Saint-Etienne : le Colibri, nouvelle version, a pris son envol à La Cotonne
Ville, Métropole, Etat et Région : leur présence a donné lieu le 8 novembre à une cérémonie d’inauguration/visite conséquente du centre social Le Colibri, œuvrant à la limite des quartiers stéphanois de La Cotonne et de Montferré, tous deux associés dans le cadre du programme de rénovation urbaine. Placé sur de nouveaux rails, il y a déjà 2 ans quant à ses locaux, plus en amont encore quant à sa gouvernance, le centre social en est humainement une de ses pièces maîtresses. Il a pourtant bien fini rester à terre…
La Caf, l’Etat, la Ville de Saint-Etienne et la Métropole avec ou, encore, la Région et ses étendards placés, tous derrière le micro, tous présents plus que « représentés » au milieu des familles, du personnel avec la venue du maire Gaël Perdriau ou encore du préfet Alexandre Rochatte en personne. Une centaine de personnes en tout. Reportée à trois reprises, la cérémonie fait suite à une remise à neuf aboutie il y a déjà presque 2 ans pour une somme d’un peu moins de 3 M€. Quelques mois après la signature du contrat de ville 2024 / 2030, les enjeux semblent bien saisis ce vendredi 8 novembre après-midi autour de cette inauguration de la rénovation du centre social Le Colibri. Celui de la cohésion sociale porté par ce type d’équipement mettra tout le monde d’accord. Comment imaginer que des quartiers comme ceux de la Cotonne / Montferré qui, au gré des requalifications urbaines successives, doit tendre vers un seul selon la logique menée par les pouvoirs publics, puissent être privés d’un centre social ?
Du lien qu’il crée / entretient entre les habitants du quartier, leurs jeunes, leurs enfants et vis-à-vis de la société en général. 350 familles adhèrent et « oui, effectivement, le centre social Le Colibri a failli disparaître », nous réexplique Siham Labich, adjointe municipale à la politique de la ville, de l’ANRU. La vice-présidente métropolitaine sur les mêmes fonctions, « la cohésion sociale » en plus, est revenue sur ce passif dans son discours rappelant les moments douloureux et angoissants en amont des réjouissances d’actualité. Nous rappelant aussi, dans un contexte plus ou moins prononcé de difficultés financières pour ce type de structures – centres sociaux, amicales laïques – que la municipalité ne dirige pas directement les centres sociaux et leur modèle associatif, ni même leurs budgets tout en ayant un droit de regard plus que capital en tant que co-financeur central aux côtés de la Caf. A la fin des années 2010, ce n’était pas encore l’inflation qui était venu mettre du plomb dans l’aile du Colibri mais ce que Siham Labich décrit comme de graves désordres au niveau de son administration.
Amélioration et extension
De quoi donner lieu « à un déficit financier conséquent, compliqué par des contentieux avec du personnel aux Prud’hommes – 300 000 € étaient réclamés ! – et donc à une mise en alerte par la Ville et la Caf. Il a fallu reconstituer une gouvernance, un CA, non sans mal, non sans doutes. Ce que nous sommes collectivement parvenus à faire grâce à l’implication d’habitants qui ne pouvaient pas concevoir une fermeture dont une maman qui a bien voulu devenir présidente. » D’autant que le centre social est « couplé » avec une crèche, voisine et intégrée à cette même gouvernance. L’ensemble a été remis sur les rails et l’humain a été encouragé par une amélioration des murs. L’heure était donc aux réjouissances ce 8 novembre, avec une émotion palpable dans l’air côté habitants et professionnels (ils sont une douzaine à travailler ici) dans les travées de cet amphithéâtre, originalité et atout extérieur des lieux, remis à neuf aussi, écrin parfait à des activités et à une cérémonie. A l’intérieur, 11 pièces ont été refaites, la qualité de la cuisine atteint un niveau affiché comme « professionnel ».
Esthétique et fonctionnalités améliorées donc pour un tout, d’autre part, agrandi : plus de 600 m2 (400 à l’extérieur, 200 à l’intérieur) se sont ajoutés afin d’atteindre 900 m2 de locaux et 800 d’aménagement extérieurs sur une parcelle de 3 800 m2. La remise à neuf du centre social Le Colibri a été financée par la Ville et l’Etat à hauteur d’1,8 M€, somme complétée par la Région (900 000 € dans le cadre du fameux CPER, le précédent) et enfin la Caf, avec une contribution à l’investissement d’environ 100 000 € en comptant du nouveau matériel. Il s’agit d’une pièce bien visible du programme de rénovation urbaine mené actuellement ici et impliquant 44 M€ de financements publics croisés ainsi que la démolition de 225 logements, la réhabilitation de 700 autres.
La démolition des Tours Peyrard doit laisser place à une ferme urbaine comme nous l’expliquions, entre autres, dans cet article. Projet qui poursuit sa mise en place et son calendrier l’amenant à sortir de terre d’ici fin 2025. Le devenir du bâtiment secondaire du Colibri, dit « Bobby-Sands », accueillant non loin, rue Raoul-Follereau, ses activités adultes, n’est pas encore arrêté. Une extension de la médiathèque y est envisagée.
A Montreynaud, la mairie de proximité reprend du service
Ce vendredi 8 novembre était décidément marqué par les rubans coupés autour d’équipements dans les quartiers. Le matin, c’est la mairie de proximité de Montreynaud qui a été l’objet d’une inauguration par la Ville de Saint-Etienne et l’Etat. Les quelque 10 000 habitants du quartier en étaient privés depuis les émeutes de juillet 2023 qui l’avait plus que malmenée. Depuis le lundi 4 novembre, les lieux sont à nouveau ouverts à la population. La Ville de Saint-Etienne y a consacré 180 000 € arguant d’un équipement « plus accessible et plus fonctionnelle » qu’il s’agisse d’accueil, de confort, de sécurisation et même « d’acoustique » vis-à-vis de la confidentialité. Ici aussi, dans sa communication la Ville contextualise cette « réparation / amélioration » avec la rénovation urbaine de quartier rappelant le futur pôle enfance/jeunesse de 1 200 m2 qui sera construit dans le secteur de Saint-Saëns. 8 M€ financés par la ville de Saint-Étienne et l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine).