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dimanche 13 octobre 2024
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CHU : les robots investissent le bloc opératoire

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Mardi 10 septembre, le CHU de Saint-Etienne inaugurait Da Vinci SP. Un robot dernière génération qui sera utilisé en gynécologie et en urologie dans un premier temps. En réduisant le nombre d’incisions nécessaires à une intervention, il offrira une convalescence plus rapide aux patients. Plus globalement, cette acquisition s’inscrit dans une vraie stratégie de robotisation entamée par l’établissement il y a plusieurs années.

Le robot Da Vinci SP lors de sa présentation à la presse. ©JT If Saint-Etienne

« Jusqu’ici, nous utilisions des robots multibras qui entraient dans le ventre via trois ou quatre orifices, pointe le professeur Céline Chauleur, cheffe du service gynécologie obstétrique du CHU de Saint-Etienne, lors de la présentation du robot Da Vinci SP. Cette nouvelle génération ne fera qu’une seule incision ».

Le fait de diminuer au maximum le nombre d’incision ou de passer par voie naturelle est une problématique qui tient particulièrement à cœur au professeur Chauleur, car cela implique une diminution des douleurs post opératoires, et une récupération plus rapide pour le patient. Les avantages sont également non négligeables du côté des chirurgiens.

Une première en France

Installé derrière une grande console équipée de commandes et de pédales, le chirurgien contrôle les instruments et la caméra en position assise. Il bénéficie ainsi d’une grande précision et cela lui offre davantage de confort. Pour l’heure, l’équipe se forme à l’utilisation du Da Vinci SP avant de pouvoir réaliser des hystérectomies, d’opérer des fibromes ou des patientes qui souffrent d’endométriose profonde. « Les premières interventions auront lieu fin septembre début octobre, précise le professeur Chauleur. On va vraiment ajouter la précision du robot, ce qu’on n’a pas avec la cœlioscopie ». Actuellement, le CHU de Saint-Etienne est le seul en France et l’un des premiers en Europe à disposer de cette technologie pour laquelle il a investi 4,8 millions d’euros. Et cette acquisition s’inscrit dans une vraie stratégie de robotisation.

3 millions d’euros par an

« Il est possible d’acheter ou de louer les robots, avec des contrats de maintenance et le matériel annexe, précise Mélanie Sick, directrice adjointe des finances et du contrôle de gestion et directrice déléguée du pôle médecines spécialisées. Le CHU y consacre en moyenne un investissement de 2,5 à 3 millions d’euros par an ». Et si l’on constate une accélération dans la robotisation de l’hôpital, c’est le fait d’une politique interne, mais aussi des évolutions technologiques du secteur. « Dans les années 2010, il n’y avait qu’un seul robot de chirurgie viscérale, explique Alexandre Franquet, responsable du service biomédical. Il y a eu une accélération sur 2021 – 2022, quand on a constitué le noyau dur du Comité robotique. L’autre raison, ce sont aussi les avancées technologiques. Depuis 2018, il y a une hausse des propositions des fournisseurs, et les choix des acteurs se sont aussi multipliés avec des grands groupes sur le créneau, comme des PME ».

©JT If Saint-Etienne

Améliorer les fonctionnalités

Car les intérêts sont multiples. « Quoi que l’on en dise, un robot permet d’être plus précis, de moins trembler. Le robot chirurgical Mako a, par exemple, une précision de l’ordre du degré. Même le meilleur chirurgien du monde ne pourra pas faire cela », assure Alexandre Franquet. Ainsi, la durée de vie de la prothèse sera plus long.

Plus globalement, les robots visent à effectuer des chirurgies de meilleure qualité, de manière plus rapide. « Un chirurgien peut parfois rester 8 heures, 9 heures voire 10 heures debout, ajoute le responsable du service biomédical. Cela va aussi avoir des conséquences sur les durées de retour à une activité normale qui seront moindres. Il ne s’agit pas de remplacer le bras humain, mais de réduire le nombre de complications pendant et post opération, et donc de diminuer les douleurs et la durée de l’hospitalisation ».

Des robots et des Hommes

Le robot vient donc en renfort du chirurgien. « Pour eux, c’est une nouvelle façon d’exercer, d’acquérir de nouvelles compétences, indique Mélanie Sick. Pour l’établissement, cela permet de maintenir, renforcer ou développer des activités, d’être dans une dynamique positive ».

En France, on compte 32 CHU et il semble que celui de Saint-Etienne soit bien positionné concernant sa stratégie de robotisation, notamment parce qu’il dispose d’appareils que l’on ne trouve pas ailleurs tel que le Da Vinci SP. En outre, comme ajoute Alexandre Franquet, « nous sommes un CHU, on a un aspect universitaire qui nous oblige à être à la page et à la pointe. Aujourd’hui, on ne peut pas faire l’économie des activités robotiques ».

Pour ceux qui ne feraient pas entièrement confiance aux machines… n’ayez crainte ! En cas de dysfonctionnement, les contrats de maintenance prévoient des réparations en urgence. Par ailleurs, le chirurgien est bien évidemment capable de prendre la main.

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