Saint-Etienne Métropole : réduction des déchets et hausse des impôts
Le conseil métropolitain de Saint-Étienne Métropole a adopté à plus de 92 %, ce jeudi, le pacte financier et fiscal pour la période 2020-2026. Une hausse des impôts qui doit permettre de doubler les investissements pour passer de 400 à 800 millions d’euros.
Nous vous en parlions au début du mois de septembre, le pacte financier et fiscal a été adopté ce jeudi, lors de la tenue du conseil métropolitain de Saint-Étienne Métropole. Un pacte qui engendrera une hausse des impôts portée pour 1/3 par les ménages, et pour les 2/3 restants, par les entreprises. Le vote a été adopté a hauteur de 92,4 %,et met fin à neuf ans de gel fiscal sur le territoire. « Ce sera la seule intervention fiscale sur 14 années. Par ailleurs, les ménages seront quand même gagnants avec la quasi suppression de la taxe d’habitation », a précisé Gaël Perdriau, président de Saint-Étienne Métropole.
L’opposition grince des dents
Un pacte qui devrait permettre de doubler les investissements d’ici 2026, pour ainsi passer de 400 millions d’euros à 800 millions d’euros, sur l’ensemble des postes d’investissement de la métropole. Mais pour l’opposition, la mesure passe mal, notamment avec l’envolée des prix de l’énergie. « Ce n’est pas la même chose, certes, pour autant, dans ce qui reste sur le compte en banque des ménages, ça revient exactement au même, c’est la question du pouvoir d’achat, a souligné Pierrick Courbon, conseiller municipal PS. Alors qu’ils sont dans la galère, voient la facture d’énergie s’alourdir mois après mois, Métropole vient mettre la cerise sur le gâteau en augmentant la fiscalité. »
Gelé depuis 2012, le taux de taxe foncière passera ainsi de 1,37 % à 2,60 % dès 2022. De même, la taxe sur les surfaces commerciales (Tascom), payée par les commerces dotés d’une surface supérieure à 400 m² et réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 460 000 euros, passera de 1,05 % à 1,10 % en 2022, puis 1,15 % en 2023. Le versement mobilité transport, dédié au financement les transports en commun, passera de 1,8 % à 2 % au 1er janvier. Enfin, la taxe Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) prendra effet également au 1er janvier, et la cotisation foncière des entreprises, payée par les entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 5 000 euros, passera quant à elle de 28,81 % à 29,67 %.
Baisse de l’enfouissement des déchets
L’autre dossier de taille pour la Métropole concernait la gestion et le traitement des déchets. Une mesure qui vise notamment à simplifier le geste du tri pour les particuliers en évitant de se poser la question de ce que l’on peut jeter ou non dans les bacs jaunes, et qui prévoit de la réduction de l’enfouissement des déchets de 100 000 tonnes en 10 ans sur le site de Roche-la-Molière.
Pour François Driol, vice-président de Saint-Étienne Métropole en charge de la gestion et du traitement des déchets, cet objectif passe « par une consommation raisonnée grâce par exemple à la sensibilisation au gaspillage alimentaire, au développement du compostage, ou au réemploi, par un meilleur tri à la source et par la transformation des déchets non recyclables pour produire de l’énergie ou de la chaleur. » Ainsi, dès le 1er janvier 2023, les habitants de la métropole pourront, en plus des cartons et bouteilles en plastique, jeter la totalité des emballages en plastique dans leur bac jaune. Car, contrairement à ce que véhicule la campagne gouvernementale sur ce sujet, tout ne peut encore pas être jeté dans les bacs jaunes selon les territoires.
32 millions d’euros d’investissement
Afin de gérer ces nouveaux déchets, le centre de Firminy va être transformé et agrandi, pour un coût de 32 millions d’euros, porté par le concessionnaire, puis remboursé par la collectivité, grâce notamment à la hausse des investissements prévue par le pacte financier et fiscal. Autre changement, « nous serons propriétaire du foncier comme du bâti, dès octobre 2023, date de mise en fonctionnement du centre. Jusqu’à présent nous étions dépendant de notre concessionnaire », a précisé François Driol. Pour Gaël Perdriau, « c’est un pas important que fait la métropole pour la gestion des déchets. »
Une transformation qui n’engendrera pas de recrutements, puisqu’une partie du tri sera robotisée, pour pouvoir affecter les salariés actuellement à ces postes, à des tâches moins pénibles. Christian Julien, vice-président de Saint-Étienne Métropole chargé du budget, a indiqué que la mise en place de ce nouveau centre, géré par Suez, n’aura « pas d’impact immédiat sur le taux de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. »