CH du Forez : « Aujourd’hui, la marge d’investissement est de zéro »
Nous vous en parlions longuement dans un dossier publié à la mi-juillet. Après une fusion ratée, et des années d’absence de projet médical, le Centre hospitalier du Forez est dans une situation financière critique. Un rapport de la chambre régionale des comptes, publié le 12 juillet, ne se montre pas tendre vis-à-vis de l’établissement et préconise neuf recommandations pour améliorer sa situation. En parallèle, un audit RH, lancé par la direction, pointe 184 mesures qui permettront, à terme, de réaliser 20 millions d’euros d’économies. Le point avec Edmond Mackowiak, directeur du Centre hospitalier du Forez.
Comment expliquez-vous la situation dans laquelle se trouve actuellement le CHF ?
Je ne peux que souscrire au rapport de la cours des comptes. Il s’agit d’un travail sérieux fait par des magistrats, et j’ai moi-même fourni tous les documents nécessaires. Je suis entré en fonctions le 1er avril 2020, il a alors fallu faire face à la crise Covid, jusqu’en 2022. Ensuite, comme je l’ai toujours dit, il était nécessaire d’élaborer une stratégie, et pour cela de sortir les documents pour dire qu’il y a un déficit. Il y a eu des dérives de finances publiques, notamment au niveau de la masse salariale.
184 mesures ont été identifiées par un audit RH, qui permettraient de réaliser 20 millions d’euros d’économies. Seront-elles suivies ?
Nous sommes tout juste à la rentrée. Je vais, fin septembre, devant les instances, pouvoir annoncer quelles seront exactement les mesures qui seront mises en œuvre, mais aussi à quelle échéance. L’objectif est conséquent, mais aujourd’hui, la marge d’investissement est de zéro. En faisant des économies, on peut investir à nouveau, notamment sur l’Ehpad de Feurs. Aujourd’hui, sans l’aide de l’ARS, il serait difficile de payer les salaires. Je me suis donc engagé à appliquer ces mesures.
Les syndicats reprochent à la direction un manque de transparence. Que leur répondez-vous ?
Que ce sont eux qui pratiquent la politique de la chaise vide. J’ai toujours dit que l’on ferait un audit RH. Tout s’est déroulé parfaitement, tout le monde a participé. Au moment de restituer les résultats, les syndicats ont choisi ce moment pour jouer à la politique de la chaise vide. Or, je l’ai toujours dit, je suis ouvert à toute négociation, toute discussion.
Le rapport évoque une dérive de la masse salariale. De quoi parle-t-on ?
De règles qui sont illégales. Il est dit clairement que l’activité a baissé et qu’en parallèle, le personnel a, lui, augmenté, avec davantage de jours de congés. Cela remonte à 2013, au moment de la fusion. A Feurs, les règles n’étaient pas les mêmes qu’à Montbrison. Mais à partir du moment où vous donnez plus de jours de congés, vous vous privez d’un temps de travail. Cela contribue au déficit qui nous empêche de payer les salaires sans aide, qui nous oblige à devoir quémander de l’argent. Le dernier investissement, c’est le pôle mère enfant, en 2010, 2013. La plupart des mesures qui seront annoncées fin septembre le seront par pôle, nous allons tout étudier. Mon travail est de retrouver l’équilibre budgétaire.
