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La Fondation de l’université Jean-Monnet a amorcé sa relance

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Doublement mise en sommeil par le Covid et le conflit au sommet de l’université de Saint-Etienne autour du projet avorté d’Idex, la Fondation de l’université Jean-Monnet avait décidé de se mettre en lumière le 8 décembre avec une soirée dite de la « recherche » à l’ampleur inédite. De quoi clamer sa relance autour des liens entre laboratoires universitaires et entreprises. Il ne s’agit cependant pas de sa seule activité…

170 personnes réunies le 8 décembre à la Verrière à Saint-Etienne (ex site de Manufrance). Photo transmise par l’université Jean-Monnet.

Ce n’est pas l’année la plus fructueuse quant au nombre de projets retenus. Mais bien la plus conséquente quant au soutien financier cumulé. A l’issue des auditions et délibérations du 19 octobre 2022, huit prix* pour autant de projets de laboratoires de recherche ont été octroyés au titre du fonds d’amorçage recherche de la Fondation de l’université Jean-Monnet pour l’année 2022/23, totalisant, à eux tous, un montant de 151 140 €. Depuis 2016, 34 projets de laboratoires ont ainsi obtenu le soutien financier de la part d’entreprises (14 actuellement), du CHU stéphanois et de la CCI Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne qui composent sa troupe de mécènes. Leur a-t-elle permis de donner un plus d’argent cette année ? Le fonds d’amorçage de la Fondation a en effet connu une année blanche 2021/22, congelée par le Covid mais pas seulement.

C’est en réalité l’ensemble des activités de la Fondation, qui s’étaient quelque peu « assoupies » depuis 2020 pour reprendre l’expression de Stéphane Riou, vice-président, à la fois de cette dernière (conseil d’administration et moyens, chargé de la stratégie académique) et de l’université. Et à une pandémie anesthésiante s’est mêlé le bras de fer sur l’Idex au sein de la gouvernance de Jean-Monnet. « Une grande partie des mécènes s’est montrée, dans un premier temps, perplexe vis-à-vis de la stratégie de l’établissement, l’Idex faisant juridiquement disparaître l’université qu’ils soutenaient. Avant que finalement, une majorité du CA de la Fondation ne se positionne en faveur du projet », explique Stéphane Riou, membre de l’équipe menée par Florent Pigeon, désormais président de l’université et ayant obtenu le renoncement à I’Idex. La crise institutionnelle passée, « la confiance a été rapidement rétablie avec les mécènes de la Fondation, dès le début de l’été 2021 », assure Stéphane Riou.

La Fondation est de retour

Il convient donc de montrer que la Fondation est de retour et de (re) susciter l’intérêt des décideurs économiques. En valorisant, en particulier le lien entreprises/recherche stéphanoise. C’était l’objectif de la soirée de recherche, jeudi 8 décembre. « Ce n’est pas la première fois que nous organisons de l’événementiel dédié à la recherche dans le cadre de la Fondation. Nous le faisons chaque année à l’exception de 2020 et 2021 en raison du contexte. Par exemple, l’année du lancement du fonds d’amorçage en 2016, Stéphane Diagana était venu animer une conférence sur le sport-santé, précise Stéphane Riou, vice-président chargé des moyens et de la stratégie académique chez Université Jean Monnet Saint-Etienne. Mais c’est vrai que le format du 8 décembre à La Verrière (environ 170 universitaires, institutionnels et surtout chefs ou dirigeants d’entreprises présents, Ndlr) était inédit, avec un dîner ouvert bien au-delà des mécènes de la Fondation, tourné vers le monde économique local. »

La confiance a été rapidement rétablie avec les mécènes de la Fondation, dès le début de l’été 2021.

Stéphane Riou, vice-président de l’université Jean-Monnet et de sa Fondation.

Les lauréats du fonds ont ainsi pu effectuer un pitch sur leurs projets de recherche vis-à-vis des entreprises. Il s’agit de faire prendre conscience aux entreprises du bassin stéphanois – bien au-delà des 14 mécènes privés déjà acquis à l’idée – ce que la recherche de leur université peut leur apporter, à court, moyen ou long terme, que les applications économiques soient immédiates ou non. « Le laboratoire Enes dont les résultats contribuent significativement au rayonnement de l’université et de Saint-Etienne n’aurait jamais pu obtenir les financements nécessaires sans ce fond d’amorçage (2016/17, Ndlr) pour financer sa fameuse recherche sur les cris des bébés menée au CHU stéphanois et qui lui a valu une nouvelle parution dans Nature. L’idée d’amorçage prend là tout son sens. Et les travaux de l’Enes auront des applications économiques à terme », désigne en exemple Stéphane Riou.   

Des activités qui ne se limitent pas aux entreprises

Le préisdent de la Fondation, Philippe Maurin Perrier (groupe HEF), aux côtés de lauréats 2022/23 présentés le 8 décembre. Photo transmise par l’université Jean-Monnet.

La Fondation est armée depuis juin d’un nouveau délégué général, l’ex-militaire Fabien Alloni en provenance du ministère de la Défense où il menait en tant que conseiller des audits. De retour dans sa ville natale depuis juin, en remplacement de Renaud Demesmay, après six mois de vacance du poste, cet ex-directeur des opérations au sein de l’Etat major des Armées en Afrique et au Liban se fixe pour mission de raviver et créer des nouveaux liens. Il note que durant ces deux années difficiles 2020 et 2021, « aucun mécène, déjà là aux origines de la Fondation en 20111 ne l’a quittée même si, oui, quelques entreprises n’ont pas repris leur cotisation ». Cependant, il tient à rappeler que nouer et approfondir des liens entre l’université et les entreprises n’est pas la seule raison d’être de la Fondation : « Son objectif consiste aussi à former les personnels, à l’insertion professionnelle des étudiants et enfin à faciliter et amplifier leur vie culturelle et sociale à Saint-Etienne. »

Pour Stéphane Riou, c’est en phase avec « notre stratégie d’université de territoire, ancrée dans son territoire. La vie, le bien être, et l’insertion professionnelle à l’issue de leur formation des étudiants y tiennent pleinement leur place. La Fondation finance des opérations de job dating ou encore la mobilité internationale, en plus des dispositifs classiques types Erasmus avec ses propres bourses, jusqu’à 1 000 € par étudiant. Ils sont 17 à en bénéficier cette année. Ce sera 30 l’an prochain. » Selon lui, encore, la Fondation créée il y a 11 ans et aujourd’hui présidée par Philippe Maurin Perrier (groupe HEF) porte des activités au-dessus de la moyenne par rapport à une université de cette taille. Du moins quand la « concurrence » est dotée de l’équivalent. Ce qui n’est pas vraiment le cas du côté de Lyon, par exemple, dont une « école très prestigieuse » est venue se renseigner auprès de Stéphanois pour en savoir un plus sur leur tactique…

1 HEF Group / Thales LAS (anciennement Thales Angénieux) / Groupe Casino / Crédit Agricole Loire Haute Loire / Sigvaris / CHU de Saint-Etienne.

* Les huit projets retenus par le fonds d’amorçage 2022-2023

-Constitution d’un fonds musicologique issu de l’Ensemble Orchestral Contemporain (Eoc) porté par Viviane Waschbusch (laboratoire Eclla).

-Substitution sensorielle « Voir le son » porté par David Reby (laboratoire Enes).

-Déterminants physiopathologiques du déclin des performances de marche chez le patient atteint de paralysie cérébrale, porté par Thomas Lapole (laboratoire LIBM).

-Pièges microsphériques pour le traitement des eaux usées, projet porté par Corinne Jegat (laboratoire IMP).

-Développement de surfaces microstructurées par Laure Bsawmaii (laboratoire HC).

-Dysfonction endothéliale par Frédéric Roche (laboratoire Sainsbiose).

-Traitement en temps réel du flux vidéo d’images spectrales, Philippe Colantoni (laboratoire HC).

-Projet « Yap Staph », porté par Paul Verhoeven (laboratoire Gimap).

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