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Habitat & Métropole : la rénovation de Fonsala actes II et III en porte-étendard

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Elle a réuni jeudi de nombreuses personnalités de la métropole stéphanoise. C’est une inauguration d’ampleur à laquelle a eu droit Fonsala, le plus habité des quartiers saint-chamonais. De quoi mettre en lumière la réhabilitation, rendue en avance, de 478 logements (ceux de Fonsala 2 et Fonsala 3). Il faut dire qu’Habitat & Métropole, qui a repris les travaux lancés par Gier Pilat habitat à la suite de la fusion des bailleurs sociaux du sud Loire, vient d’y consacrer 16 M€.

L’OPH Gier Pilat habitat avait lancé les travaux en 2020 repris et accélérés par Habitat & Métropole. ©If Média/Xavier Alix

« Vous savez, tout ne peut pas être parfait. Il y aura toujours des choses à améliorer ici ou là et des gens qui râleront. Mais globalement oui, on ne peut qu’être content du résultat. Et la grande majorité des gens pensent comme moi. » Manifestement toujours pétillante malgré 80 printemps, Marie-Carmen Clémenson répond volontiers à nos questions. Elle habite ici depuis 1974 et continue à s’y « sentir bien ». 20 ans qu’elle préside la CNL (Confédération nationale du logement) de Fonsala. Autant dire qu’elle connaît le quartier comme sa poche. C’est elle qui nous explique qu’il avait été logique de commencer par Fonsala 1, « parce qu’il n’y avait même pas de double vitrage là-bas », c’est-à-dire 1 173 logements, les plus anciens, sur pas loin de 1 700 collectifs aux mains de la collectivité via l’OPH Gier Pilat habitat et, désormais, Habitat & Métropole depuis la fusion des bailleurs sociaux du sud Loire.

Après la réhabilitation esthétique et énergétique de Fonsala 1 donc, de 2007 à 2010, ce sont les 478 logements de Fonsala 2 et 3 qui ont suivi à partir de 2020. Un investissement de 16 M€, soit 33 000 € par logement, soutenu directement par Saint-Etienne Métropole à hauteur d’1,7 M€ – le reste financé par fonds propre et mais surtout un emprunt de 9,4 M€ – qui vient de s’achever. Et cela avec un an d’avance sur ce qui était prévu. Dans le contexte persistant que connaît le BTP – pénurie de main d’œuvre et de matériel -, la satisfaction à ce sujet affichée par Habitat & Métropole n’est sans doute pas volée. Objectif principal de ces travaux confiés au groupe Bouygues : en finir avec la relative passoire thermique que représentaient ces petits immeubles construits au début des années 1970.

Gains thermiques et esthétiques

Une opération à la fois esthétique et énergétique. ©If Média/Xavier Alix

Leur classification énergétique est ainsi passée d’une moyenne de « D » avant travaux à « B ». C’est-à-dire de 196 kWh.ep/m2  à 52 kWh.ep/m2. Pour évoque, une donnée plus parlante, la charge de chauffage devrait baisser en moyenne de 40 %, assure Habitat & Métropole. Raccordés à la chaufferie urbaine de Fonsala, les immeubles sont désormais équipés de panneaux solaires thermiques et photovoltaïques. Ils ont bénéficié d’une isolation thermique par l’extérieur avec le remplacement des menuiseries en PVC et occultations par des volets roulants électriques en aluminium. L’ensemble des gardes corps existants en béton des loggias et balcons a été démoli et remplacé par des « verriers » translucides visant à amener plus de luminosité à l’intérieur. Car il y a aussi une dimension esthétique dans cette vaste opération.

Les façades sont passées d’un ton bien jauni, agrémenté ici et là de moutarde et gammes des marrons, à un blanc éclatant (qui d’ailleurs contraste avec les immeubles en copropriétés non concernées) émaillé de panneaux d’aluminium et de rez-de-chaussée volontairement plus sombres. Jeudi, à l’occasion d’une inauguration d’ampleur, Jean-Luc Mathais, l’architecte, a eu l’occasion d’expliquer sa vision : « L’idée est de jouer sur la lumière qui fait évoluer les couleurs au fil de la journée. Nous avons trois types de matériaux simples, donnant une échelle de lecture aux immeubles. Le gris sombre en fibrociment des rez-de-chaussée permet un nettoyage, une entretien plus faciles. »

Habitat & Métropole a voulu marquer le coup

Une des fresques réalisées par les artistes d’Arte Diem. ©If Média/Xavier Alix

L’intérieur aussi a bénéficié de rénovations : remplacement des portes palières, création d’une VMC basse pression et d’un réseau TV Satellitaire. Les fermetures des loggias et séchoirs sur cuisine ont permis de bénéficier d’une pièce supplémentaire dans les logements. La rénovation complète des salles de bains était proposée en option aux locataires moyennant une légère hausse du loyer : 280 ont ainsi troqué leur baignoire pour un bac de douche. 29 halls d’entrée ont été entièrement relookés avec la mise en œuvre de panneaux de bois permettant d’encastrer des boites aux lettres inox et panneaux d’affichage numérique. Les châssis d’entrée ont été conçus largement vitrés pour amener un maximum de luminosité aux parties communes.

Enfin, en partenariat avec l’association locale Arte Diem, dix fresques ont été réalisées par des artistes pour habiller une partie des halls d’immeubles. Editant pour l’occasion un livret de 35 pages axé sur cette réhabilitation, Habitat & Métropole, créé en 2021 à l’échelle de Saint-Etienne Métropole (son parc est de 18 000 logements), en parle comme une opération, de par son ampleur, emblématique de ses ambitions. Le bailleur a donc voulu marquer le coup. Ce qui explique sans doute un calendrier raccourci pour porter ce message : la fusion n’entame en rien la qualité du service rendu, au contraire. Jeudi, son inauguration symbolique ne comptait ainsi dans ses rangs pas seulement les représentants du bailleur social et de la municipalité saint-chamonaise mais aussi ceux de Saint-Etienne Métropole dont son président, Gaël Perdriau.

Pas vraiment l’archétype du « quartier ghetto »

Avec la présence de nombreux élus de Saint-Etienne Métropole, Habitat & Métropole voulait visiblement marquer le coup.

« Métropole Habitat est le bras armé de notre politique de logement social, lançait ce dernier à l’heure des discours. C’est un devoir de la collectivité de mettre de gros moyens pour que les gens puissent bien vivre dans leurs logements. Qu’il s’agisse de quartiers en politique de la Ville ou non, nous allons investir 100 M€ dans la rénovation de logements dans les années à venir. » Elevé ex-nihilo dans les années 70, c’est-à-dire après la première vague des grands ensembles très bétonnés des années 50 et 60, le quartier Fonsala, avec ses immeubles de taille réduites, ses nombreux espaces verts, ses vues dégagées sur le Pilat et ses services, n’est pas vraiment l’archétype du « quartier ghetto » dans lequel le reste de la population d’une ville ne met jamais les pieds.

Alors certes, il convient peut-être de lui enlever certaines « étiquettes qu’on lui colle » de l’extérieur pour paraphraser Hervé Reynaud, maire de Saint-Chamond. Mais reste que le défi de lui redonner à la fois une véritable viabilité commerciale perdue avec le temps et éliminer ou, au moins réduire fortement ses indéniables problèmes d’incivilité et sécurité, même si elle vient d’une minorité, reste à relever. Alors que place de Savoie, Habitat & Métropole a ouvert en avril une agence dans l’objectif de renforcer la proximité avec ses locataires, l’autre point névralgique qu’est celle d’Ile-de-France doit bénéficier prochainement d’un programme de rénovation spécifique de 2 M€.

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