Saint-Étienne
mardi 17 septembre 2024
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La Stas enregistre un record de fréquentation et adapte son réseau

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Avec 42,5 millions de trajets (c’est-à-dire, chaque voyage, aller comme retour, pris isolément) comptabilisés l’an passé, 2019, l’« année de référence » sur la fréquentation, est battue. Saint-Etienne Métropole et Transdev, délégataire de son réseau Stas, ont fait le point à l’occasion de la rentrée en fin de semaine dernière. Pas seulement pour parler hausse de fréquentation mais aussi annoncer plusieurs retouches et extension en conséquence.

Huit nouveaux bus électriques équipant désormais la vallée de l’Ondaine ont été présentés à Firminy. ©Stas

Alors du coup, « à quel rythme on se pourchasse ? », interroge faussement Nicolas Besset, directeur général de la Stas, sourire aux lèvres. Reconduit officiellement en mars 2022 et jusqu’en 2030 par Saint-Etienne Métropole, le groupe Transdev, derrière la Stas, doit, dans le cadre de sa nouvelle Délégation de service public (DSP), se plier au principe d’un réseau non figé, a rappelé jeudi dernier Luc François, vice-président de l’agglomération chargé des transports et des mobilités. Chaque bilan annuel de la fréquentation induit une adaptation annuelle de l’offre. C’est particulièrement le cas en cette rentrée 2024, l’examen des chiffres 2023 ayant été effectué depuis longtemps. Saint-Etienne Métropole assumant le million d’euros d’investissement nécessaire à cette même adaptation.

Et l’utilisation de cette somme est tout sauf évidente, comme l’avait expliqué Nicolas Besset en préalable de sa question/conclusion : « Ce n’est pas aisé de maintenir l’attractivité d’une ligne à succès. Une saturation émergente la démontre mais il faut alors très vite répondre de manière pertinente à cette dernière pour justement qu’elle ne perde pas aussi vite son attractivité. » Attractif, le réseau Stas l’a été plus que jamais à en croire les chiffres 2023 affichés jeudi dernier par Transdev et sa cliente, Saint-Etienne Métropole. Avec 42,5 millions de « voyageurs », dans le sens des « trajets » (c’est-à-dire, chaque voyage effectué pris isolément, aller comme retour), soit + 9,3 % par rapport à 2023, le réseau n’avait jamais obtenu un tel volume de fréquentation. Il dépasse l’année référence en la matière : 2019, veille d’un tsunami nommé Covid dont la digestion progressive (95 % de la fréquentation 2019 retrouvés en 2022) n’est désormais plus un sujet.

A Saint-Etienne, la ligne T1 renforcée

Un résultat global qui se ressent, certes plus ou moins, presque partout : bus, tram, Saint-Etienne intramuros ou pas. « La 3e ligne de tramway a trouvé sa clientèle plus vite que prévu au lancement du projet en 2017. Elle a compté 5 millions de voyageurs (dans le même sens qu’indiqué plus haut) en 2023, soit l’objectif 2025 », met en avant Luc François sans manquer de faire allusion au débat politique induit à l’époque par le projet. Mais, ajoute-t-il, de nombreuses autres lignes sont en forte progression, certaines à + 10 % et même beaucoup plus pour plusieurs comme les bus de la M3 avec + 21 %, de la M5 (liaison Gier/Saint-Etienne, + 9 %), de la M7 (+12 %) ou encore du service spécifique Handi’Stas (+ 48 %). « Le tramway, en particulier sa ligne historique (la T1 représente à elle seule 30 % de la fréquentation globale d’un réseau de 80 lignes, Ndlr) reste la locomotive du réseau quant à sa fréquentation mais ni le tram, ni une ligne en soi ne tirent spécialement les chiffres. Et ceux de 2024 suivent, globalement, les mêmes courbes. »

Un succès que Luc François attribue entre autres, à une population plus dépendante qu’ailleurs des transports en commun comme l’a montré, dit-il, un impact Covid moins fort qu’ailleurs, à la mise en place de la tarification sociale en 2021 (les tarifs restent identiques en cette rentrée) ou encore au prix des carburants. De quoi, en tout cas, indiquer les retouches effectives du réseau en cette rentrée, ajoutant d’ailleurs au passage « quelques kilomètres » à l’ensemble dans une proportion non communiquée. A commencer par la T1 qui, ayant augmenté de 7 % ses « voyageurs » et subissait une saturation commençant à se faire sérieusement sentir aux heures de pointe. Il a donc été décidé de lui ajouter trois rames permettant ainsi le passage d’un tramway toutes les 3’45 min au lieu de 4’15 min, soit une réduction de 12 % d’attente entre chaque tramway les après-midi. Cet ajout de véhicules permettra en outre d’assurer 780 places supplémentaires de bout en bout et par sens, soit 10 % de plus par rapport au dispositif actuel.

Une nouvelle ligne square Violette/Steel/Métrotech

Si le sujet d’une liaison en bus plus rapide et directe (ainsi que son accès) entre le Gier et Saint-Etienne (et idem pour l’Ondaine) pour contribuer à réduire le recours à la voiture reste entier comme nous le soulignait lui-même Luc François en juillet 2023 à l’occasion de la publication de l’enquête décennale mobilité, la M5 va voir, aussi, sa capacité augmenter. Là de 12 %, étant donné que sa fréquentation est en hausse de 9 % en 2023. La Stas y adapte ainsi la fréquence des bus avec un passage les 8 min en heures pleines, contre 10 aujourd’hui, matin et soir et 12 min entre 12 h et 16 h contre 15 aujourd’hui. L’accueil supplémentaire représente un total de plus de 1 500 places d’un terminus (Rive-de-Gier) à l’autre (square Violette à Saint-Etienne). Côté modifications, le réseau n’en manque pas non plus cette année. La ligne 16 qui va de Métrotech (Saint-Jean-Bonnefonds) au lycée Simone-Weil de Saint-Priest-en-Jarez est la 7e ligne de bus du réseau la plus fréquentée. « Elle a notamment connu une augmentation de 21 % de sa fréquentation entre 2017 et 2023, en particulier depuis l’ouverture du Steel en 2020, créant la saturation du tronçon centre-ville-Pont de l’Âne. »

Huit nouveaux véhicules électriques assurent des courses dans l’Ondaine, sur les lignes 30, 32, 33, 34 ou 70. 

Aussi, il a été décidé de créer une ligne supplémentaire, la « ligne 15 » qui reliera square Violette à Métrotech en passant par Steel : un bus toutes les 15 min et jusqu’à 12 en fin de journée. En complément, détaille la Stas, le « reste » de la ligne 16 subit des modifications pour partir de Simone-Weil et aller jusqu’au quartier de Montplaisir assurant ainsi un accès traversant pour le secteur Richelandière / Montplaisir « sans modifier la fréquence des passages par les secteurs Villars et Richelandière / Montplaisir ». Par ailleurs, Montplaisir dispose désormais d’une desserte les dimanches. Côté Saint-Jean-Bonnefonds encore, la ligne 28, assurant une desserte locale entre Puits Lucy et Pacotière, fait maintenant le même itinéraire dans les 2 sens. « Cette évolution de ligne permet notamment au secteur Chaney d’être mieux desservi. » Côté nord de l’agglomération, « la 37 » qui dessert Andrézieux-Bouthéon en partant d’Hôpital Nord pour rejoindre la gare témoigne d’une fréquentation quotidienne  de près de 900 voyageurs. « Afin d’adapter les horaires aux contraintes des salariés de l’hypermarché (Leclerc, Ndlr) des courses supplémentaires sont ajoutées avec plus de bus à des heures plus matinales (40 min plus tôt) et plus de bus également le soir (15 min plus tard). »

Huit nouveaux bus électriques dans l’Ondaine

La rentrée de la Stas était également l’occasion de parler équipements. Outre le lancement cet été de l’achat/validation direct à bord par CB ou Smartphone (les 50 000 validations en 2 mois confortent le besoin ressenti), « après l’acquisition des premiers bus électriques exploités depuis novembre dernier sur l’Ondaine et dans la couronne stéphanoise, 8 nouveaux électriques de capacité standard ont intégré cet été les lignes de l’Ondaine ». Equipés de caméras de vision des angles morts, ils valent 500 000 € l’unité et ont été présentés aux médias locaux vendredi dernier à Firminy. « Ces véhicules pourront transporter jusqu’à 99 personnes, dont 25 assises et une place réservée aux fauteuils roulants. Les huit véhicules assurent des courses dans l’Ondaine, sur les lignes 30, 32, 33, 34 ou 70. » Un choix qui s’inscrit dans la « politique de remplacement progressif de tous les bus thermiques (obligation légale anticipée ici à partir de 2017, Ndlr) avec pour objectif, de faire bénéficier, à terme, d’un parc de véhicules respectueux de l’environnement. »

De nouveaux véhicules ont d’ailleurs été commandés au fournisseur, l’usine Iveco d’Annonay, par Saint-Etienne Métropole destinés eux à ligne Chronobus M6+ en projet. La vallée du Gier devrait être « électrisée », elle, « après 2026 ». A noter, enfin, que le service Handi’Stas (sur réservation) élaboré et régulièrement ajusté avec des associations comme elles le font sur d’autres sujets – confort, accessibilité, fiches horaires* – à propos du réseau lambda (Vivre la Vie, l’ADAPEI, Prisme 42, AIMCP ou encore « des associations de personnes en situation de handicaps cognitifs ») se voit ajouter un véhicule plus moderne et 100 % électrique tous les après-midi de la semaine, de 13 h à 18 h.

* La Stas met d’ailleurs à disposition un n° destiné au public porteur d’handicap pour alerter d’une problématique rencontrée, exigeant cependant d’être précis sur les circonstances : 06 17 51 97 32.

Sécurité : « On ne peut pas dire que le réseau Stas est dangereux »

Des agents syndiqués à la CFDT interpellant les élus métropolitains fin mai. ©If Saint-Etienne/Xavier Alix

« Ces actes sont inadmissibles et encore une fois, nous sommes solidaires de nos agents agressés et des passagers choqués. C’est vrai : ce printemps, le réseau a été victime d’une série noire forcément très médiatisée mais lorsque l’on se penche sur les statistiques de plus long terme et qu’on les compare, on ne peut pas dire que le réseau Stas est un réseau dangereux », réagit Nicolas Besset, directeur général de la Stas, questionné sur cette actualité qui avait provoqué une mobilisation du syndicat CFDT (minoritaire) à la fin du printemps dernier. Si elle ne s’était pas jointe à ce mouvement en raison de la revendication de créer une police métropolitaine des transports, la CGT estimait, elle aussi, la situation plus que préoccupante.

« Nous n’attendons pas la médiatisation d’une succession de faits pour agir là-dessus, nous le faisons en permanence avec nos partenaires que sont polices nationales et municipales, souligne Nicolas Besset. Une seule personne agressée, c’est bien sûr une de trop. Mais la position de la CFDT, un syndicat sur 5, ne reflète pas celle de tous. Nos dispositifs ont été renforcés et tout en m’abstenant d’un ping-pong médiatique, non, le service de médiation n’a pas reculé. » Pas de série noire cet été en tout cas, Luc François précisant de son côté que « l’intégralité des auteurs des faits de ce printemps ont été interpellés et condamnés dont deux en comparution immédiate »

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