Sécheresse dans la Loire : pour l’instant, ça passe mais l’assèchement des nappes continue
La préfète Catherine Seguin a réuni le 4 juin le comité sécheresse. Comme dans de nombreux départements français, en raison d’une répétition inquiétante d’automnes et hivers déficitaires en pluies, dans la Loire, la problématique persiste depuis 5 ans. Cette année, les précipitations de la seconde partie du printemps sauvent – pour l’instant – la situation. Tant mieux car elle était déjà inquiétante début avril. Et l’état des nappes phréatiques, lui, ne s’améliore pas. If est allé consulter les données du site Info-sécheresse.
Une période d’étiage qui démarre début avril. Cela pouvait arriver par le passé. Cela a tendance à se répéter. Et 2021 n’y a pas fait exception. Après un automne et un début d’hiver très corrects, « les mois de février et mars ont été marqués par une tendance très sèche, affaiblissant le débit des cours d’eau pour cette saison », soulignait, vendredi, la préfecture de la Loire à l’issue de son comité sécheresse*. De quoi déclencher une surveillance étroite des cours d’eau dès début avril par les services et opérateurs de l’État.
Surtout que département de la Loire sort de 5 années consécutives d’épisodes de sécheresse. Ceux-ci ont conduit à trop régulièrement déclencher des mesures de restriction d’usages, parfois jusqu’au niveau dit de « crise ». Le dernier comité sécheresse a permis de faire un point précis sur la situation météorologique et hydrologique actuelle.
Vis-à-vis de risques de sécheresse dans la Loire, « la tendance s’est inversée à partir de la toute fin avril »
Un point plutôt rassurant par rapport au début du printemps : « La tendance s’est inversée de la toute fin du mois d’avril à aujourd’hui, en particulier avec l’évènement pluvieux exceptionnel des 10 et 11 mai. De fait, les conditions hydrologiques se sont améliorées et correspondent actuellement à la normale. Cependant, les prévisions météorologiques qui annoncent à ce stade un été chaud et sec, rendent nécessaire la poursuite de la surveillance précise de la situation. »
Le site Info sécheresse permet de se faire une idée plus précise de la situation dans notre département. Ce portail interactif est développé par l’entreprise imaGeau issue du CNRS (Laboratoire Géosciences de Montpellier). Vis-à-vis des indicateurs de la pluviométrie, les neuf stations qu’il suit dans la Loire, bien réparties sur l’ensemble du territoire donnent une situation « normale » sur la moyenne des six et trois derniers mois. Sur les 30 derniers jours, quatre affichent même des niveaux de pluviométrie supérieurs (Feurs est, Sud Forez et sud-ouest du Pilat). Et même très supérieur à la moyenne (Gier).
Des débits d’eau normaux, hauts ou très hauts…
De même les débits des cours d’eau se portent bien. Sur 16 lieux de suivis, trois dont pour le Furan et un autre la Loire (le relevé de Villerest) sont à la « normale » pour la période. Six autres sont « assez hauts » (dont le Gier à Rive-de-Gier), quatre « hauts » (dont le Lignon à Chalmazel et en plaine, à Poncins ainsi que la Loire, à Montrond-les-Bains). Enfin, trois sont très « hauts » : encore le Lignon mais à Boën. Mais aussi l’Aix à Saint-Germain-Laval et le Gand, relevé à Neaux. De bonnes nouvelles surtout que l’eau de surface représente la grande majorité des ressources dans la Loire (c’est plus souvent l’inverse dans les autres départements).
Mais l’assèchement progressif des nappes phréatiques se poursuit
Mais du coup, sa situation est par définition très fragile et vite réversible. Tant mieux, donc si l’été n’a pas démarré sur les chapeaux de roue. Car lorsque l’on se penche sur les nappes phréatiques, la situation est beaucoup plus inquiétante : une tendance de fond qui se poursuit depuis maintenant 5 ans. Le site Info-sécheresse définit sept niveaux à leur sujet. De très bas, en rouge à très haut en gris bleuté.
Deux des quatre nappes de la Loire pour lesquelles le site a des informations sont dans le rouge vis-à-vis de la période : Saint-Galmier et Chalain-le-Comtal. Une est considérée à niveau (bas). Une seule est dans la normale : Saint-André-le-Puy. Ce qui place la Loire, à l’échelle de la France, dans les 7 départements en rouge selon Info-sécheresse. Neuf autres sont en orange dans ce domaine dont la Haute-Loire.
*Il est composé de 15 structures représentatives des usagers de l’eau. Les services de l’État, la Chambre d’agriculture, le Département, l’association d’industriels pour la protection de l’environnement, la Fédération départementale de la pêche et de la protection du milieu aquatique, le groupement EDF, Météo France. Mais aussi l’Office français de la biodiversité, la Roannaise de l’eau, Saint-Étienne Métropole et le syndicat mixte d’irrigation et de mise en valeur du Forez.