Commerces : Gaël Perdriau questionné sur les fermetures en série
Lors du conseil municipal de ce lundi 25 novembre, il a été question de l’ouverture des commerces le dimanche en 2025. L’opposition en a profité pour questionner le maire et son équipe sur les nombreuses fermetures constatées récemment en centre-ville.
Pour la première fois depuis deux ans et demi, le conseil municipal était plutôt calme ce lundi 25 novembre, avec un Pierrick Courbon, désormais député socialiste et autrefois élu d’opposition du groupe Saint-Etienne Demain, qui assistait aux échanges depuis les places réservées au public. Néanmoins, certains élus d’opposition ont profité d’une délibération concernant l’ouverture des commerces le dimanche, pour alerter sur les récentes baisses de rideau en centre-ville.
Fermetures en série
« Avant d’évoquer l’autorisation d’ouvrir le dimanche, il faudrait que nos commerces puissent ouvrir les autres jours de la semaine, a lancé l’UDI Lionel Boucher. Nous pourrions presque en faire un jeu si la situation n’était pas si calamiteuse, mais ce ne sera pas le cas pour Minelli place Dorian, pas plus que pour Le Dorian (…). Place Jean Jaurès, n’ouvriront pas non plus ces douze dimanches Sébastien Couturier, (…), (…), le Bistrot de Paris, l’Arôme des sens, et j’en passe. Oui mes chers collègues, ils sont fermés, et je ne vous parle pas des commerces en redressement judiciaire ou en surveillance ».
L’élu a qualifié d’échec et de faillite de cette mandature la mise en œuvre de l’attractivité du centre-ville. Depuis plusieurs semaines, la liste des commerces qui baissent le rideau s’allonge à Saint-Etienne. Quant aux Halles Mazerat, elles sont en pleine réflexion sur l’orientation à donner à leur offre, pour qu’elle soit davantage en adéquation avec la clientèle.
Steel montré du doigt
Ce n’est un secret pour personne, le commerce, de manière générale, est en souffrance. L’élue d’opposition du groupe Saint-Étienne demain, Laetitia Valentin, a poursuivi sur le sujet, pointant une accélération des fermetures ces derniers temps. Pour elle, le centre commercial Steel reste responsable. « Les petits commerces qui maintenant ferment, ce qui fait désormais de Saint-Etienne la deuxième ville de France de plus de 100 000 habitants la plus sinistrée sur le plan commercial. Pourtant, on vous avait vraiment mis en garde contre ce projet Steel, monsieur Perdriau. Quelle vision avez-vous désormais pour notre centre-ville ? Continuez-vous à affirmer que votre adjointe reçoit chaque mois quatre à cinq demandes d’enseignes nationales voulant s’installer en centre-ville ? Avez-vous envisagé des solutions comme la gratuité des transports en commun ? ». Le maire l’a assuré, le commerce est un levier d’attractivité pour la ville qu’il faut soutenir. Toutefois, il estime que plusieurs facteurs sont responsables de ces fermetures.
Une tendance qui dépasse les frontières stéphanoises
Pour lui, il est d’abord question de s’adapter à de nouveaux modes de consommation. Il explique que cette année montre la fin des Prêts garantis par l’Etat (PGE), précisant qu’ils n’ont pas toujours été utilisés pour maintenir l’activité commerciale, mais parfois à d’autres fins. « Un prêt il faut le rembourser, ou bien déposer le bilan pour éviter d’avoir à le faire. C’est un fait national, ce n’est pas stéphanois, on observe 76 % d’augmentation des dépôts de bilan en France. Je vous rappelle que Saint-Etienne est en France et qu’on n’échappe pas, malheureusement, à cette règle. 70 % sont des dépôts de bilan de magasins de vêtements, c’est aussi un fait, beaucoup des enseignes qui ont été citées sont nationales qui ont fermé dans toute la France, voire l’Europe ».
Il a tenu à rappeler que, malgré son départ du centre, Zara était resté à Saint-Etienne, contrairement à beaucoup d’autres villes, doublant même ses effectifs. Puis, il a poursuivi, expliquant que des raisons personnelles, évoquées dans la presse, avaient pousser d’autres à fermer leur commerce.
L’édile a clos le débat en revenant sur le sujet initial de la délibération concernant l’ouverture possible des commerces le dimanche. « La proposition de la Ville de Saint-Etienne se fait après un travail en concertation avec la Chambre des métiers et de l’artisanat, la Chambre de commerce et d’industrie, ainsi que les associations de commerçants. Vous n’avez là que la traduction de leur souhait. Je rappelle aussi que cela reste du libre-arbitre de chacun, ce sont des possibilités qui sont ouvertes et ensuite, chacun fait bien comme il l’entend ». A voir si cela pourra suffire à garder le rideau ouvert en 2025.