Voirie métropolitaine : l’été est l’occasion de (re) faire le mur
L’été est propice aux travaux, en particulier au niveau de voiries afin de limiter les désagréments allant avec. Dans la Loire, l’Etat s’y colle, par exemple ici, ou encore là, pour ce qui relève de ses compétences. Les collectivités locales aussi. Pour Saint-Etienne Métropole, ces dernières années, dans une proportion jamais atteinte avant 2020 en raison d’un massif transfert de resposnabilté. Un de ses soucis principaux : sécuriser les ouvrages qui menacent. Exemple de ce mur à Rochetaillée.
Mieux vaut une – certes agaçante – circulation alternée qu’une voie totalement bloquée pour une durée indéterminée. C’est le message qu’aimerait voir véhiculer Saint-Etienne Métropole dans la tête des automobilistes et transporteurs forcés de patienter depuis deux semaines à l’entrée du village de Rochetaillée sur la D8. Pardon, « M8 ». Voie d’accès qui sans être la principale est, essentielle pour la traversée du Pilat depuis l’agglomération stéphanoise et indispensable pour le village associé à Saint-Etienne. Depuis 2020, Saint-Etienne Métropole gère 3 125 km de voirie. En raison du transfert de compétences d’une très grande partie des voies départementales mais aussi communales, d’où pour ceux qui l’ignoraient, un balisage neuf affichant le « M » bleu précédent le numéro de la route pour « Métropolitaine ».
Capital, le seul entretien global, parfois jugé insuffisant par des maires, comme régulièrement entendu en séance public du conseil métropolitain, mobilise 32,1 M€ d’investissements en 2024, soit 17,4 % des investissements directs du budget principal ! La « croissance externe » de 2020 reste encore à complètement digérer et prendre en main par les services métropolitains, en particulier pour tout ce qui relève de la connaissance parfaite des ouvrages d’art (pont, murs de soutènement etc.) – ne serait-ce savoir où s’arrête le domaine public et où commence le privé – et de leur état. « Faute d’avoir les moyens pour disposer des services très touffus que cela exige, il est logique que les plus petites communes de notre agglomération n’aient pas toujours eu une connaissance parfaite de la voirie. D’autant que le territoire d’un tout petit village peut être très grand avec beaucoup de routes », note Marc Chassaubéné, un des vice-présidents métropolitains ce vendredi 12 juillet sous les parapluies.
446 ponts et 260 murs de soutènement à surveiller
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Mais ce jour-là, il s’agit d’expliquer le pourquoi des 70 000 € investis sur ce virage de la M8 à l’entrée de Rochetaillée, où elle emprunte le nom de rue du Faubourg. Sans doute pas choisi au hasard : à l’été 2023, le village avait vu sa voie d’accès – rue du Badet – au cimetière et à des résidences en surplomb complètement bloquée. En 2024, c’est le mur de soutènement de cette courbe, au passage séculaire comme en témoigne son allure, qui menace. « Nous avons une veille de surveillance des ouvrages d’art, d’ailleurs en collaboration avec le Département. Ce mur là montrait des signes de faiblesses. Il aurait peut-être pu tenir plus longtemps mais hors de question de prendre le risque », explique Valérie Chassignol en charge des ouvrages d’art à la métropole. L’opération consiste principalement à insérer de longues tiges métalliques dans ce mur, chacune dans sa gaine bétonnée, sous la chaussée sur plus de 2 m de profondeur.
La rue du Faubourg à l’entrée de Rochetaillée était donc en circulation alternée et cela pour deux à trois semaines, la durée des travaux estimée ce 12 juillet. Des murs de ce genre, pas tous soumis au même régime certes (pente à flanc de colline et circulation relativement dense, y compris de camions), la Métropole en compte au moins 260 ainsi que 446 ponts comme étant identifiés à ce jour sous sa responsabilité. Une demi-douzaine de travaux du même type que ceux de Rochetaillée est actuellement menée sur son territoire. En 2024, la collectivité y consacrera 2,5 M€ de travaux contre 1 M€ en 2021. Parfois en partenariat avec des intercommunalités limitrophes.