L’Université Jean Monnet se renouvelle mais doit contenir son déficit
Intégration de l’école d’architecture, avancée des travaux, nouvelle Graduate School, projets de recherche… C’est une rentrée dense pour l’Université Jean Monnet. Cependant, elle se dirige vers un exercice déficitaire pour l’année 2024.
Cette année, ce sont un peu plus de 20 000 étudiants qui retrouveront les bancs de l’Université Jean Monnet. Un chiffre qui parvient à se maintenir malgré une baisse de la démographie, grâce à une hausse de 5 % des inscriptions en M1 pour cette rentrée. Et ce cru 2024-2025 évoluera sur un campus qui a changé.
C’est notamment le cas du bâtiment A, d’une surface de 3 000 mètres carrés et qu’une extension devrait compléter d’ici le mois de mai prochain. « C’est une parfaite synthèse de ce qu’est une université, avec ses lieux de vie, de culture, et bien sûr ses salles de cours, expliquait Florent Pigeon, président de l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, lors de la conférence de presse de rentrée. Il symbolise le renouveau du campus. La livraison de son extension marquera la fin d’un plan de rénovation qui aura duré cinq ans, presque six ». Un chantier à hauteur de 35 millions d’euros financé par la Région (15 millions), l’Etat (7 millions), la Métropole (7 millions), l’université (5 millions) et le Crous (1 million).
Etablissement public expérimental
Parmi les grandes nouveautés qui marqueront cette année, l’Université Jean Monnet évoluera en Etablissement public expérimental (EPE) pour intégrer l’Ecole nationale d’architecture de Saint-Etienne (Ensase) dès le mois de janvier. « Nous sommes dans la phase de mise en œuvre de ce projet qui doit nous permettre dans les deux ans de devenir ce grand établissement, précise Florent Pigeon. Il ne s’agit pas de fusionner ».
En effet, l’Ensase conserve sa personnalité morale ainsi que la tutelle du ministère de la Culture. « Cela va permettre de réengager des questions de recherches, détaille Cédric Libert, directeur de l’Ensase. C’est la création d’un nouveau campus place Jacquard, et pourquoi pas la possibilité d’une extension de l’école d’architecture ». Cette année, une nouvelle formation est également proposée par l’UJM, qui lance sa troisième Graduate School intitulée Paths (Physical activity, training and health in sport science).
Service de santé
Par ailleurs, l’université va procéder à l’acquisition d’un local au sein de l’ancien bâtiment Manufrance qui abrite désormais le Centre des Congrès. Cela va lui permettre de déménager le Centre de santé qui se trouve dans la Maison de l’université et de passer de 350 à 600 mètres carrés. « L’ensemble des étudiants stéphanois peut s’y rendre, qu’il soit à Jean Monnet ou non, précise le président de l’UJM. L’ouverture est prévue à la rentrée 2026 car cette mission que nous a confiée l’Etat nécessite davantage de superficie. Par exemple, la santé mentale n’est pas encore complètement traitée ». Mais l’institution va devoir garder l’œil sur son budget, puisqu’il s’avère difficile à boucler cette année.
Un déficit à contenir
« L’université n’est pas dans une situation critique, précise Stéphane Riou, vice-président du Conseil d’administration chargé des moyens et de la stratégie académique. Elle correspond à la moyenne française. Nous rencontrerons des difficultés pour boucler le budget, nous n’y arriverons pas. Il y aura probablement un déficit de l’ordre de 3 millions d’euros ».
Florent Pigeon pointe notamment des décisions prises par l’Etat qui n’ont pas été compensées. « Il y a 1,5 million de surcharge salariale dû à la hausse du point d’indice, plus un surcoût énergétique de 1,6 million d’euros ». C’est pourquoi la rénovation du bâtiment D, sera réalisée avec un budget plus serré que prévu (10 millions d’euros, dont la moitié financée par l’Etat). En attendant, la situation, prise au sérieux par la direction, reste néanmoins sous contrôle. « Il n’y aura pas de gel de poste, pas de plan strict d’économies pour le moment, assure le président. Nous avons fait passer des messages clairs de modération auprès de tous les services ».
