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vendredi 1 novembre 2024
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Gilles Rossary-Lenglet : « Monsieur le Premier ministre, je vous interpelle afin que vous révoquiez Gaël Perdriau »

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La grève de la faim entamée ce matin par Gilles Rossary-Lenglet a été révélée par nos confrères de l’Essor vers 12 h ce jeudi. Elle vise à obtenir du nouveau Premier ministre, Michel Barnier à qui il a écrit, la révocation du maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau. Nous avons pu échanger cet après-midi avec le réalisateur auto-désigné du kompromat dont Gilles Artigues a été la victime.

Gilles Rossary-Lenglet, cet après-midi sous le kiosque Jean-Jaurès. Photo transmise par G. Rossary-Lenglet.

« Les renseignements sont passés. Avant la presse, oui… Je ne sais pas comment ils étaient au courant mais c’est leur boulot ! La police nationale aussi, je suppose que sa position présume sur celle municipale… » Juste une discussion et aucune velléité de délogement, selon Gilles Rossary-Lenglet, installé sous le kiosque de la place Jean-Jaurès pour y passer la nuit, armé d’un duvet et de ses mots. Sur les garde-corps, deux pancartes expliquent aux passants l’objet de sa présence : « Grève de la faim ». Pour rappel, c’est lui qui s’est dénoncé – en le révélant à Mediapart et toute l’affaire avec – comme étant le responsable technique du piège à la vidéo intime tendu à l’adjoint UDI Gilles Artigues en 2015. Son ex-compagnon et ex adjoint municipal à l’éducation de Saint-Etienne, Samy Kéfi-Jérôme aurait ainsi tenu le rôle d’exécutant.

Depuis plus de 2 ans maintenant, Gilles Rossary-Lenglet indiquent aux enquêteurs – qui ont achevé leurs investigations depuis plusieurs semaines maintenant – que le maire Gaël Perdriau et Pierre Gauttieri, son ex directeur de cabinet, en sont les commanditaires. Si le second aurait fait évoluer dans ce sens la première version de sa défense, le premier continue à clamer avec acharnement son innocence et reste, rappelons, présumé innocent dans l’attente du verdict d’un éventuel procès. C’est, nous indique Gilles Rossary-Lenglet le refus annoncé en septembre par les « neuf », ces élus de la majorité Perdriau l’ayant quittée en juin, de démissionner et d’ainsi provoquer des élections anticipées qui l’a poussé à se lancer dans cette grève de la faim dont il espère une médiatisation dépassant la sphère locale. Objectif : pousser le nouveau Premier ministre (à qui il a écrit une lettre, nous la publions plus bas) à faire destituer Gaël Perdriau. Techniquement possible, effectivement, et déjà réclamée à Elisabeth Borne qui avait écarté cette possibilité.

Barnier l’entendra-t-il d’une autre oreille que Borne ?

Un certain nombre de ses ministres – parfois eux aussi mis en examen ou menacés de l’être – ou des gouvernements macronistes ayant précédé le sien ayant eu aussi maille à partir avec la Justice, on ne peut s’empêcher de se dire que ce paramètre a compté. Cela et le fait, en prenant cette décision de créer une jurisprudence avec d’éventuels effets secondaires indésirables aussi. Le LR Michel Barnier sera-t-il sujet à la même retenue ? Ou l’entendra-t-il d’une autre oreille à un moment où le retour à la cohésion de son parti, plus qu’esquintée, est aussi un enjeu ? Rappelons l’éviction de Gaël Perdriau par ces mêmes LR en 2022 en raison de l’affaire, après sa suspension pour sa position publique avant la Présidentielle. Rappelons l’inimitié entre lui et Laurent Wauquiez lourdement aggravée par des enregistrements de propos diffusés par Mediapart corollaires à l’affaire du maire sur l’ex-président de la Région Aura.

Peut-être que je ne vais tenir qu’une seule nuit ou trois ou plus. Je ne sais pas. 

Gilles Rossary-Lenglet considère d’une part, que la vie publique est plongée dans une « catastrophe » étonnement persistante : « Comme maire et toujours président de la Métropole, c’est près d’un demi-million de personnes que Gaël Perdriau tient en otage et rien n’est fait ! ». Des propos reprenant des déclarations de son communiqué officiel. Extraits : « C’est pourquoi j’ai adressé aujourd’hui une lettre ouverte au Premier Ministre demandant la révocation de Gaël Perdriau et parallèlement je commence une grève de la faim. J’espère par ce geste enclencher une prise de conscience, un sursaut moral et permettre une sortie de crise. Je sais que ce geste désespéré va me mettre en danger de mort aux vues de mon état de santé général. Mais que me reste-t-il comme possibilité d’action pour tenter de réparer ce que j’ai contribuer à faire, c’est-à-dire permettre à Gaël Perdriau de devenir maire ». Il estime, d’autre part, que le refus de démissionner des 9 qui auraient été pourtant suivis par les groupes d’opposition de gauche (de quoi, tout additionné, déclencher mécaniquement des élections anticipées) est un acte calculé et « lâche ».

« J’ai la trouille, comme depuis le début »

« La honte est-elle le début de la morale ? Il faut avoir ce courage même si on a peur. Moi, là j’ai la trouille, comme depuis le début, nous lance-t-il. Que va-t-il m’arriver ce soir ? Vais-je me faire agresser, voler ? Je prends aussi un risque pour ma santé, j’ai mes médicaments avec moi (l’homme se dit atteint de plusieurs pathologies handicapantes dont un sérieux diabète, Ndlr). Je m’accorde un peu de coca en cas d’hypothermie mais oui, peut être que je ne vais tenir qu’une seule nuit ou trois ou plus. Je ne sais pas. Des gens viennent discuter avec moi et n’ont toujours pas conscience de tout, du maintien de leur maire à la présidence de Métropole (celui-ci s’est déclaré en « retrait total » de cette fonction il y aura bientôt 2 ans), aux affaires ! Ils tombent des nues quand ils vont se renseigner sur le web : il faut que Saint-Etienne sorte de cette situation, ne pas la perdre de vue.» Pour les médias, ça ne risque pas.

La lettre que Gilles Rossary-Lenglet dit avoir envoyé au Premier ministre :

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