Beaucoup de Saint-Chamonais, du moins ceux de plus de 35 ans, continuent de l’appeler « Soldorak ». Cette fois, il n’y aura pas de nouvelle tentative de faire revivre la friche commerciale voisine de la caserne des pompiers boulevard Waldeck-Rousseau. La dernière, un garage Point S ouvert en 2016, n’aura tenu qu’une année. Les locaux vacants seront rasés dans le cadre du projet de réaménagement du quartier de Lavieu. Le tènement aura été cependant problématique jusqu’au bout : les négociations à l’amiable avec le propriétaire piétinent. Selon la Ville, il en réclamait initialement 600 000 euros (!) quand les Domaines l’ont estimé à… 185 000.

La demande de Dup (Déclaration d’utilité publique) pour l’ensemble du projet que la Ville espère se voir accorder sur Lavieu l’été prochain permettra l’expropriation si nécessaire. Cela fait plusieurs années que la municipalité prépare la requalification de ce petit quartier entre ateliers de concertation et rencontres avec les habitants, le centre social, les écoles, la Maison de retraite Les Opalines ou encore le Conseil citoyen de quartier et les habitants de la colline qui la surplombe.

Dans la continuité des travaux du centre-ville

C’est l’agence d’urbanisme lyonnaise Big Bang qui a mené l’étude urbaine, sur la base des enjeux issus du diagnostic et de la concertation et validés lors du conseil municipal du 1er juillet 2019. Objectif affiché : redonner de l’attractivité au secteur. Cela en le recousant au centre-ville tout proche, en dédensifiant son tissu urbain, en embellissant et en agrandissant son espace public via une opération de « verdissement » massive. Les logements collectifs du square Lavieu feront – parallèlement – l’objet d’une rénovation menée par Métropole Habitat.

Il y a une continuité logique entre les travaux en projet du centre-ville et cette opération sur Lavieu.

Jean-Luc Degraix, adjoint à l’urbanisme

Et si « le secteur de Lavieu appartient à la politique de la Ville, il ne faut pas confondre cette opération sur l’espace public avec le projet Anru du centre-ville dont le périmètre commence juste en face, précise Jean-Luc Degraix, adjoint à l’urbanisme. Cependant, il y a une continuité logique entre ces travaux et notre démarche sur Lavieu, comme avec ceux du quartier du Paradis plus à l’ouest. Lavieu est trop déconnecté du centre, trop isolé alors que pourtant proche de tout. » D’ici 2024, si le plan se déroule sans accroc, la physionomie du quartier aura profondément évolué. Il faut dire que le coût prévisionnel des aménagements est évalué à 6,8 M€ (dont 1,15 M€ en dépollution).

Le cheminement du boulevard Waldeck-Rousseau revu

La Ville espère apaiser la circulation automobile du boulevard Waldeck-Rousseau (et donc au passage sécuriser davantage celle des cycles et piétons) en le « dévoyant ». L’axe effectuera désormais une boucle face au city stade (conservé) à la place du parking faisant face à la place Beaudelaire et au parvis du centre social  – « éliminant ainsi un lieu propice aux squats, aux regroupement et à l’insécurité », signale la municipalité – pour reprendre son cheminement habituel devant la caserne des pompiers. Les travaux qui devraient débuter en 2023 perturberont la circulation forcément mais sans la bloquer durablement.  De quoi libérer en tout cas de l’espace comme le fera la démolition de la friche commerciale donc mais aussi celle de l’immeuble du café l’Hippodrome.

Extrait du dossier de la réunion publique du 2 février sur le déplacement de l’axe Waleck-Rousseau.

Sur cet espace sera créé côté ouest, devant le city stade, une esplanade polyvalente de 1 370 m2 en stabilisé « favorisant les usages intergénérationnels », dotée d’un parvis minéral de 360 m2 supplémentaires dont 200 couverts par une halle, « un marqueur d’entrée de ville, lieu d’accueil d’événements et de signalisations ». Sur la partie est, jouxtant cette même esplanade, une seconde de 2 850 m2, à la place du Point S fermé et du vide laissé par le commissariat rasé, lui, il y a longtemps. Cette surface sera, elle, entièrement végétalisée et équipée de mobilier urbain. Ce verdissement, cette ambition paysagère ne se limite pas à cette zone précise. Loin de là.

7400 m2 d’espaces boisés seront « valorisés »

Derrière la maison de retraites des Opalines, si une opération de logements en petit collectif avec un parking de 20 places pourrait, à terme, voir le jour, ce sont 7 400 m2 d’espaces boisés qui seront « valorisés » avec la création du Parc de Paradis. La rue Voltaire qui permet d’y accéder sera dotée d’un trottoir et d’un mail piéton afin de faire le lien entre la colline au nord et le centre-ville. Pour le maire Hervé Reynaud, il s’agit aussi de « relier et de donner de la visibilité à cette colline pleine d’atouts, en particulier paysagers ». A ce sujet, l’impasse des Entrepreneurs, partant de la rue Pasteur n’en sera bientôt plus une, une fois reliée à la rue Voltaire et ouverte à des usages piétons et cyclistes.

Extrait du dossier de la réunion publique du 2 février montrant l’ensemble du projet.

Elle longera les terrains de pétanques et aires de jeux du futur Parc du Paradis. Un troisième cheminement piéton sera créé entre l’ensemble du square Lavieu et le centre d’incendie et de secours. Le projet ne sera pas sans impact sur le stationnement puisque sur l’ensemble concerné, on passera de 84 places de parking (sans compter le parking improvisé à la place de l’ex commissariat) à 63. « Mais de grands parkings juste à côté, comme celui au-dessus de la médiathèque sont sous-utilisés », note la municipalité. Elle prévoit d’ailleurs une signalétique plus pertinente destinée aux visiteurs extérieurs.

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