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samedi 5 octobre 2024
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Grossesse et thrombose : « C’est une reconnaissance internationale pour l’équipe de Saint-Etienne »

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Le CHU de Saint-Etienne a coordonné un essai clinique mondial concernant la prévention du risque de phlébite ou d’embolie pulmonaire pendant la grossesse ainsi qu’en post-partum. Une étude qui a été publiée dans la prestigieuse revue médicale The Lancet et qui a comparé une dose d’héparine dite standard et une qui augmente en fonction du poids de la patiente enceinte. Les résultats viennent confirmer que la dose standard pour prévenir ces thromboses au sein d’une population à risque, est la dose optimale indiquée. Explications avec le professeur Céline Chauleur, cheffe de service de gynécologie-obstétrique du CHU de Saint-Etienne.

Femme enceinte

En quoi la grossesse favorise-t-elle les risques de phlébite et d’embolie pulmonaire ?

La grossesse en elle-même est un facteur de risque pour trois raisons qui sont réunies à ce moment-là. D’abord, la coagulation va s’accentuer pour prévenir les saignements au moment de la naissance. Puis, le volume de l’utérus augmente, ce qui va entraîner un poids sur les veines des jambes. Et enfin, au moment de l’accouchement, il va y avoir ce que l’on appelle des infractions vasculaires, qui créent notamment un phénomène d’activation des plaquettes, qui vont parfois être un peu trop activées. Les risques de phlébite et d’embolie pulmonaire existent pendant la grossesse et jusqu’à 12 semaines après l’accouchement, même si le pic est durant les trois premières semaines.

Quel était l’objet de l’essai clinique mondial coordonné par le CHU ?

Elle reposait sur les recommandations que l’on suit en prévention. Elle s’est concentrée sur les patientes à risque. Il s’agit donc de celles qui ont déjà fait des événements lors de la grossesse ou de la prise d’hormones. Une femme enceinte, qui a déjà eu une phlébite ou une embolie pulmonaire avant la grossesse, nécessite une prise en charge spécifique à titre préventif via un traitement pour fluidifier le sang. Cette prévention consiste en des injections d’héparine pendant la grossesse et six semaines après l’accouchement. Ce qu’on ne savait pas et qui faisait débat, c’était la dose exacte de ces injections pour prévenir le risque de récidive.

C’est probablement la revue la plus prestigieuse qu’on peut avoir en médecine. C’est une reconnaissance que l’on fait sur la thrombose pendant la grossesse, et c’est une reconnaissance de l’équipe de Saint-Etienne sur cette thématique, de son travail.

Quelles en sont les conclusions ?

Elle démontre que la dose que l’on donne habituellement est efficace pendant la grossesse. La dose intermédiaire, quant à elle, serait peut-être plus efficace pendant le post-partum. Ce n’est pas une grosse surprise dans le sens où cela confirme que l’on faisait déjà, mais cela vient nous apporter une réponse.

Que représente pour vous la publication de cette étude dans la revue The Lancet ?

C’est probablement la revue la plus prestigieuse qu’on peut avoir en médecine. C’est une reconnaissance que l’on fait sur la thrombose pendant la grossesse, et c’est une reconnaissance de l’équipe de Saint-Etienne sur cette thématique, de son travail. Ce ne sont que de très grandes études qui sont publiées dans cette revue. Via cette publication, on apporte, avec nos collègues hollandais, une réponse pour les patientes.

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