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jeudi 25 avril 2024
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Sécurité : le Département, lui aussi, y met les pieds

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Il n’en est pas encore au stade de certaines municipalités, sans même parler de la Région Aura. Mais le Département de la Loire, lui aussi, s’ajoute un peu plus de prérogatives dans le domaine de la sécurité. La collectivité soutenait déjà les communes dans leurs installations de caméras de vidéosurveillance autour de ses collèges. Elle étend désormais ses aides pour la sécurisation lumineuse des passages piétons aux abords des établissements.

Ce type de passage piéton lumineux, situé à Roanne rue Lucien-Sampaix, risque de se multiplier autour des collèges de la Loire. ©Johann Patet

Est-ce le rôle, la compétence d’un Département ? « Nous répondons là à une incompétence », tranche Georges Ziegler, président du Département de la Loire. Sa collectivité n’en est certes pas au stade de la Région Aura qui a dégainé un plan pluriannuel d’investissement de 300 M€, étalé sur le mandat en cours et spécialement axé sur la sécurité. De quoi capter désormais, selon nos calculs, entre 3 et 4 % de son investissement annuel. Sans compter un projet encore non concrétisé de créer des brigades de sécurité des lycées qui impactera, aussi, ses coûts de fonctionnement. Mais à l’image des municipalités – voire peut-être bientôt des intercommunalités – qui, via les caméras et une police municipale toujours plus nombreuse et armée, vont toujours plus loin que leur rôle initial en la matière, le Département de la Loire, lui aussi, se résout à combler ce qu’il estime être des manquements dans l’exécution des fonctions régaliennes de l’Etat.

Des dépenses que l’on retrouve vis-à-vis des collèges, équipements publics dont il a la responsabilité, à la ligne « Politique éducative », puisqu’il n’a pas officiellement de compétences en matière de sécurité. Là où la Région aide les communes à financer le déploiement de caméras de vidéoprotection/vidéosurveillance (et même plus seulement autour des lycées et des gares relevant de ses compétences), le Département le fait donc aussi aux abords des collèges pour les municipalités qui en ont un sur leur territoire. Chaque installation de caméra surveillant les sorties des collèges – pouvant coûter jusqu’à 30/35 000 € en génie civil, mât et raccordement – est ainsi à hauteur de 50 % dans une limite plafonnée à 18 000 €. Une vingtaine de collèges a déjà été ainsi équipée ces dernières années, l’ensemble de ceux de Saint-Chamond notamment.

Une vingtaine de collèges de la Loire est équipée de caméras de vidéoprotection à l’initiative des communes mais cofinancées par le Département. Photo d’illustration.

Extension des aides à la sécurisation aux abords des collèges

« Le Département accorde donc, argue-t-il, une attention toute particulière à la sécurité des élèves et des personnels dans les établissements. Mais également sur la sécurisation des abords des établissements. » Vendredi, à l’assemblée départementale, l’exécutif a proposé d’étendre l’aide du Département à la sécurisation des passages piétons régulièrement empruntés par les élèves à proximité des collèges, notamment proches des arrêts de bus scolaire. Une délibération présentée par Lucien Murzy, conseiller délégué chargé de la Sécurité (comprendre « relation avec les autorités ») et de la prévention routière : « L’objectif est d’accentuer la visibilité des traversées de chaussée, en créant un marquage lumineux qui produit un contraste pour les piétons et en alertant les conducteurs usagers de la route par un signal. »

Une initiative déjà testée à Roanne qui donnera donc lieu systématiquement en cas de demande de la commune, à compter de 2023, à une aide correspondant à 50 % du coût d’installation de ce type de dispositif, dans la limite de 4 000 € par commune. Pas de projets de création de passages piétons en revanche autour des arrêts de car utilisés par les collégiens en milieu rural, que la route relève ou non du Département, comme certains le réclament. Le conseil départemental explique que, paradoxalement, la sécurité des enfants n’y gagne pas, dans la mesure où ceux-ci auraient alors tendance à se sentir trop en confiance s’engageant trop facilement sur les passages situés sur des voies qui ne sont pas limitées à 50 km/mais 80…   

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