Saint-Étienne
jeudi 28 mars 2024
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Sainté combat les fake news

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© Niko Rodamel

Elles polluent nos timelines Facebook et Twitter. Elles nourrissent les théories du complot les plus folles et sont nocives pour nos sociétés… Les fake news sont omniprésentes. Mais comment les démasquer et éviter de tomber dans le panneau ? On vous donne quelques tuyaux pour y parvenir, avec l’aide de La Rotonde, le Centre de médiation de culture scientifique technique et industrielle de Saint-Étienne et de l’association stéphanoise Zoomacom.

Vous les connaissez bien ces fameux gestes barrières. Allez on vous les rappelle, c’est cadeau :

  1. PRÉVENTION : Restez chez vous
  2. COUDE. Toussez dedans
  3. VISAGE. Évitez de le toucher
  4. DISTANCES. Gardez-les
  5. MAINS. Lavez-les souvent

En bonus, on vous poste même la vidéo :

Mais parmi ces gestes barrières, il en manque sûrement un : dénichez et évitez les fake news ! Mais au fait, comment fait-on pour bien s’informer et ne pas se laisser attraper par ces intox ? Certes, vous pouvez tout simplement éteindre toutes les sources d’informations. Une méthode pour le moins radicale. Mais il existe aussi d’autres solutions presque aussi simples. On en parle avec Aourell Lanfrey, chargée de mission à La Rotonde (Centre de médiation de culture scientifique technique et industrielle de Saint-Étienne), qui oeuvre quotidiennement pour aider les internautes à s’y retrouver et à faire preuve de discernement.


Tout d’abord, que sont les fake news ?

Ce sont des informations diffusées par une ou plusieurs personnes et destinées à faire croire des choses qui ne sont pas vraies au grand public. Le but de cette manœuvre peut être financier, politique ou autres. Les motivations peuvent être très variées. Le point commun à toutes ces fake news, c’est bien entendu le fait que ce sont de fausses informations, qu’elles appellent toutes à cliquer et à lire et qu’elles possèdent souvent un fond de complotisme.

Où retrouve-t-on principalement les fake news ? Est-ce seulement sur les réseaux sociaux ?

Elles existent depuis la nuit des temps j’ai envie de dire. Aujourd’hui, leur source principale se trouve être les réseaux sociaux et Internet de manière générale. Internet permet de poster tout ce que l’on veut, sans vérification, contrairement à la presse écrite par exemple. De plus, elles se partagent facilement en un clic, ce qui en fait un terreau favorable à leur diffusion massive. C’est là que l’on trouve donc un vivier de fausses informations, souvent très difficilement vérifiables. De partage en partage, on n’arrive de moins en moins à retrouver la source. Ainsi, celle ou celui qui veut vérifier cette dernière aura du mal à le faire.

Pourriez-vous nous donner quelques fake news célèbres et qui vous ont marquée ?

La première qui me vient correspond à une histoire entendue il y a quelques années, comme quoi dans des magasins tenus des Juifs à Orléans, les jeunes filles se faisaient piquer par une petite aiguille en essayant des robes. Cette aiguille administrait un anesthésiant qui permettant l’enlèvement de ces jeunes filles, qui étaient ensuite emmenées dans un sous-marin et ainsi de suite… On lisait que si on n’a pas de trace du sous-marin c’est parce que le gouvernement nous ment. Enfin, bref, tout était bien entendu faux. Mais c’est une rumeur qui a bien pris et qui a posé beaucoup de soucis aux personnes juives qui tenaient des magasins à Orléans. J’aime bien cette fake news pour son côté absurde.
En ce moment, j’ai également une rumeur qui revient et qui m’a interpellée. C’est une idée selon laquelle pour se protéger du coronavirus, il faudrait se badigeonner le corps de chlore. C’est très dangereux.

Comment on fabrique une fake news ? Existe-t-il des techniques ?

Oui ! Il y a carrément des ingrédients essentiels pour une bonne fake news. Je ne vais pas tous les citer mais on retrouve régulièrement un argument d’autorité. C’est-à-dire une citation d’un éminent chercheur ou d’un groupe très connu. Cela donne une « crédibilité » à la fake news. Mais dès qu’on cherche un peu, on se rend vite compte que la personne citée n’existe pas ou son nom n’est pas donnée précisément car il n’y a personne derrière.
Dans une fake news, on retrouve souvent un titre composé de phrases sensationnelles, qui vont nous faire peur, nous choquer ou nous donner de l’espoir. Le but est de nous amener à cliquer. On trouve aussi des images détournées de leur contexte et vont encore une fois faire appel à nos sentiments. Enfin, un des marqueurs que l’on retrouve quasi systématiquement sur les fake news, c’est l’appel au partage sur les réseaux.

Comment peut-on vérifier et éviter de se faire embarquer ?

De manière générale, c’est de regarder d’où vient cette info. Si c’est ma grand-mère qui a entendu la petite-fille de la cousine dire que… il est possible que l’information ait été déformée, même si ce n’est pas intentionnel. C’est le principe du téléphone arabe tout simplement.
Si l’info provient d’un site internet, il faut bien vérifier ce site. Si je ne parviens pas à savoir si le site est réellement fiable, je repars de zéro. C’est-à-dire que je tape son nom dans un moteur de recherche et je vois ce qu’il ressort. Généralement, plus c’est douteux, plus il y avoir d’indices. Dès qu’on commence à chercher, en général, il y a des sites sérieux qui expliquent que c’est faux et pourquoi c’est faux.

Comment intervenez-vous avec La Rotonde ?

Nous avons décidé, dès le début du confinement, d’écouter les gens et regarder les infos qui circulent et détecter le vrai du faux. Mais aussi fournir des explications scientifiques et donner les clefs au lecteur pour savoir comment s’y retrouver dans ce flux d’infos en continu. Nous publions ainsi des petits articles quotidiens sur le coronavirus mais aussi sur d’autres sujets. Nous avons également publié un petit guide pratique pour repérer les fake news.

Un petit guide édité par La Rotonde pour repérer les fake news facilement © CCSTI La Rotonde

Parallèlement, l’association stéphanoise Zoomacom apporte également sa pierre à l’édifice via une page mise à jour régulièrement sur leur site. Cette dernière recense de nombreuses fake news. Cette mission correspond à l’un des objectifs de cette structure : la médiation numérique. L’association explique : « Si les “Les géants du web s’allient de façon inédite au gouvernement français afin d’endiguer la viralité de ces fake news“, les médiateurs numériques, en particulier ceux·celles actifs sur les réseaux sociaux, peuvent vouloir faire leur part, à leur façon (mais avec retenue et diplomatie, on le recommande). »

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