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jeudi 12 décembre 2024
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Terrains synthétiques de foot : à Saint-Etienne, le gazon Hydrogène va remplacer les billes noires

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C’est une première, du moins sur ce modèle, dans la Loire. Un terrain de football en gazon synthétique recyclable, dit Hydrogène, est en train de prendre place au complexe L’Etivallière. Au-delà de ce premier exemple, la Ville de Saint-Etienne annonce que c’est le début de la fin des terrains avec billes en caoutchouc sur son territoire.

Le premier gazon synthétique en matière recyclable est actuellement posé à L’Etivallière, sur le terrain Chambonnet. © Ville de Saint-Etienne.

Vous jouez régulièrement au football sur un terrain synthétique ? Alors vous connaissez ces petites billes noires. Perverses, elles ne manquent jamais d’accompagner votre retour à domicile. En voyageant dans vos chaussures, en s’invitant dans vos vêtements. Puis fatalement, au sein de votre logement.

La France compte plus de 3 000 terrains de sport synthétiques. Un très grand nombre, de deuxième génération, utilise ces granulats de pneus recyclés disséminés entre les brins d’herbe artificiel pour maintenir la fibre. Depuis quelques années, la toxicité potentielle de ces petites billes noires interroge et inquiète. Comme l’avaient relevé en profondeur des enquêtes de So Foot ou encore d’Envoyé spécial avec Gazon suspect, le 22 février 2018.

Un premier gazon Hydrogène à Saint-Etienne

Lundi, en marge du conseil municipal de Saint-Etienne, Brigitte Masson 16e adjointe chargée des sports a annoncé que ceux stéphanois allaient, être petit à petit être remplacé par des terrains synthétiques nouvelle génération. « C’est une démarche de long terme. Elle permet d’être conforme à nos engagements environnementaux. Nous souhaitons des terrains moins nocifs à tous points de vue. » Le remplacement des terrains actuels par de nouveaux, « en fibre recyclable à 95 %, en tissé collé », ne fait que commencer. Mais au sein du complexe L’Etivallière, des travaux inaugurent actuellement cette évolution. D’ici un mois environ, le terrain Chambonnet (celui du FC Saint-Etienne) aura ainsi fait peau neuve. Et sera débarrassé de ces fameuses billes en caoutchouc.

Adieu billes noires stabilisatrices : c’est la promesse de la municipalité stéphanoise. © Photo transmise par la Ville de Saint-Etienne.

Un communiqué transmis par la Ville a précisé la nature de l’innovation : il s’agit d’un « gazon Hydrogène ». « La commune a opté pour ce procédé 100 % recyclable – sans granulat de remplissage –, disposant d’un très bon confort de jeu et d’une perméabilité extrême à l’eau. » Ce gazon Hydrogène est un procédé sans présence de latex vulcanisé, styrène-butadiène et polyuréthane. Des enductions qui posent, aussi de gros problèmes lors de la recyclabilité en fin de vie.

Résistance, perméabilité et qualité promises

Cette innovation est constituée d’une combinaison innovante de fibre et d’un « dossier » tissé ensemble en tous points. Outre « de belles garanties sur le plan qualitatif, promet le communiqué transmis par la Ville, le dossier assure une résistance extrême à l’arrachement de la fibre. Par ailleurs, ce nouveau gazon dispose d’un taux de perméabilité minimum garantie. 7200 mm/h contre environ 2000 mm/h en moyenne sur les synthétiques classiques. Cela équivaut quasiment à une pénétration immédiate de l’eau pendant les précipitations. »

Zoom sur un « dossier » non recyclable et recyclable sans herbe artificielle. Photo Eder.

Il convient de souligner que cette solution s’inscrit totalement dans l’obligation de recyclabilité totale des plastiques fabriqués à l’horizon 2025. Obligation promulguée par la loi d’économie circulaire du 10 février 2020. Elle contraint les industriels à repenser leur méthode de fabrication. Le latex ou autres matériaux vulcanisés pour maintenir la fibre dans les terrains traditionnels sont présents à raison d’1 kg/m2. La pose, chaque année, de 200 terrains synthétiques normaux entraînerait 1 600 tonnes de déchets non-recyclables.

Un surcoût de 25 %

Le nouveau procédé déjà installé dans plusieurs régions (Nouvelle Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne Rhône-Alpes, Ile-de-France). Il se développe progressivement sur l’ensemble de la France. C’est l’entreprise parisienne Eder qui le propose à Saint-Etienne. La Ville a précisé à IF Saint-Etienne que cette innovation amenait un surcoût d’environ 25 % par rapport aux anciens synthétiques.

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