Deux parlementaires ligériens montent au créneau pour l’industrie locale
D’un côté, on trouve Dino Cinieri, député LR de la 4e circonscription de la Loire. De l’autre, Jean-Claude Tissot, sénateur PS de la Loire. Tous deux ont interpellé la ministre déléguée en charge de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, à propos de deux fleurons de l’industrie dans la Loire.
Pour Dino Cinieri, c’est le cas d’une potentielle revente de la société Aubert et Duval, installée à Firminy, à des groupes étrangers qui l’inquiète. Lors de la Commission des affaires économiques qui s’est tenue mercredi 9 février, le député a questionné la ministre. « Dans ma circonscription, à Firminy, le maire Julien Luyat est inquiet sur l’avenir de l’entreprise historique d’Aubert et Duval qui est spécialisée dans la production d’alliages, notamment pour l’industrie aéronautique civile qui représente environ 70% de son chiffre d’affaire. (…) Malgré son statut de leader mondial dans le domaine des super alliages et des aciers à haute performance, cette pépite nationale rencontre de grandes difficultés financières. (…). Pouvez-vous nous garantir, Madame la Ministre, que l’État s’opposera à tout rachat par un groupe étranger afin de garantir notre indépendance stratégique ? » En réponse, la ministre s’est voulue rassurante, en rappelant qu’« Aubert & Duval est une filiale d’Eramet, qui est en train de négocier une opération de rachat avec un consortium ne comprenant que des acteurs français. Nous sommes donc dans un cadre qui paraît relativement protégé par rapport à une entreprise stratégique notamment pour les alliages qu’elle est capable de manipuler. »
Pour Jean-Claude Tissot, c’est la vente du groupe Industeel France qui pose question. Le sénateur explique que les représentants d’ArcelorMittal, propriétaires de la structure, avaient annoncé en novembre 2021 la vente du groupe Industeel France dans un délai de six mois. Depuis, le silence radio sur ce sujet désole le parlementaire. Il rappelle que le groupe Industeel est composé de sept entreprises dont une à Châteauneuf dans la Loire avec 300 salariés. L’élu développe : « cette potentielle cession pourrait représenter une opportunité pour l’avenir industriel du groupe Industeel. En effet, de nombreuses voix se sont élevées dans le passé pour regretter le sous-investissement chronique du groupe ArcelorMittal. » Avant de tempérer : « cependant, ce projet de vente suscite logiquement des craintes chez les organisations syndicales et les salariés d’Industeel qui ne veulent pas d’un rachat par des fonds d’investissement peu soucieux de la pérennité du groupe et animés uniquement par une recherche de profits. » Le sénateur s’est joint à Jérôme Durain, sénateur de Saône-et-Loire pour interpeller la ministre sur le sujet, dans un courrier daté du 28 janvier dernier afin de s’« assurer de l’implication totale du Gouvernement sur ce
dossier ».