MAMC : une grève des agents de surveillance pour la réouverture… finalement écourtée
Mise à jour 18 h, 8 novembre. Depuis plusieurs semaines, les agents de surveillance du Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne étaient en conflit avec la direction générale et les services de ressources humaines. En cause, une prime de sujétion particulière en cas d’ouverture ou de fermeture du musée, non prise en compte lors du changement indemnitaire il y a deux ans. Conflit social qui tombait plutôt mal : c’est ce vendredi 8 novembre au soir que le musée rouvre après 19 mois de fermeture…
En fin d’après-midi, nous apprenions que le conflit venait brusquement de s’achever, un accord ayant été trouvé entre les deux parties quelques heures avant la cérémonie.
Sur les 14 agents de surveillance que compte le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne, 12 sont en grève. « Ce n’est pas que les deux autres n’adhèrent pas à nos revendications, mais ils sont en CDD », explique Mickaël Chambas, secrétaire générale CGT. Quoi de mieux qu’un week-end de réouverture pour se faire entendre ? C’est en tout cas ce qu’espéraient les syndicats CGT et CFDT Saint-Etienne Métropole, car leur revendication porte justement sur un cas de réouverture du musée. Et effectivement, ils ont obtenu « un accord », apprenait-on auprès de la CGT en fin d’après-midi après la publication de la première version de cet article (du coup mis à jour à 18 h). La grève devait donc s’arrêter pile pour la cérémonie ce soir… Voici son objet :
Des négociations dans l’impasse
« En 2022, il y a eu un changement de régime indemnitaire, pour passer au Rifseep (Régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel, NDLR). Il s’agit d’un modèle qui prend en compte les sujétions particulières. » Parmi elles, une prime annuelle de 750 euros en cas de fermeture / ouverture du musée, liée, notamment, aux contraintes d’horaires tardives. Avant ce changement, les agents de surveillance ainsi que ceux de l’accueil, et de la boutique, bénéficiaient de cette prime exceptionnelle. « En 2020, ceux de l’accueil et de la boutique n’y ont plus eu droit, et depuis 2022, via ce changement de régime, les agents de surveillance non plus. Juste avant les travaux. Au-delà même de la prime, cela veut dire que la tâche n’est plus valorisée ».
Depuis un an, les syndicats sont donc en négociation avec Saint-Etienne Métropole. « On nous a dit qu’à la base, il s’agissait d’un oubli des ressources humaines. Puis, aujourd’hui, on nous dit que tout a été pris en compte car les agents ont gagné 2 500 euros de plus sur un an. Mais ce n’est pas la même chose. Le Rifseep avait justement pour but de rééquilibrer les écarts de salaire, notamment les retards qu’il existait dans les secteurs du sport et de la culture. La sujétion particulière relative à l’ouverture et la fermeture n’a pas été prise en compte, il ne faut pas tout mélanger. C’est tout sauf du rééquilibrage ».
Grève au musée
Alors d’hier à aujourd’hui, les syndicats avaient installé leur chapiteau devant le musée (retiré ce soir ?), et les agents de surveillance étaient en grève. « C’est dommage car les agents voulaient participer à la fête, ils ont travaillé pour. Mais la Métropole gère le dialogue social en fonction de la gêne occasionnée. La vérité, c’est que le Rifseep est une boîte de Pandore. S’ils admettent une erreur, ça ouvre la porte à toutes les erreurs de sujétions des autres professions ».
Le syndicaliste regrettait que la Métropole les renvoie à une clause de revoyure portant sur l’ensemble des demandes concernant les sujétions particulières… en 2027. « Avec des élections qui seront passées par là, ça ne les engage pas trop. Nous avons essayé d’en parler avec Sylvie Fayolle hier, qui elle semblait vouloir avancer sur ce sujet ». Quant aux répercussions sur les événements organisés ce week-end, il semblait qu’il n’y en aurait, de toute façon, pas eu en dehors du chapiteau, d’après Mickaël Chambas : « Pour être en conformité avec les préconisations de la Préfecture en matière de sécurité, la Métropole a fait appel à une société privée. Cela leur permet de maintenir l’événement, sans faire obstruction au droit de grève. »
Contacté ce jour par la rédaction, l’exécutif de la Métropole n’avait pas donné suite à l’heure où nous écrivions – puis mettions à jour – ces lignes.