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Loire 725 : ils ont 7 jours pour descendre la Loire à la pagaie

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Du 19 au 25 juin se déroulera la première édition de la Loire 725. Une course sur 725 kilomètres, qui vise à descendre la Loire de Roanne à Paimbœuf, en kayak, pirogue, canoë ou stand-up paddle. Une idée un peu folle ayant germé dans l’esprit d’Alain Morvan.

Loire 725
Les 725 km permettront de relier Roanne à Paimboeuf. © Loire725

« Nous étions nombreux à vouloir participer à cette course légendaire qu’est la Yukon River Quest, au Canada. Mais en 2020, elle n’a pas eu lieu en raison du Covid, et pour les mêmes raisons, seuls les participants canadiens étaient acceptés en 2021. Nous nous entraînions depuis plusieurs années, c’était ridicule que ça s’arrête comme ça », se souvient Alain Morvan. C’est ainsi que ce canoéiste du Maine-et-Loire, qui vit sur les bords du fleuve Loire, s’est posé la question, « pourquoi aller au Canada ? ». Il s’est donc amusé à chercher un équivalent à cette course canadienne de 712 kilomètres, en France, et à calculer la distance que parcourait la Loire depuis son dernier barrage situé à Villerest, près de Roanne.

Un galop d’essai

Il découvre alors que le fleuve s’étend sur 725 kilomètres jusqu’à Paimbœuf. Rapidement, il se renseigne auprès des organisateurs de la Dordogne 350, qui trouvent l’idée très bonne. C’est ainsi qu’Alain Morvan dresse la liste de personnes susceptibles d’être intéressées, afin d’organiser un galop d’essai de la course sans réelle autorisation, pour éviter toute interdiction. La règle est simple. Les candidats ne doivent pagayer qu’entre 6 heures et 22 heures, avec un dépassement de 30 minutes maximum autorisé le soir sur cette plage horaire. Ce dépassement sera reporté dès le lendemain. « Le premier concurrent est arrivé au bout de quatre jours et demi. Nous avons débriefé par la suite et il a paru évident que cette course devait exister, malgré le niveau bas de la Loire. Donc nous avons créé le règlement, envoyer des invitations et entamer les démarches administratives », raconte l’organisateur. Des démarches qui sont extrêmement lourdes puisque la course traversera dix départements, qui ne communiquent pas toujours entre eux sur le sujet.

Loire 725
C’est la Société nationale des sauveteurs en mer qui sécurisera le parcours. © Loire725

Un fleuve sauvage

Et c’est un succès puisque la Loire 725 compte déjà 105 inscrits, et pas moins de 9 nationalités seront représentées. Toutefois, l’organisateur a mis l’accent sur la sécurité, qui sera assurée tout au long par la Société nationale des sauveteurs en mer. « La Loire est une surprise permanente, indique Alain Morvan. On ne peut rien prévoir. C’est un fleuve sauvage, au niveau anarchique. Certains concurrents n’ont pas bien intégré le courant très fort des marées à l’estuaire. Cette partie sera particulièrement sécurisée. » En effet, ce fut le cas pour Bertrand Pinon, qui a participé à ce galop d’essai en stand-up paddle et qui a terminé la course en 3e position parmi les paddlers. « Le 6e jour, pour gérer la renverse de marée qui monte de l’estuaire jusqu’à dépasser Nantes, le timing était en principe jouable, même avec un fort coefficient de marée (94) : 40 km pour descendre jusqu’à Paimbœuf après une renverse vers 18h. En partant de Nantes, je rattrape Morgan Caira qui m’avait doublé pendant que nous attendions la renverse . C’était sans compter un vent fort qui s’est levé dans l’estuaire.… À 22h, j’y étais encore, à lutter dans la nuit tombante contre le vent, à longer une côte inaccostable pleine de roseaux et de caillasses. Impossible de s’arrêter et de toute façon, la gnaque d’en finir au bout de quelques derniers kilomètres. » Son aventure s’est finalement terminée 5 km avant l’arrivée pour éviter tout danger de courants devenus trop violents, de nuit. Malheureusement, il ne pourra réitérer son exploit en juin. « Je participe à la Tarn water race une semaine avant. Pour me préserver, je ne m’entraîne plus dans les dix jours avant une course. Mieux vaut se concentrer sur son sommeil ». Et donc éviter d’avoir 725 kilomètres dans les bras !

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