Saint-Étienne
lundi 2 décembre 2024
23:32
Soutenez IF

Loire : les agriculteurs sur le pied de guerre

0
1331 vues

Depuis plusieurs jours, la rumeur enfle. Si le gouvernement ne réagit pas, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs se mobiliseront de nouveau. Maladies, retenues d’eau, Mercosur, normes… dans la Loire aussi, les agriculteurs sont d’ores et déjà prêts à se faire entendre.

Les Jeunes Agriculteurs 42 et la FDSEA 42 sont prêts pour une nouvelle mobilisation. ©CVDG/ If Saint-Etienne.

« Nous sommes dans un état d’esprit mitigé, reconnaît Mathieu Vassel, président des Jeunes Agriculteurs 42. On a une jeunesse qui est plus motivée que jamais, qui y croit. Et on a aussi des personnes qui ont du vécu, et qui ont désormais du mal à y croire ». Toutefois, tout n’est pas sombre pour les agriculteurs. Le président des jeunes Agriculteurs de la Loire constate que depuis deux ans, leurs produits leur sont mieux payés grâce à Egalim.

« Ça ne va pas régler tous les problèmes, mais c’est une belle avancée. On ne veut pas que ça change, donc oui, il y a un coup de pression qui risque d’être remis. On ne demande pas forcément de nouvelles choses, mais de ne pas en perdre, car pour l’instant nous n’avons que des dérogations, rien n’est acquis ». Et à cela s’ajoute une année qui n’a pas été de tout repos avec les agriculteurs.

Inquiétudes grandissantes

Depuis les mobilisations de l’hiver dernier, ils ont dû faire face à un climat difficile. « On aimerait que sur le sujet du climat aussi, l’Etat nous fasse plus confiance, pointe Mathieu Vassel. On travaille encore par rapport aux dates, avec des dates fixées il y a des décennies, plutôt qu’en fonction du climat, ça n’a pas de sens. Ce n’est pas le cas dans la Loire, mais dans certains départements, si l’on autorisait les agriculteurs à nettoyer les cours d’eau, il y aurait eu moins de dégâts ».

Il en va de même concernant les retenues collinaires, avec une loi qui s’est durcie il y a trois ans. « On a regardé l’eau tomber cet automne et l’été prochain, on va pleurer. On ne demande pas de créer des méga bassines, mais de pouvoir, grâce à ces retenues, donner à boire aux animaux ». Autre source d’inquiétudes, la possible conclusion de l’accord de libre-échange UE-Mercosur lors du sommet du G20 des 18 et 19 novembre, qui défavoriseraient sensiblement les agriculteurs français et européens, qui respectent des normes qui ne seraient pas imposés aux pays du Mercosur.

Attente d’actions

Et puis il y a la fièvre catarrhale ovine. Si la Loire ne fait pas partie des départements les plus touchés par le virus, il n’en reste pas moins qu’il fait des dégâts. « Il y avait le stéréotype 8, très présent dans la Loire. Désormais, c’est le 3 qui arrive. Et c’est comme le Covid, si on vaccine, on s’en sortira. Dans la Loire, il y a déjà eu 25 % de pertes depuis juin, on ne veut pas regarder nos animaux mourir ». Alors, ils demandent une prise en charge du vaccin par l’Etat, sachant qu’une dose pour un individu coûte dans les 4 euros.

Enfin, il y a Lactalis, qui a annoncé la réduction de ses collectes de lait. Pour l’heure, la décision ne concerne pas la Loire, mais l’inquiétude, elle, est bien là. « On se dit, si ça arrive chez eux, pourquoi pas chez nous ? ». Pour toutes ces raisons, les agriculteurs attendent des engagements de la part de l’Etat, et surtout, de l’action. « On a quand même la chance, dans la Loire, d’avoir des discussions saines avec le Préfet ». Pour autant, ils préviennent, cette fois, ils n’attendront pas le début d’année.

Retour de la mobilisation

« Il y a eu la mobilisation de l’hiver dernier, puis le printemps où nous avons beaucoup de travail. Cet été, nous avons respecté l’accueil par la France des Jeux Olympiques car nous voulions que ce soit une réussite, que ça fasse rayonner la France, explique le président des Jeunes Agriculteurs 42. Maintenant, on ne sera pas aussi patients, si nous n’avons pas de réponses, le mouvement repartira et on n’attendra pas le Salon de l’agriculture ». Alors, à quoi doit-on s’attendre ?

A l’échelle nationale, les JA et la FNSEA appellent à une mobilisation à partir du 15 novembre. Dans la Loire, « on en saura plus en fin de la semaine prochaine. Mais, oui, je souhaite que les mobilisations reprennent parce que le gouvernement fonctionne au ralenti. Mais une chose est sûre, ce sera pacifiste, nous ne sommes pas des casseurs ». Sollicitée, la Confédération paysanne n’était pas encore en mesure de nous dire s’ils se joindraient au mouvement. L’an passé, elle avait organisé sa mobilisation en parallèle.

Partagez
Signaler une erreur

    Signaler une erreur

    J'accepte de transmettre les informations personnelles saisies ci-dessus afin que mon signalement soit traité par IF MEDIA.

    Laisser un commentaire
    Recevoir la newsletter
    IF Saint-Étienne