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La Sapia, cette oasis de biodiversité créée par la LPO Loire dans le Pilat

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Le 20 octobre, la LPO Loire célébrait 10 ans de restauration écologique de son terrain dit de La Sapia, situé dans le Pilat sur les hauteurs de La Valla-en-Gier, mais plus proche du village du Bessat et sa Croix de Chaubouret. L’occasion d’inaugurer des pupitres pédagogiques, étape finale d’une série de travaux restaurant la biodiversité sur 12,5 ha.

Un forestier effectue un passage, chaque année, d’un rouleau brise fougère. ©J. Vial

Une oasis de biodiversité dans un milieu très humanisé. Parc naturel régional (PNR) ne veut pas dire réserve écologique et biodiversité intacte ou presque. Surtout dans un massif du Pilat soumis de manière ancestrale à la pression humaine, ses cultures, ses plantations et ses maisons. Si le Pilat abrite, dans ses lieux les plus coupés des hommes, par exemple, « de belles zones de landes témoignant d’une belle biodiversité », rappelle à If Saint-Etienne François Jeanne, directeur territorial Loire de la LPO, les 12,5 ha de La Sapia, situés à proximité de la très fréquentée Croix de Chaubouret au Bessat, se distinguent désormais au sein d’un secteur marqué de près par l’activité humaine.

Y est ainsi avérée la présence d’espèces « peu communes ou emblématiques telles que l’engoulevent d’Europe, le pic noir, le cassenoix moucheté, le merle à plastron, le lézard des souches, la vipère péliade, le muscardin, le vespère de Savi et la noctule de Leisler (deux chauves-souris, Ndlr), la grenouille rousse… » Au total, ont été recensées sur le site, à la suite de diagnostics successifs menés par les bénévoles et salariés de la LPO 315 espèces de papillons, 68 d’oiseaux, 22 espèces de mammifères, 22 de criquets et sauterelles et huit espèces de reptiles et amphibiens. Côté végétal, citons la laitue de Plumier et myosotis de Balbis. Dans ce domaine, la gestion menée par l’association écologique au sein de cette mosaïque d’habitats naturels (hétraie-sapinière, landes à genêts, zone rocheuse, pelouses…) a permis d’éliminer une de ces si inappropriées plantations de Douglas – essence exogène et terriblement appauvrissante pour le sol du massif – tandis qu’ont été laissés en libre évolution des boisements naturels.

Un site ouvert au public

Une plantation de sapins a d’ailleurs, elle, été considérablement réduite dans la même optique. La restauration écologique a consisté à créer une mare, installer une cinquantaine de nichoirs et de gîtes adaptés à différentes espèces mais aussi débroussailler certaines zones pour rouvrir le milieu via la mise en place, chaque été, avec l’appui d’une agricultrice locale d’un éco-pâturage par des espèces rustiques (vaches pie-noires bretonnes et ânes). Enfin, un forestier opérant avec un cheval de trait, effectue des passages annuels d’un rouleau brise-fougères dans les zones de landes et de prairies pour maintenir leur existence et leur envahissement par ces végétaux. Dernière pièce au puzzle : l’installation et l’inauguration, sur les voies d’accès au site, de deux panneaux d’information qui ont « pour rôle de matérialiser le lieu en même temps que d’expliquer l’engagement de la LPO au service de la biodiversité ».

Le site n’est en effet pas interdit au public. Au contraire : longé par le chemin de randonnée Marcellin-Champagnat, fréquenté par des centaines de randonneurs chaque année, il peut être visité dans le cadre de sorties accompagnées. Il sert donc déjà à la sensibilisation des publics et des chantiers école y ont été menés avec Telecom de Saint-Etienne. Tout cela n’est pas le fruit du hasard mais de dix années d’efforts, de soutiens financiers privés et d’investissement en nature des salariés de la LPO et de bénévoles, au premier rang desquels ici Bertrand Montagny et Alain Mercieca, référents du site de La Sapia. C’est en 2012 que l’association environnementaliste qui, contrairement à son nom, ne se préoccupe pas que des oiseaux mais de l’ensemble de la biodiversité, a acquis ces 12,5 ha situés au lieu-dit du même nom à un particulier sympathisant de sa cause.

Un nouveau plan pour les 5 ans à venir

Pendant de nombreuses décennies, ce terrain était dévolu à un usage agricole, notamment pour le pâturage. Cette activité a disparu, entraînant une homogénéisation et un appauvrissement des milieux naturels accélérés par la plantation de résineux. « Une visite sur place a rapidement permis d’identifier l’intérêt écologique des lieux, l’opportunité qu’ils représentaient et ainsi d’acter le bienfondé de l’achat du terrain puis de lancer les recensements d’espèces. Et, enfin, à partir de 2017, ce que nous appelons la notice de gestion, précise François Jeanne. Celle-ci s’achève cet automne et nous allons définir de nouveaux objectifs sur les 5 ans à venir tout en poursuivant le suivi et l’inventaire des espèces présentes. »

De quoi d’ailleurs, enrichir ses connaissances naturalistes. Pour en arriver là, la LPO a donc pu compter sur le mécénat privé : 20 000 € de la part de la Fondation du Patrimoine financeur des différents aménagements du site (vous pouvez d’ailleurs encore contribuer) mais aussi 11 000 € de la Fondation Crédit Agricole et de la Caisse Loire-Haute-Loire.

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