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vendredi 29 mars 2024
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Coupe de France : « Tant pis pour le couvre-feu, on s’entraîne le soir »

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Quatre clubs ligériens participent à la Coupe de France version Covid ce week-end. Sauf que les amateurs, privés de terrain depuis des mois, n’ont pas de dérogation pour s’entraîner après 18 h. Alors qu’ils sont au travail le jour. L’US Feurs a décidé de passer outre…

L’équipe 1 de l’US Feurs © Photo fournie par le club.

« Nous nous en faisions une fête. Mais on commence à le regretter… » Ex-député du Forez, Paul Salen est le président délégué de l’US Feurs. L’équipe une du club évolue en R1 (6e échelon national). Avec Andrézieux-Bouthéon FC, Roannais Foot et Roanne AS Parc, il fait partie des quatre clubs ligériens qualifiés pour le 6e tour de la Coupe de France.

Une compétition au format revisité cette année, contexte sanitaire oblige. Avec « une voie amateur »  devant rejoindre celle « professionnelle » en 32e de finale. Dimanche à 13 h, l’US Feurs reçoit donc l’AS Moulins, club de N3, au stade Maurice-Rousson. Une reprise de la compétition après plusieurs mois sans jouer. Bien entendu, les amateurs ont reçu le droit de s’entraîner à nouveau mais… pas encore le soir.

« Il en va de l’intégrité physique des joueurs »

« Or, dans notre cas comme ceux de deux clubs roannais, nos joueurs sont totalement amateurs. Ce sont soit des étudiants scolarisés à Lyon ou Saint-Étienne. Ou des actifs qui ont, tant mieux pour eux, un travail. Mais ils ne peuvent pas venir s’entraîner la journée ! Cela ne fait qu’une semaine, même pas, que nous savons que nous allons jouer. Le ministère nous indiqué que c’est à la préfecture de donner ou non une dérogation selon la situation locale. J’ai eu la préfecture jeudi (20 janvier, NDLR) à 12 h. Ce lundi après-midi, j’attends encore la réponse… »

Soit, on nous dit « pas, de Coupe de France » et, ok, on reste chez nous. Soit on nous dit, « il y a Coupe de France » mais alors on fait ce qu’il faut !

Paul Salen, président délégué de l’US Feurs

Faute de retour, les dirigeants de l’US Feurs ont décidé de programmer des entraînements après 18 h. « Tant pis pour le couvre-feu : on s’est entraîné le soir ce vendredi puis samedi en journée. Et on recommencera en soirée mardi et jeudi avant une dernière séance samedi matin, assume Paul Salen. Ce que les autorités ne comprennent pas, c’est qu’il en va de l’intégrité physique des joueurs. C’est du haut niveau amateur là ! Les gars n’ont pas été sur un terrain depuis des mois ! Sans entraînements, ils se blesseront. Le nombre de séances est déjà bien insuffisant. Nous avons prévenu la mairie et la gendarmerie. Soit, on nous dit « pas, de Coupe de France » et, ok, on reste chez nous. Soit on nous dit, « il y a Coupe de France » mais alors on fait ce qu’il faut ! »

Le club a reçu un cahier des charges de 22 pages…

Les députés de la Loire et de Seine-Maritime que sont respectivement Régis Juanico (Génération.S) Gérard Leseul, ont co-écrit dimanche à la ministre des Sports Roxana Maracineanu pour favoriser l’obtention de dérogations. Là aussi, le retour du ministère se faisait encore attendre lundi soir. Contactée, la préfecture de la Loire nous a dit, elle aussi… être en attente des consignes ministérielles.

Au-delà de la dérogation même, c’est justement la lourdeur administrative que dénonce Paul Salen : « Les consignes changent tous les jours : au début, on pouvait inscrire 18 joueurs sur la feuille de match avec cinq changements. Puis ça été 16 et quatre. Au départ, on avait droit à 6 « invités » pour le stade mais ça devait comprendre le staff ! Tout le monde devait avoir une « mission ». Finalement, nous aurons droit à 7 invités, qui seront les dirigeants. » Le club a reçu un cahier des charges de 22 pages.

…Et « il faudra laisser la porte des toilettes bien ouverte »

« Arrivé à la 22e page, j’ai dû tout recommencer. Pas évident de tout retenir mais je me souviens qu’il faudra surtout laisser la porte des toilettes bien ouverte pour pas que l’on touche à la poignée », note Paul Salen un rien désabusé par cette « infantilisation ». Moins amusant : ce que va coûter au club les tests à pratiquer sur les participants : PCR vendredi avec une infirmière. Antigéniques le matin du match avec une infirmière et un médecin au cas où l’infirmière n’y arriverait pas seule. « Or, nous sommes à huis-clos donc privés de nos recettes. La ligue nous a dit que l’on avait qu’à gagner pour assumer ces coûts (le club qualifié empoche 7 500 euros, NDLR). Cette semaine est usante… »

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