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mardi 17 septembre 2024
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Balcons fermés de Geoffroy-Guichard : jusqu’à quand cela va durer ?

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La décision appartient à l’ASSE et prive Geoffroy-Guichard, ses jours de match, de plus de 10 % de sa capacité. Depuis l’ultime journée de la saison 2022/23, le club a décidé de ne plus vendre les places dans les balcons dominant les tribunes Charles-Paret et Jean-Snella. Les accès communs avec les kops, juste en dessous, permettant à un nombre croissant de détenteurs de billets des balcons de rejoindre ceux-ci, le club argue un impératif de sécurité. Des discussions sont en cours avec Saint-Etienne Métropole, propriétaire. Elles n’ont pas encore abouti.   

Avec les balcons fermés, c’est un total de 4 457 sièges dont l’ASSE se prive à Geoffroy-Guichard depuis juin 2023, sécurité oblige. ©If Saint-Etienne / Xavier Alix

Voilà un record qui risque de tenir longtemps encore. Le 20 janvier 2019, l’ASSE était défaite 2 à 1 (cruellement, bien évidemment) par l’OL dans un Geoffroy-Guichard archiplein : 41 594 spectateurs officiellement enregistrés. Une centaine de plus que lors de la réception de Manchester United en Ligue Europa, deux ans auparavant et la plus forte affluence connue depuis la rénovation / évolution majeure du Chaudron aboutie fin 2014 dans la perspective de l’Euro 2016*. Mais depuis la 38e journée de L2 2022/23, jouée face à Valenciennes à domicile (2-0), les jours de match de l’AS Saint-Etienne, Geoffroy-Guichard voit sa capacité commerciale – fixée par le club – réduite à 37 337 places. Cette saison, rebelote ou quasiment, 35 places de plus ayant pu être remises en vente, essentiellement au sein de la tribune Pierre-Faurand.

Et pour cause : depuis juin 2023 donc, l’ASSE a décidé, à « contre-cœur » de ne plus vendre les places situées des balcons dominant les tribunes Charles-Paret et Jean-Snella, comptant respectivement 2 129 et 2 328 sièges, soit à eux deux plus de 10 % de la capacité globale du stade. Balcons qui auraient très probablement trouvé preneurs lors des rencontres de fin de saison dernière. La raison est déjà connue et elle a été redonnée ce matin par le club à If Saint-Etienne : « C’est un impératif de sécurité. De nombreux spectateurs des balcons aux accès non séparés avec les kops juste en dessous rejoignaient ces derniers. D’une part, ils ne sont pas faits pour accueillir davantage de spectateurs que leurs jauges l’autorisent. Et d’autre part, pleins ou pas, s’il devait arriver la moindre chose à un détenteur de billet des balcons qui se trouverait dans un kop à ce moment-là, la responsabilité juridique de l’ASSE pourrait être engagée. » Y compris par le « fautif » : c’est le monde d’aujourd’hui… 

A ce stade, Métropole exclut tous travaux majeurs     

Mais ce risque était pourtant – fatalement – encouru depuis des années, au moins lors des plus grosses affluences connues de 2015 à 2023. Mieux vaut tard que jamais semble avoir pensé l’ASSE. La décision a fini par être prise à la suite de constats purement visuels (elle n’a pas été indexée sur un comptage des « resquilleurs » relatifs qui, justement, n’existe pas) de la part de la sécurité montrant que cette tendance était de plus en plus courante lors des grosses affluences, comme celles connues à la fin de la saison 2022/23. Parallèlement à sa décision, l’ASSE s’est tournée vers la propriétaire des lieux : Saint-Etienne Métropole, sollicitant la collectivité pour obtenir des aménagements permettant de retrouver le plein potentiel du Chaudron dont la mise à jour, rappelons-le de juin 2011 à fin 2014 avait coûté environ 70 M€ TTC d’argent public.

Il faudrait un nombre démesuré de stadiers, qui plus est, postés en permanence et devant accompagner chaque spectateur des balcons souhaitant rejoindre des toilettes ou une buvette.

En effet, selon l’ASSE, il serait trop complexe de prendre en charge par une présence humaine accrue une différenciation des flux. Il faudrait un nombre démesuré de stadiers, qui plus est, postés en permanence et devant accompagner chaque spectateur des balcons souhaitant aller aux toilettes ou rejoindre une buvette, ces équipements étant absents dans les balcons. Une réunion avec la collectivité s’est déroulée début août mais elle n’a pas abouti à une solution. Cependant, « le travail va se poursuivre et il y aura d’autres discussions afin d’essayer d’en trouver une, explique à If Saint-Etienne Jean-Luc Degraix, vice-président de Saint-Etienne Métropole en charge des grands équipements. Mais réaliser des travaux pour créer des toilettes et une buvette dans les deux balcons, je peux déjà vous dire que c’est techniquement impossible. »

Un bureau de contrôle mandaté

Photo postée par l’ASSE sur le réseau Twiter devenu X de la tribune nord lors de ASSE / OL le 20 janvier 2019 : 41 594 spectateurs.

Exclu aussi, bien évidemment, le fait de carrément construire de nouveaux accès distincts de ceux des kops. Pour Saint-Etienne Métropole, en pleine révision polémique de son plan pluriannuel d’investissements (revu à la baisse, il devrait néanmoins rester deux fois plus volumineux sur le mandat en cours que le précédent), ce n’est politiquement sûrement pas le moment de mettre à nouveau quelques millions d’euros dans Geoffroy-Guichard. Si un « bureau de contrôle » a été mandaté par la collectivité à ce sujet, pour Jean-Luc Degraix, c’est de toute façon, avant une question de moyens humains déployés :

« Toutes les autorisations / homologations exigées sont là pour que ces balcons soient accessibles et le stade Geoffroy-Guichard s’est, rappelons-le, présenté en pleine capacité lors de grands rendez-vous internationaux comme pour la Coupe du Monde de rugby sans qu’il n’y ait eu de problèmes. Ok, dans ces contextes, ce n’est pas le même profil de spectateurs en moyenne, ni les mêmes motivations pour rejoindre un kop. Mais de notre côté, si on peut envisager des dispositifs les jours de match, il faudra en revanche forcément ajouter du monde du côté du club pour parvenir à rouvrir. » La ligne de négociation se situe sans doute sur ce terrain-là. Jusqu’à quand vont-elles durer ?     

*C’est la 9e de l’histoire du stade qui ne pourra pas faire mieux tant que sa jauge « théorique » restera à 41 965 places.

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