Saint-Chamond numérise sa démocratie participative
La Ville de Saint-Chamond a lancé un site web spécifique consacré à ses démarches de démocratie locale et participative. « Jeparticipe.saint-chamond.fr » est une plateforme numérique qui permet de proposer, voter et donner son avis autour des projets ouverts à la consultation. Déjà en service, elle va continuer à s’enrichir. Explications.
« Nous avions relevé auprès des habitants un besoin de davantage communiquer sur les projets que la Ville menait chez eux et avec eux. Cette plateforme est l’outil supplémentaire qui va justement permettre d’aller plus loin dans les échanges, de mieux transférer les informations dans un sens comme dans l’autre », estime Francis Ngoh Ngando. Le conseiller municipal couramiaud délégué à la démocratie de proximité et aux conseils citoyens de quartier avait orchestré le remaniement de ces derniers à Saint-Chamond au début du premier mandat d’Hervé Reynaud.
Elles sont six désormais, ces instances baptisées, ici, « conseils citoyens de quartier » selon un découpage géographique que la majorité considère plus cohérent, correspondant pour l’un d’eux, le centre-ville, au périmètre de classification « politique de la ville » et pour deux autres encore à celui de « veille active ». Entre les aménagements spécifiques à la municipalité, ceux en lien avec les compétences de la Métropole et ceux, encore, découlant de l’Anru avec cette perspective de rénovation majeure du centre-ville, les concertations et ateliers de co-constructions avec la population ne devraient pas manquer dans les années à venir.
Nous avions relevé auprès des habitants un besoin de davantage communiquer sur les projets que la Ville menait chez eux et avec eux.
Francis Ngoh Ngando, conseiller municipal couramiaud
Concertations en ligne
Mais en créant le portail numérique « Jeparticipe.saint-chamond.fr », la Ville de Saint-Chamond ne limite pas ses objectifs aux seuls présentations et comptes-rendus d’activité des conseils citoyens de quartier, sinon des conseils consultatifs de la jeunesse ou des seniors auxquels on ne peut pas forcément participer ou systématiquement se rendre. Il s’agit aussi « d’informer, de donner un espace d’expression, de recueillir des idées sur tout ce qui est ouvert à la participation citoyenne », liste Aline Mouseghian, adjointe déléguée, entre autres à la vie des quartiers. Sur la plateforme, en ligne depuis déjà plusieurs mois et dont le contenu s’enrichit peu à peu, un onglet donne accès à des projets participatifs soumis à la concertation : comme ces enquêtes (closes) sur les pratiques culturelles en ville ou le réaménagement de la place Île-de-France à Fonsala.
La consultation sur certains dossiers ne concernant qu’une partie des habitants fait l’objet d’un accès restreint à ces derniers avec l’envoi de codes par mail aux ayant droit. Des sujets plus légers, ouverts à une plus large audience, sont aussi à retrouver : comme les jeux concours photo « La nature au coin de la rue » faisant l’objet d’un vote public ou encore sur La « Saint-Cham’ Games week ». Au menu aussi, des articles d’actualités sur les projets faisant appel à la co-construction citoyenne (parfois dépassant le seul territoire de Saint-Chamond à l’instar de cette enquête sur la transformation des paysages du Pilat) et un agenda des ateliers citoyens et réunions publiques à venir. Enfin, le portail présente aussi les appels à projets participatifs de la Ville.
Un poste spécifique pour gérer le portail
Par exemple, sur des animations ou des espaces de restauration temporaires mis en jeu pour la soirée de la Fête de la musique le 21 juin. Ou, autre exemple, l’appel à propositions de prestataire pour assurer un service de « bar-snacking-petite restauration » lors des 15 spectacles de la saison culturelle couramiaude. Dans les deux cas, les candidatures sont closes. Mais d’autres appels vont suivre, forcément. La création de cette plateforme participative a coûté un peu plus de 13 000 € (mais elle exige aussi désormais un budget de fonctionnement annuel de 6 000 € pour sa maintenance). « Cependant, l’investissement a été intégré dans notre adhésion annuelle au Sitiv (Syndicat intercommunal des technologies de l’information). Il n’y a donc pas eu de coût d’investissement réel », précise Aline Mouseghian.
Le site a été commandé à l’entreprise parisienne Cap Collectif, qui s’en est fait une spécialité. Mais si environ 200 collectivités utilisent en France ses solutions, la Ville de Saint-Chamond n’a pas identifié encore d’équivalent en service, au moins sur le Sud Loire. La municipalité couramiaude va, dans un premier temps, embaucher un alternant pour gérer et intensifier l’alimentation Jeparticipe.saint-chamond.fr encore relativement peu utilisé. Un premier contrat pour voir. Puis aller plus loin si cela s’avère nécessaire avec le recul.