MC2i Solutions : « le mal du moment, c’est la cybercriminalité »
Avec le télétravail, la cybercriminalité a explosé. À Saint-Étienne, la société MC2i Solutions, spécialisée en informatique, en impression et développement de solutions de réalité virtuelle, tente de lutter contre ce phénomène en amont, notamment par de la sensibilisation auprès des entreprises.
En 2013, Marielle Charroin créait MC2i Solutions, après un parcours atypique. Étudiante dans le milieu agricole, elle obtient un job d’été en 2009 dans le monde de l’informatique et de l’impression, qui deviendra un emploi. Elle choisit après quelques années de se mettre à son compte, non sans difficultés. Spécialisée dans l’informatique à destination des professionnels, dans les solutions d’impression et la maintenance associée, ainsi que dans le développement de solutions de réalité virtuelle notamment pour les société de formations, les industriels et les entreprises du monde du bâtiment, MC2i Solutions compte aujourd’hui sept salariés pour un chiffre d’affaires d’environ un million d’euros. Pour autant, il a fallu s’imposer dans cet univers majoritairement masculin : « J’évolue dans un secteur à prédominance masculine. Ça n’a pas toujours été facile, mais aujourd’hui c’est ce qui fait la force de notre société, je ne suis pas du genre à me faire décourager », raconte Marielle Charroin. Huit ans après sa création, la structure ne chôme pas, et tente de faire face à une recrudescence de la cybercriminalité auprès des entreprises.
J’évolue dans un secteur à prédominance masculine. Ça n’a pas toujours été facile, mais aujourd’hui c’est ce qui fait la force de notre société, je ne suis pas du genre à me faire décourager
Marielle Charroin
Un phénomène en hausse
Et c’est devenu un vrai business parallèle, encore tabou, puisque les entreprises attaquées ressentent souvent un sentiment de honte, peinent à en parler, et préfèrent donc gérer en interne. Pourtant, les conséquences peuvent par la suite être désastreuses. « Une société sur trois dépose le bilan dans les trois ans qui suivent une cyberattaque, et aujourd’hui, 94 % d’entre elles visent des PME. Leurs données vont être cryptées, ainsi que leurs sauvegardes, et il leur devient totalement impossible de travailler. Une demande de rançon leur sera transmise en échange du rétablissement de leurs outils de travail, sauf qu’entre temps leurs données ont été vendues, ainsi que les failles du système qui ont été exploitées pour le piratage, et que l’on n’est jamais certain, en acceptant de payer, que les cybercriminels cessent. C’est le mal du moment ». Avec le télétravail mis en place depuis un an, et l’évolution des objets connectés source de nouvelles portes d’entrée aux hackers, les attaques ne cessent d’augmenter.
Une société sur trois dépose le bilan dans les trois ans qui suivent une cyberattaque, et aujourd’hui, 94 % d’entre elles visent des PME.
Marielle Charroin
Tenter de prévenir plutôt que de guérir
Mais malheureusement, encore trop peu d’entreprises pensent à se protéger en agissant en amont, estimant que cela ne concerne que les grosses structures, et n’imaginant pas l’ampleur des conséquences éventuelles. En effet, la société MC2i Solutions constate qu’elle intervient fréquemment une fois « trop tard ». « Car ensuite, il va falloir traquer les données, qui se sont retrouvées bien souvent sur le DarkWeb, afin de les en faire disparaître. Pour des entreprises qui possèdent des brevets cela peut-être une catastrophe. C’est un peu comme une mutuelle, on n’en voit pas toujours l’utilité, jusqu’à que l’on soit malade ».