Saint-Étienne
vendredi 19 avril 2024
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Ce que Saint-Etienne veut faire germer à La Cotonne Montferré

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Sélectionnés par le nouveau programme de l’Agence nationale de renouvellement urbain (l’Anru) à l’instar d’autres quartiers stéphanois (Montreynaud, Beaubrun-Tarentaize, quartiers sud-est), La Cotonne Montferré, déjà associés, ne doivent faire plus qu’un d’ici quelques années via un financement croisé – Etat, Région, Département, Métropole et Ville – totalisant 44 M€. Le projet ne se limite pas à améliorer l’habitat : il porte beaucoup sur le cadre de vie en général. Zoom.

La ferme urbaine sera créée à la place des tours Peyrard et de leurs garages. Projection d’Eric Clavier (architecte) et Thierry Leproust, (paysagiste) fournie par la Ville de Saint-Etienne.

La transformation est déjà en marche comme l’illustre la nouvelle école Rosa-Parks en fonction depuis 2018. Elle devrait beaucoup s’intensifier dans les deux années qui viennent. Améliorer le cadre de vie et l’attractivité des lieux passent aux yeux de la Ville par l’unification urbanistique de La Cotonne et Montferré, « coupés en deux par le boulevard Raoul-Duval ». Si le regroupement des écoliers à Rosa-Parks à la suite de la destruction de l’école de la rue Follereau en était une première étape, un autre volet majeur de cette ambition passe par le réaménagement et « l’apaisement » du boulevard entre plateau piéton traversant, totems design, grands trottoirs, etc. Axe structurant elle aussi côté Cotonne, la rue Raoul-Follereau sera également reprise avec une amélioration annoncée des arrêts de bus, des stationnements, davantage de végétalisation, de pistes cyclables…

D’autres rues seront réaménagées comme Allende ou Dieudonné-Costes. Car il s’agit globalement d’aérer et de développer le goût pour de déambulations à pied au sein d’une immense zone historiquement conçue pour une cité où la voiture régnait sans partage. Mais quand on entend Anru, on pense d’abord habitat. Et c’est aussi ici bien le cas. A La Cotonne Montferré, explique la Ville de Saint-Etienne, « de nombreux bâtiments vont bénéficier d’une réhabilitation thermique » : quatre copropriétés « fragiles » (574 logements) auront droit d’une opération programmée d’amélioration de l’habitat des copropriétés. Au total, avec les crédits croisés de l’Etat, Région, Département, Métropole et Ville, ce sont près de 700 logements qui vont être rénovés. Il y a aura aussi des démolitions : 225 logements vont disparaître et ne seront pas remplacés. Parmi elles, les « tours Peyrard » auront disparu du paysage d’ici début 2023.

La possibilité de déambulations piétonnes dans un environnement plus aérée est visée. Projection de la Ville de Saint-Etienne.

« De la fourche à la fourchette » 

C’est là que le paysager rejoint le social. Lauréate de « l’appel à projets Les Quartiers fertiles » toujours dans le cadre de l’Anru, Saint-Etienne peut ambitionner grâce à des crédits supplémentaires de l’Etat la création de fermes urbaines à Montreynaud et donc, aussi, La Cotonne sur les 11 000 m2 libérés par la destruction des tours Peyrard (1 M€ fléché, à 50 % pris en charge par l’Anru). Finalement les garages (1 000 m2) allant avec disparaîtront eux aussi. « Il avait été question de les récupérer dans le cadre de ce projet. Cela s’avère trop compliqué, trop coûteux, précise Samy Kefi-Jérôme, adjoint municipal en charge, entre autres, des quartiers Sud-Ouest. La forme de gestion reste à déterminer. On peut imaginer la déléguer à des agriculteurs. Quelle qu’elle soit, l’objectif est le même : apprendre aux habitants des techniques, donner de l’autonomie alimentaire, lutter contre la malbouffe et développer du lien social. Évidemment, cela profitera aussi au scolaire. »

Un bâtiment devrait, en outre, être construit à la place des garages pour y abriter une « légumerie ». « Ce ne sera pas un lieu de vente mais une cuisine partagée pour les habitants et une possibilité de conditionnement, de laboratoire de transformation offerte à des associations travaillant les circuits courts ou l’aide alimentaire. Il s’agira vraiment d’aller, en toute proximité, de la fourche à la fourchette ! » L’ensemble devrait être concrétisé vers 2025 au mieux. Au rayon béton cédant la place à la verdure, il faut aussi ajouter la création d’ici 2023 d’un vaste parc urbain à partir du terrain libéré par l’ancienne école de La Cotonne et ceux déjà libre en contrebas pour 1,4 M€, somme partagée entre la Ville et Métropole.

Nouveau parc urbain et belvédère

Il comprendra donc trois plateformes partant de la rue Raoul-Follerau jusqu’à Pierre-et-Léon Gadoud en contrebas : de haut en bas, une prairie/belvédère, un terrain de découverte à vocation pédagogique (bassin humide avec jardins et marre) et un espace destiné aux jeux de balles. Ainsi qu’un nouvel escalier pour rejoindre le bas du quartier. La Ville espère ainsi valoriser, à la façon d’un belvédère « la vue et le cadre paysager privilégiés dont bénéficie la Cotonne-Montferré, tout en facilitant encore plus la liaison avec le centre-ville, tout proche ». Ce parc devrait être géré par FNE Loire et la LPO, partenaires de la municipalité dont les locaux sont d’ailleurs situés au sein du quartier. Il permettra aussi de servir de bassins de rétention d’eaux pour limiter l’effet de ruissellement depuis la colline sur les parties basses de la ville pouvant favoriser les inondations.

Plan aérien du futur parc urbain descendant de la rue Raoul-Follereau transmis par la Ville de Saint-Etienne.

Enfin, autre élément majeur des aménagements prévus à La Cotonne : l’achèvement d’ici novembre de la réhabilitation du second bâtiment du centre social le Colibri, celui dit « Allende » pour 2,8 M€, là pris en charge par la Ville. Une rénovation esthétique et technique (thermique, ventilation etc.) qui va permettre la réintégration de la crèche Câlindoudous, actuellement installée dans préfabriqués. « Entre la crèche, le centre social et juste à côté, les écoles maternelles et primaires, il y a là la constitution d’un vrai « pôle enfance » », souligne Samy Kefi-Jérôme. Pile entre La Cotonne et Montferré, histoire de ne faire plus qu’un.

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