Saint-Étienne
vendredi 29 mars 2024
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Gaël Perdriau : « Tout n’a pas été révélé »

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Gaël Perdriau a accordé un entretien exclusif à If Saint-Etienne et Activ Radio. L’occasion d’évoquer l’affaire de la vidéo intime, son activité au sein de la Ville et de la Métropole après sa mise en retrait, ses relations avec les LR et Laurent Wauquiez, son avenir mais également les projets municipaux et métropolitains.

Précision importante : une interview pour laquelle Gaël Perdriau n’avait pas connaissance des questions au préalable, il n’a interdit aucune thématique ou sujet.

M. Perdriau, vos interviews sont rares depuis le début de ce qui s’appelle  » l’affaire de la vidéo intime », pourquoi avoir accepté de nous répondre aujourd’hui ?

Gaël Perdriau : Parce que la vie municipale continue, que nous travaillons avec l’équipe municipale sur l’ensemble des projets 2023 que nous allons voter lors du budget à la fin de ce mois. J’ai à cœur, comme cela a toujours été le cas, de défendre ces projets et de les expliquer aux Stéphanoises et Stéphanois.

Nous tenions avant toute chose à préciser les conditions de cette interview, à savoir que vous ne connaissiez pas nos questions à l’avance et qu’aucune thématique ne nous a été interdite ou bien proposée par vous. Aujourd’hui, l’instruction de cette affaire est en cours, vous êtes toujours maire de Saint-Etienne et président de Saint-Etienne Métropole. Vous êtes en retrait total de la Métropole mais pas de la Ville. Pour quelles raisons ? Et qu’est-ce que cela implique dans le fonctionnement et dans votre rôle à la Ville et à la Métropole ?

A la Ville, les choses se poursuivent comme elles l’ont toujours été, avec une équipe municipale soudée autour du projet que nous avons porté devant les Stéphanois en 2020, avec des priorités qui s’articulent autour de trois piliers : la santé publique, l’environnement et le développement durable, ainsi que sur les valeurs de la République. C’est ce que nous déclinons, à la fois pour favoriser le quotidien des Stéphanois et le rendre plus agréable mais aussi préparer le Saint-Etienne des 20 ou 30 ans à venir, car c’est maintenant qu’il faut prendre certaines décisions stratégiques. Nous sommes au travail. Alors, oui, on me voit moins dans les inaugurations, je ne coupe plus les rubans, en attendant que la justice passe. J’avoue que j’ai hâte que ce moment arrive. Et puis, à la Métropole, la décision que j’ai prise c’est de me mettre en retrait de manière un peu plus importante. Tout ceci en sachant que la feuille de route, grâce à un plan pluriannuel d’investissements, est élaborée jusqu’en 2026. J’ai envie de dire que les décisions politiques stratégiques ont été prises depuis 2020 avec ce plan d’investissement historique d’un milliard d’euros et avec ces priorités qui ont été affichées. Je compte bien sur le fait que cette situation n’est que temporaire.

Pourquoi avoir pris cette décision de retrait plus important pour la Métropole, mais pas pour la Ville ?

Parce que le mode d’élection est très différent. A la Ville de Saint-Etienne, je mène une équipe dont j’ai choisi l’ensemble des élus, ce qui n’est pas le cas à la Métropole qui est une addition d’élections. Donc, en échangeant de manière très libre et très ouverte avec les maires, c’est sur ce compromis que nous sommes tombés d’accord.

Vous comprenez que cela a pu choquer certains Stéphanois, qui n’avaient pas connaissance de ces contours et qui pouvaient imaginer que vous ne travailliez plus ?

Ce qui est loin d’être le cas parce que, même en temps normal, la partie visible du travail d’un maire est minime par rapport à tout ce qui ne se voit pas. Toutes ces heures de travail, de rencontres, d’échange, de réflexion, d’étude… c’est évidemment une partie majeure du travail de maire, qui ne se voit pas. Quand on vient couper un ruban, c’est souvent des années de travail qui se cachent derrière. Je peux vous dire que la quantité de travail que je fournis aujourd’hui n’est pas inférieure à ce que je faisais avant. Simplement, il est vrai que ca se voit un peu moins.

Lors du dernier conseil municipal, vous aviez notamment affirmé qu’il était question d’une affaire plus complexe que ce qui est sur la table. Tout n’a pas été révélé aujourd’hui ?

C’est une certitude. Aujourd’hui, ce que les Stéphanoises, les Stéphanois et les journalistes savent, c’est ce qu’une certaine presse a voulu mettre sur la table. Mais qui n’est là encore qu’une partie émergée d’un iceberg. J’ai hâte qu’on le découvre en entier. C’est effectivement beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît et que ce que l’on sait aujourd’hui.

Aujourd’hui, ce que les Stéphanoises, les Stéphanois et les journalistes savent, c’est ce qu’une certaine presse a voulu mettre sur la table.

Vous pensez à quoi ?

Je pense au fond de l’affaire, que la justice a maintenant entre ses mains. C’est aussi pour cela que j’ai hâte que la justice passe parce que je suis innocent et que cette affaire est beaucoup plus une affaire de vies privées qu’une affaire politique.

Cette affaire a eu des répercussions dans votre famille politique puisque vous avez été exclu des Républicains. Avez-vous une rancœur ?

Non, parce que j’ai combattu pendant des années au sein de ma famille politique, dans laquelle je suis depuis presque 30 ans, avec des convictions très fortes. J’ai défendu ces dernières au sein du parti alors même que celui-ci prenait des orientations qui vont finir par le mener dans le mur, s’il n’y est pas déjà. Lors de la préparation des élections présidentielles par exemple, où j’ai défendu des options qui n’ont malheureusement pas été retenues. J’aurais préféré que ça se termine autrement. J’avais raison puisque nous avons fini à 4,5 %. Courir derrière le Front National ou Zemmour, cela nous affaiblit et ça les renforce. La direction qui est prise aujourd’hui par le parti, avec Eric Ciotti à sa tête, préfigure l’union des droites que ce dernier appelle de ses vœux avec quelques autres. C’est une union que j’ai combattue. Je pense que je suis allé au bout de ce que je pouvais faire au sein de ce parti. Cette exclusion, qui est arrivée très rapidement et qui ressemble plus à une exécution qu’à autre chose, je pense qu’elle aurait été inévitable parce que je n’aurais pas accepté de continuer à travailler dans ces conditions. D’ailleurs, certains l’ont encore payé cher récemment.

Aujourd’hui il n’est donc pas question de réintégrer les Républicains ?

Non, en tout cas pas tant que la ligne politique qui est défendue est celle-ci et, manifestement, on ne prend pas un autre chemin. Mes convictions n’ont elles pas changé.

J’ai hâte que la justice passe parce que je suis innocent et que cette affaire est beaucoup plus une affaire de vies privées qu’une affaire politique.

On pense à vos relations avec Laurent Wauquiez quand on parle des Républicains. Il pourrait être investi pour les prochaines Présidentielles. Est-ce que vos relations avec lui ont un impact sur les fonds alloués à la métropole stéphanoise par la Région ?

Dire cela serait remettre en cause l’intérêt général qu’est censé défendre tout élu. Quand j’ai été élu maire de Saint-Etienne et président de sa métropole, le président de la Région était socialiste, c’était Jean-Jack Queyranne. Je venais de battre le maire qu’il avait soutenu aux élections municipales. J’ai travaillé avec lui sans rancœur, sans rancune, sans esprit de revanche ou de vengeance et on a obtenu énormément d’investissements pour la Métropole sur le précédent CPER que Laurent Wauquiez a d’ailleurs largement complété avec un avenant en 2019. Alors, on peut ne pas être d’accord sur beaucoup de choses, la politique nationale, la vision de la politique mais nous sommes là avant tout pour défendre nos territoires et faire en sorte que la vie de nos concitoyens soit plus agréable demain qu’aujourd’hui. C’est dans cet esprit-là que je suis. J’ai toujours travaillé avec ceux à qui la légitimité a donné le pouvoir qu’ils ont. Je peux ne pas être d’accord sur des sujets de fond avec Laurent Wauquiez, mais en dominant cela et en plaçant les projets et les habitants au-dessus de ces considérations.

Vous pensez que c’est valable dans les deux sens ?

Il faudrait que vous lui posiez la question. En tout cas, c’est la vision que je me fais de la politique.

Nous sommes encore dans le premier trimestre de l’année. Quels sont les grands projets pour Saint-Etienne cette année ?

Nous avons fixé les trois piliers dont je parlais tout à l’heure, et cela va se voir dès le vote du budget de cette année qui s’inscrit dans ces perspectives, en mettant l’éducation au cœur de notre projet. Nous préparons l’avenir avec les jeunes d’aujourd’hui. Ce sont plus de 40 millions d’euros que nous allons investir dans les écoles stéphanoises. Plus d’une trentaine d’entre elles vont bénéficier cette année de plus de 5 millions d’investissement. C’est également l’ensemble des établissements et associations qui concourent à l’éducation populaire dans la continuité de ce que nous faisons pour les enfants mais avec une prise en compte de l’ensemble de la population, à savoir les personnes âgées, les familles, les parents seuls qui élèvent leur enfant… Cette dimension nous l’accompagnons à travers les amicales laïques ou les centres sociaux. Rien que cette année, après Montaud, c’est l’amicale laïque de La Terrasse, le centre social de La Cotonne et le centre social de Solaure qui vont bénéficier de ces investissements afin d’offrir une environnement d’activités plus agréable. Sans oublier le plan cancer qui va connaître son plein lancement dès le mois de juin et l’urbanisme. La ville a énormément bougé ces dernières années, nous voulons poursuivre dans cette dynamique avec de la rénovation de logements ou la démolition de bâtiments insalubres pour continuer de métamorphoser le visage de Saint-Etienne, dans le respect de son histoire et de son patrimoine.

La direction qui est prise aujourd’hui par le parti, avec Eric Ciotti à sa tête, préfigure l’union des droites que ce dernier appelle de ses vœux avec quelques autres.

Le dernier conseil municipal a également été marqué par des coupes budgétaires pour les associations de plus de 10 %. Comment explique-t-on cela ?

Nous vivons une situation inédite, avec une inflation qui va dépasser les 6 % cette année. Nous avons une envolée des prix de l’énergie. L’addition pour la seule ville de Saint-Etienne est multipliée par quatre. Nous avons également une situation internationale très tendue avec une guerre en Europe qui génère des inquiétudes. Enfin, une crise environnementale. Nous sommes au mois de mars avec déjà des questions de sécheresse qui se posent. Budgétairement, ce sont 20 millions d’euros que nous devons régler sur des factures incompressibles comme l’augmentation des salaires des fonctionnaires ou les 15 millions supplémentaires d’énergies que nous devons payer. Avec l’ensemble de l’équipe municipale, depuis mai dernier, nous regardons là où nous pouvons faire des économies. Je voudrais relativiser l’accent que vous placez sur les associations. Chaque année, la Ville de Saint-Etienne consacre 21 millions d’euros pour la vie de nos associations car nous y sommes très attachées. Elles constituent un lien social très important. Sur ces 21 millions, nous avons 7 à 8 millions qui sont liés à des charges de loyers ou de fluides qui ne sont pas payées par les associations. Cette enveloppe va évidemment exploser avec la crise de l’énergie. Et puis, nous avons 13 millions de subventions qui sont versés en numéraire aux associations. Si je considère ces deux volets, l’enveloppe consacrée en 2023 aux associations sera supérieure aux années précédentes. Certes, nous baissons d’environ 10 % les subventions en numéraire. Nous le faisons après trois années où le Covid a supprimé beaucoup de manifestations, mais où la Ville de Saint-Etienne a maintenu l’ensemble de ses subventions. Nous avons aujourd’hui des associations qui ont pu se constituer une trésorerie supérieure aux années précédentes, nous avons été présents quand elles en avaient besoin. J’espère que la situation n’est que conjoncturelle et qu’elle s’améliorera l’année prochaine ou la suivante. Mais cette année, c’est nous qui avons besoin d’elles. Cela se fait, je le pense, dans un climat de dialogue dans lequel on explique ces mesures. Mais la Ville de Saint-Etienne consacrera davantage d’argent aux associations qu’en 2022.

Vous parliez de crise énergétique. En parallèle, comment expliquez-vous la construction d’une patinoire qui peut faire débat ?

Elle sera beaucoup moins énergivore que celle qui existe aujourd’hui. Celle-ci a plus de 40 ans. Quand il pleut, les fuites créent des bosses de glace sur la piste. A surface identique, la nouvelle patinoire consommera entre 30 et 40 % de moins que l’actuelle. Donc le choix se fait non pas entre l’ancienne et la nouvelle mais plutôt sur la question d’avoir une patinoire ou de ne pas en avoir du tout. Sur un territoire comme le nôtre, on est très loin des investissements pharaoniques que dépensent certains ou très loin d’un équipement élitiste. On est sur une construction sportive, de loisir, très populaire et très appréciée des jeunes. Aujourd’hui, il faut aller à Roanne ou Lyon pour pouvoir bénéficier de ce plaisir et de ce sport. C’est un investissement justifié qui a été voté à l’unanimité au conseil métropolitain, ce qui est assez rare. Donc, pour moi, ce n’est pas un sujet.

La Ville de Saint-Etienne consacrera davantage d’argent aux associations qu’en 2022.

L’un des autres grands chantiers de l’année, c’est la fermeture du musée d’Art moderne et contemporain pour des travaux conséquents. Il y avait besoin de les effectuer ? Si oui, pourquoi ?

Il en avait effectivement besoin et à hauteur de trois millions d’euros. Parce que nous avons malheureusement connu des détériorations d’œuvres à cause de fuites d’eau. Ce bâtiment a plus de 40 ans et ces investissements étaient a minima nécessaires pour préserver les lieux d’exposition et les réserves.

En lien avec ces travaux, il y a la question de l’agrandissement du musée pour lequel on parle de sommes de 130 à 170 millions d’euros d’investissement. Cela paraît énorme. Concrètement qui va payer ?

Là aussi, il faut faire un peu de pédagogie. Nous avons d’un côté les trois millions d’euros avec des travaux immédiats que nous allons faire et dont vous venez de parler. Nous avons une autre enveloppe nécessaire sur le mandat, qui a été votée à l’unanimité par les maires et programmée d’ici à 2026, de 32 millions d’euros pour construire de nouvelles réserves. Cela fait quasiment 25 ans que le ministère de la Culture demande aux présidents de la Métropole de construire ces réserves pour protéger les 20 000 œuvres qui sont la propriété de l’Etat. Malheureusement, les réserves ne se voient pas et c’est tentant pour le maire ou le président de reporter ces investissements car on a envie d’investir dans des choses qui se voient et qui montrent ce que le maire a fait pour la population. Donc, ce chantier a été reporté d’année en année. On arrive avec Marc Chassaubéné à un moment où l’on ne peut plus reporter cet investissement car ne pas le faire mettrait en danger nos réserves d’œuvres et que l’Etat pourrait décider de nous les retirer. Ces 32 millions d’euros, Saint-Etienne Métropole les mettra sur la table pour construire ces réserves sous peine de voir fermer le musée. Et l’idée que j’ai défendue avec Marc Chassaubéné auprès des maires et qui, là aussi, a obtenu l’unanimité au moment du vote, c’est de dire « transformons cet investissement en capital de départ, sur un projet beaucoup plus vaste de décentralisation culturelle de l’Etat comme il l’a fait avec le Louvre à Lens ou le Centre Pompidou à Metz ». Faisons de Saint-Etienne ce qu’elle est, c’est-à-dire la seconde ville de l’art moderne en France après Paris et le Centre Pompidou, en proposant un musée qui pourrait présenter des surfaces d’exposition aussi importantes que le Louvre-Lens ou le Centre Pompidou de Metz. Car aujourd’hui nous sommes très à l’étroit avec à peu près 3 000 m² dédiés aux expositions ce qui est très faible, y compris pour valoriser nos propres collections, sans parler des expositions temporaires. Le projet que j’ai défendu auprès des maires de la Métropole et d’Emmanuel Macron quand il est venu à la fin de l’année 2021, c’est de dire, sur ce projet de 170 millions, la Métropole en met 32 sur la table. Cela correspond aux 32 que nous devons mettre pour les réserves, afin de construire un musée qui fera rayonner notre métropole et qui mettra la culture en avant. Donc, pour la Métropole, ca ne coûte pas un centime de plus si nous sommes en capacité de convaincre l’Etat de le réaliser. D’ailleurs ce projet a été présenté à l’Etat mais également au président de Région, Laurent Wauquiez, en 2021, quand on a commencé à préparer le CPER. L’Etat et la Région nous ont donné le feu vert pour débuter les études, les maires de la métropole ont voté le lancement de ces études. Ces derniers ne peuvent donc pas dire qu’ils n’étaient pas au courant. Dans le cas où l’Etat ne souhaite pas compléter au-delà des 32 millions posés par la Métropole, nous reviendrons à la solution initiale de construction de simples réserves, ce serait dommage. En revanche, si l’Etat nous suit dans ce projet, nous aurons un musée d’envergure internationale qui aura été largement financé par l’Etat. Il faut se battre pour avoir les projets. Il ne s’agit pas de pleurnicher dans son coin parce qu’on n’a pas assez. C’est un combat permanent. On prend des coups évidemment parce que ça dérange les équilibres existants. Mais c’est cela pour moi la politique. Sinon il faut faire autre chose.

On arrive à un moment où l’on ne peut plus reporter cet investissement car ne pas le faire mettrait en danger nos réserves d’œuvres et que l’Etat pourrait décider de nous les retirer. Ces 32 millions d’euros, Saint-Etienne Métropole les mettra sur la table pour construire ces réserves sous peine de voir fermer le musée.

Vendredi dernier a eu lieu l’ouverture de Primark à Centre Deux avec la création de 140 emplois. Est-ce que vous voyez cela comme une bonne nouvelle pour Saint-Etienne malgré les opposants à Primark ?

Je trouve cela assez formidable. Il faut redoubler d’imagination pour, il y a quatre ou cinq ans, me faire le reproche que Centre Deux se mourrait, qu’on n’arrivait par à trouver les investisseurs pour transformer ce centre commercial. Nous avons démultiplié les efforts avec l’adjointe au Commerce pour démarcher les enseignes. J’ai rencontré le groupe Klépierre qui est propriétaire du centre commercial à de multiples reprises pour chercher des solutions et des pistes de travail. Nous avons aujourd’hui plus de 23 millions investis par le groupe Klépierre pour rénover Centre Deux et 12 millions par l’enseigne Primark qui est une enseigne internationale. Cela veut dire 35 millions investis dans le centre commercial de centre-ville de Saint-Etienne et on vient encore me critiquer. C’est un peu comme pour les Halles, souvenez-vous, quand nous avions présenté le projet, j’avais été critiqué sur le fait qu’il était beaucoup trop luxueux pour Saint-Etienne, qu’il ne trouverait pas sa clientèle et que ça ne fonctionnerait jamais. Aujourd’hui, c’est un million de visiteurs par an. On se rend compte que c’est un vrai facteur d’attractivité. Entre les 35 millions d’investissement et les millions de visiteurs du nouveau Centre Deux d’un côté et les Halles de l’autre, je suis convaincu que cet axe commercial, qui avait dépéri au fil des ans, retrouvera énormément de regain d’intérêt. Concernant Steel, vous le savez aussi, on m’avait beaucoup critiqué et le bilan aujourd’hui c’est six millions de visiteurs par an. 75 % de ces visiteurs viennent ensuite dans le centre-ville de Saint-Etienne. Tout cela génère une activité qui est bénéfique à tous. Il faut jouer cette complémentarité, arrêter de chercher à opposer les uns et les autres et avoir une ambition globale pour le territoire. Ce que je vois c’est que toutes ces briques ajoutées les unes aux autres depuis 2014, portent aujourd’hui leurs fruits.

Vous parlez de complémentarité entre Centre Deux et l’hypercentre, mais n’avez-vous pas peur que de grosses structures comme Primark ou même Steel puissent faire de l’ombre à l’hypercentre ?

Non. On m’a fait les mêmes remarques au moment de l’installation des halles ou bien de Steel et c’est absolument pas ce qui se passe. Ce ne sont pas les mêmes produits, pas les mêmes clientèles. On a des boutiques de centre-ville qui ont cette force d’être indépendantes. Plus de 70 % des 1 400 commerces du centre-ville sont des boutiques indépendantes et donc vous avez des produits d’une qualité et à un prix que vous n’irez pas chercher chez Primark. Cela peut être la même clientèle d’ailleurs, car vous avez parfois envie de vous habiller pour un certain montant, dans certaines occasions et puis en d’autres moments de l’année de manière encore différente.

Vous me parlez de 2026 et d’une échéance électorale plus particulière. Elle est sans doute beaucoup plus personnelle et il est encore beaucoup trop tôt encore pour que j’y réfléchisse.

Nous sommes en 2023, à mi-mandat, vous projetez-vous sur 2026 et envisagez-vous de vous représenter pour un troisième mandat ?

Se projeter déjà sur 2026 mais même au-delà je dirais. Car lorsqu’on est maire ou président de la Métropole, des projets que l’on décide aujourd’hui auront des impacts sur 2030 ou 2040. Je travaille sur le plan de développement de l’enseignement supérieur ou de l’aménagement de zones d’activités. Ce sont des projets qui se préparent au moins 10 ans en avance. Donc oui, évidemment et heureusement, avec mon équipe de la Ville et de la Métropole, nous nous projetons dans les 15 ou 20 années à venir. Ensuite, vous me parlez de 2026 et d’une échéance électorale plus particulière. Elle est sans doute beaucoup plus personnelle et il est encore beaucoup trop tôt encore pour que j’y réfléchisse.

Mais vous n’excluez pas de vous présenter ?

Je n’exclus absolument rien, non. En 2020, j’ai pris mon temps pour prendre pour répondre à cette question parce que c’est un engagement personnel qui est total. Je ne sais pas faire les choses à moitié. Il faut énormément d’énergie, accepter de nombreux sacrifices. J’accepte de le faire parce que j’aime beaucoup Saint-Etienne, je me bats pour elle depuis que je me suis engagé en politique mais chaque chose en son temps. Je répondrai à cette question quelques mois avant l’échéance du mandat qui m’a été confié par les Stéphanoises et Stéphanois et que j’ai plaisir à honorer par le travail de toute l’équipe.

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