La Stéphanoise des eaux peut se consoler avec l’assainissement du périmètre Furan

Si la Saur a ravi à la Stéphanoise des eaux (Suez) son marché historique de la distribution d’eau potable sur Saint-Etienne et, désormais, bien au-delà, c’est le contraire ou presque en ce qui concerne l’assainissement du périmètre du Furan, c’est-à-dire près de 60 % des abonnés de Saint-Etienne Métropole. Il ne s’agit là pas d’une délégation de service public (DSP) mais d’un contrat de prestations de service remporté aux côtés de FMI Process, la régie ayant été retenue ici comme mode de gestion.

Cette fois-ci, il n’y a pas eu photo. Travaillé dans la même temporalité que la nouvelle DSP de la production et distribution d’eau potable sur 13 communes de Saint-Etienne Métropole, le marché de prestation de services pour l’assainissement du périmètre Furan a vu les trois mêmes candidats se positionner : Veolia, Saur, Stéphanoise des eaux (Suez). Sauf qu’en réclamant 63 M€ de facturation sur la durée du contrat contre respectivement 84 M€ et 81 M€ pour ses deux rivaux cités, la Stéphanoise des eaux a cette fois-ci fait une large différence. Plus large que celle qui a permis à la Saur de lui ravir son marché historique sur l’eau potable.

Même si le prix ne comptait qu’à 45 % contre 50 % pour la technique – deux proportions inversées par rapport à la DSP d’eau potable – et 5 % pour le développement durable. Le contrat entre en vigueur le 1^er octobre 2022 pour 6 ans et 9 mois (et donc jusqu’au 30 juin 2029 avec un an de plus en option). « Le périmètre du Furan*, avec quatre stations d’épuration (dont la principale, Furania, jusque-là gérée par la Saur) dont une temporaire et 111 000 abonnés soit 58 % des 192 000 abonnés du territoire de Saint-Etienne Métropole, constitue le premier marché de prestation de service. Au-delà de l’assainissement collectif eaux usées et des réseaux et bassins eaux pluviales, il prévoit aussi les relations avec les abonnés », précise Andonella Fléchet, vice-présidente chargée de l’assainissement, adjointe au maire de Saint-Chamond.

Assainissement et convergence des prix en 2026

Là où une dizaine d’opérateurs intervenait, la gestion sera désormais unifiée. En matières d’eau, Saint-Etienne Métropole a récupéré la compétence en 2016 et derrière, un puzzle complexe de modes de gestions communales ou intercommunales que la collectivité cherche à simplifier et faire converger peu à peu. Il faut voir dans ce nouveau marché une – grosse – étape de ce cheminement même si, au sujet de l’assainissement pour nombre de communes et donc 42 % des abonnés, il faudra attendre l’échéance de leurs contrats respectifs. Reste que lors du conseil métropolitain du 28 janvier 2021, Saint-Etienne Métropole a retenu la régie comme mode de gestion de son service d’assainissement collectif et non collectif. Mais aussi pour la gestion des eaux pluviales urbaines.

Nous avons ici une régie. C’est bien la preuve qu’il n’y a pas de dogmatisme dans notre manière d’aborder les choses.

Gaël Perdriau, président de Saint-Etienne Métropole

« C’est bien la preuve qu’il n’y a pas de dogmatisme dans notre manière d’aborder les choses », avait alors déclaré le président de Saint-Etienne Métropole, Gaël Perdriau, confronté à l’épineux débat autour de la nécessité ou non d’une maîtrise 100 % public sur l’enjeu qu’est l’eau. Un argument répété il y a une semaine auquel s’ajoute le feu vert unanime des 53 maires, « tous concertés » afin d’élaborer un cahier des clauses techniques « précis et exigeant », obtenu le 10 mars pour ce contrat en attendant son vote en assemblée communautaire ce jeudi 24 mars. Fin décembre 2025, l’ensemble des communes métropolitaines seront en régie. Et les prix sur l’assainissement devront avoir convergés en 2026, sur la base du 1,74 € par m³ traité par la Stéphanoise des eaux sur le périmètre du Furan.

115 M€ de travaux prévus sur les réseaux

« Un prix stabilisé » pour un marché obtenu en groupement avec FMI Process (qui était aussi associé), la filiale du groupe ligérien SNF étant depuis longue date en charge de l’élimination des boues, entre autres, à Furania. Mais si c’est le prix qui a fait la plus grosse différence, les demandes de Saint-Etienne Métropole ne s’arrêtent pas là, rappelle Andonella Fléchet entre améliorations des curages, de l’indice de connaissance des réseaux, mise en conformité de collectes, jusque-là défaillantes, à Saint-Genest-Lept ou encore Roche-la-Molière, une meilleure gestion et prévention liées aux événements météorologiques, davantage de présence physique et téléphonique pour les abonnés. Bref, une hausse de la qualité de service, promet Saint-Etienne Métropole.

S’y ajoutent, comme pour l’eau potable, des engagements sociaux : sur l’égalité salariale homme/femme et 17 562 heures d’insertion par l’emploi. Mais aussi des exigences en termes de développement durable sur la flotte de véhicules utilisée, d’installations de panneaux photovoltaïques, de valorisation des déchets produits (portée à 80 %). Saint-Etienne Métropole rappelle cependant que le plus gros effort sur l’environnement, la collectivité le porte de manière conséquente mais pourtant peu visible : 115 M€ de travaux prévus sur les réseaux sur le mandat…