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jeudi 28 mars 2024
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Ce que la Ville de Saint-Etienne aimerait démêler à Terrenoire

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Non intégré aux centaines millions d’euros accordées par l’ANRU 2 à la rénovation de quartiers de Saint-Etienne Métropole, Terrenoire ne sera cependant pas écarté du réaménagement mené, secteur par secteur, par la Ville de Saint-Etienne, même si, sans les financements majeurs de l’Etat, il sera forcément moindre. La mairie vient d’achever la concertation des habitants et d’annoncer ses premiers aménagements visant à réduire la fracture géographique du quartier avec le reste de la Ville.  

Vue aérienne du nord de Terrenoire barrée par ce fameux viaduc si impactant et si difficile à faire oublier. Photo transmise par la Ville de Saint-Etienne.

Anru 2 ou pas, ce sera bien quartier par quartier. Alors même si, avec ou sans appui massif de l’Etat, les sommes totalisées, forcément ne seront pas les mêmes pour chacun d’eux, la municipalité stéphanoise entreprend un projet de rénovation urbanistique dans chaque quartier et tient à le faire savoir. Identique en revanche, la méthode de concertation de la population, dont la genèse est celle expérimentée sur le cœur de ville historique jugée positive par la majorité lors de son précédent mandat. Le cheminement ? Réunion publique initiale puis succession d’ateliers thématiques avant une réunion de restitution, dans l’intention, au moins affichée, de mettre tout le monde d’accord sur la synthèse de ces échanges (58 en 2022) visant à identifier les besoins et cibler les actions. Après La Cotonne, Montreynaud, Le Soleil mi-novembre, c’est Terrenoire qui a eu droit à cette dernière le mardi 29 novembre.

La consultation y avait été lancée le 13 janvier 2022 avant une succession de rencontres/ateliers dont deux spécifiques aux commerçants et aux associations mais pour la plupart, invitant les habitants en général (à trois reprises : diagnostic, prospective et priorisation) avant des balades urbaines visant à saisir au mieux la réalité du terrain. Sur le constat de départ à Terrenoire, habité par 7 500 Stéphnaois se sentant en moyenne davantage Terranéens, « on a ici quelque chose de très spécifique : un quartier village, relève Jean-Pierre Berger, 1er adjoint en charge de l’urbanisme. Avec son centre-bourg et ses différentes autres polarités bien à lui : Janon, Perrotière, Hauts de Terrenoire. Cela qui donne des avantages en termes d’identité, d’appartenance, voire de fierté avec des paysages et des sites remarquables. Les habitants apprécient aussi les équipements sur place et la diversité culturelle et générationnelle de leur quartier. »

Une fracture géographique à réduire

Du positif donc mais aussi beaucoup de constats négatifs : « Cette fracture géographique avec le centre-ville, le sentiment d’être isolés, excentrés, tenus à l’écart. Et puis il y a ces entrées de quartier, disons… peu qualitatives. Bien sûr, aussi ce viaduc qui défigure tout, les nuisances liées à la circulation, aux incivilités, des zones souffrant d’une mauvaise réputation comme les Hauts de Terrenoire. » Sur l’aspect de sécurité – prévention, répression – jusqu’où doit aller une mairie avec sa police municipale aux moyens forcément limités ? « Essayer d’être le plus présent possible, de solliciter la Police nationale à chaque fois que nécessaire, d’être plus sévère, plus ferme également, essaie de répondre J.-P. Berger. Ça ne signifie pas que l’on met de côté la prévention, ne serait-ce qu’en travaillant avec les associations ou les équipements sportifs pour proposer des occupations aux jeunes. »

Ancienne commune indépendante, Terrenoire est dans les faits composé lui même de mini-quartiers. Plan transmis par la Ville de Saint-Etienne.

Si des aménagements publics (ou privés) ont déjà récemment modifié certains aspects du quartier (espace devant l’Aldi par Métropole, cantine de l’école primaire du Janon, création de l’Ecole des XV, crèche refaite), tous les projets de la Ville pour Terrenoire sur les années à venir ne sont pas encore fixés. Cependant dès 2023, plusieurs réalisations vont être menées. « Des logements vétustes et dégradés vont être démolis rue Louis-Destre pour faire notamment place à davantage de verdure (très réclamée ici comme ailleurs lors des consultations) courant 2024 et ainsi améliorer la qualité d’une des entrées du quartier, annonce Jean-Pierre Berger. Le viaduc de l’autoroute sera embelli grâce à une œuvre artistique suspendue sur les piliers que l’on ne peut pas peindre en raison de l’entretien technique réalisé par l’Etat (dont c’est la propriété, Ndlr) tous les 3 ans. Un appel à projet sera lancé auprès d’artistes au premier semestre 2023 avec une dimension design, que les habitants voulaient voir ici, « comme à Saint-Etienne », nous ont-ils dit. »

Réouverture du parc de la Perrotière

Une expression que l’adjoint à l’urbanisme interprète, encore une fois, « comme le témoignage d’un ressenti local, celui d’être mis à part. » La place Jean-et-Hippolyte-Vial sera au centre des réaménagements dans l’objectif de « l’apaiser et la rendre plus agréable pour tous ». Une étude est en cours pour modifier la circulation routière afin « d’apaiser la voie qui passe devant les commerces ». En clair : cette voie sera, à terme, fermée à la circulation moteure, permettant l’extension des terrasses des commerces. On ne fera donc plus le tour de la place qui sera « davantage végétalisée avec une fontaine remise en état ». Si d’autres cheminements apaisés – piétons et pistes cyclables – doivent être créés pour contribuer à écarter une circulation routière dont l’intensité gêne la vie de locale, aucune date sur cette énième modification de l’aspect et du fonctionnement de ce lieu central n’a été donnée. En revanche, dès 2023, le parc de la Perrotière, lui, va être rouvert au public les samedis après-midi et toute la journée le dimanche.

Un terrain d’entente a été trouvé avec le club des archers pour l’usage des lieux. A noter que de nombreuses démolitions vont être effectuées sur le secteur des Hauts-de-Terrenoire par le bailleur social avec le Toit forezien, « pour faire place à des logements plus diversifiés (petit collectif, habitat intermédiaire et individuel…) et, en partie basse, à des activités économiques ». Enfin, de nouveaux locaux doivent être attribués au centre social L’Arlequin dans la Maison des associations, rue Jules-Ferry, qui va être totalement rénovée « pour assurer de meilleures conditions d’exercice » au centre social. L’objectif est de livrer le nouvel équipement en 2025, pour un coût total de 2,5 M€. Pas de sommes annoncées sur les autres investissements, si ce n’est la démolition des immeubles rue Louis-Destre pour un total d’1 M€.

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