Sensibiliser contre la violence faite aux femmes et enfants
Le 25 novembre a lieu chaque année la journée internationale d’élimination de la violence à l’égard des femmes. L’occasion de rappeler l’importance de ce combat et des initiatives prises pour éradiquer ce fléau comme la campagne d’affichage que vous pouvez notamment découvrir ces jours-ci sur le réseau STAS, le réseau d’affichage municipal et les réseaux sociaux.
Les chiffres rappelés par Catherine Séguin, préfète de la Loire, en ce 25 novembre sont durs et édifiants. En 2019, ce sont 146 femmes qui ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire sur le territoire français. Cela représente une femme tuée tous les deux jours et demi. 213 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de violences physiques et/ou sexuelles. Sept femmes sur dix déclarent avoir subi des faits répétés. Huit femmes sur dix déclarent avoir été soumises à des pressions psychologiques ou des agressions verbales. Des données très graves qui sont parfois oubliées pendant cette crise sanitaire lors de laquelle on recense moins de plaintes déposées pour violences conjugales, alors que le nombre de faits constatés est en progression.
15 affiches à l’impact fort
Pour continuer à sensibiliser au combat contre ces violences faites aux femmes et aux enfants, le collectif du 25 novembre met en place depuis 2014 des initiatives sur le territoire ligérien. Cette année, aux côtés de l’État et de la Ville de Saint-Étienne, le collectif a décidé de créer une campagne de 15 affiches, sans équivoque, réalisées par 20 femmes victimes de violences conjugales. Ces créations ont été réalisées dans le cadre d’ateliers pendant lesquels trois artistes ligériens (Gaëlle Boissonard, Martine Vaz et Azote) ont rencontré et accompagné ces femmes durant plusieurs semaines. Un projet qui les a profondément marqués. « Ce travail a été l’objet de rencontres fortes, explique Gaëlle Boissonnard. J’ai travaillé au sein d’un foyer qui accueille les femmes victimes de violences, pas seulement conjugales. Les femmes avec qui j’ai pu échanger avaient un énorme besoin de parler que je comprends. Je me suis placée comme une récolteuse d’images et de mots. Je les ai fait dessiner, travailler la couleur et écrire. À partir de cette matière, nous avons pu créer ces affiches. » Même son de cloche du côté d’Azote, qui a également pu revenir sur le fait qu’étant un homme, sa position était un peu déstabilisante de prime abord, avant que cela ne se dissipe très rapidement au contact de ces femmes courageuses. « En tant qu’homme, c’était un peu particulier au début, explique-t-il. J’étais un peu mal à l’aise mais ça n’a pas duré. Nous avons beaucoup échangé et ce temps était surtout un moment important pour que ces femmes puissent parler entre elles et s’extérioriser. »
Les femmes avec qui j’ai pu échanger avaient un énorme besoin de parler que je comprends. Je me suis placée comme une récolteuse d’images et de mots.
Gaëlle Boissonnard, artiste ligérienne
« Les femmes ne sont pas des objets »
Du côté des femmes ayant participé à cette action, une d’entre elles a bien voulu être là lors de la présentation des affiches en Préfecture. Avec un témoignage fort et poignant, Selma Benkhennouche a déclaré que ce n’était évidemment « pas simple d’exprimer ce que l’on ressent lorsque l’on est touché par des violences conjugales ». Elle a également souhaité rappeler que « les femmes ne sont pas des objets ».
Pas simple d’exprimer ce que l’on ressent lorsque l’on est touché par des violences conjugales
Témoignage de Selma Benkhennouche, victime de violences conjugales
Une position fortement appuyée par la préfète de la Loire et par Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne. Pour la représentante de l’État, il est important que les femmes victimes portent plainte, pour « être protégées ». Elle a également rappelé l’ensemble des actions mises en place par l’État et ses partenaires ligériens afin d’aider les femmes victimes, comme la possibilité de déposer plainte au sein même des hôpitaux, l’organisation d’une journée de formation et de sensibilisation sur ce sujet par le parquet de Saint-Étienne pour les officiers de police judiciaire ou encore l’augmentation des effectifs d’intervenantes sociales dans les commissariats et gendarmeries avec le concours du Département. Le maire de Saint-Etienne a lui tenu à rappeler son engagement sur cette question. « Nous mettrons les moyens pour lutter contre ces agissements inacceptables et souvent pernicieux, invisibles du grand public. Il est donc important qu’il y ait de telles initiatives. Il faut du courage pour aller porter plainte lorsque l’on subit de telles violences et on doit être soutenu pour cela. C’est le rôle des pouvoirs publics et que souhaite jouer la Ville de Saint-Étienne en accompagnant notamment SOS violences conjugales. » Notons qu’une des actions notables mises en place par l’équipe municipale est la mise à disposition de 10 logements pour les victimes.
Le collectif du 25 novembre réunit les associations SOS violences conjugales, le Centre d’information aux droits des femmes et des famille (CIDFF), l’Acars et Sauvegarde 42.