Relégation, incidents : la soirée cauchemardesque de l’ASSE
L’AS Saint-Etienne jouait sa survie en Ligue 1 hier soir, lors du match retour des barrages face à l’AJ Auxerre. Une rencontre qui se déroulait au stade Geoffroy-Guichard et qui s’est soldée par une défaite des Verts aux tirs au but 5 à 4. Ce résultat entraînant la relégation du club en Ligue 2 pour la saison 2022/2023, 18 ans après son dernier exercice à cet échelon.
Si sportivement, la soirée a été catastrophique, elle l’a également été avec des débordements ayant émaillé la fin de match : envahissement de terrain, jets de fumigènes en direction de l’entrée du tunnel des joueurs et de la tribune officielle…
Les incidents se sont poursuivis à l’extérieur du stade et ont duré jusqu’à 23h15 selon la préfecture de la Loire, dénombrant 14 blessés légers parmi les forces de l’ordre, 17 parmi les supporters et deux parmi les joueurs d’Auxerre.
Une « nouvelle importante » annoncée par Romeyer et Caïazzo « dans quelque temps »
Du côté du club, les dirigeants (Roland Romeyer et Bernard Caïazzo) ont publié à 22h08 un communiqué de presse dans lequel ils expliquent « partager la peine et la tristesse immenses de tous ceux qui aiment les Verts » et assumer « l’entière responsabilité » de cet échec sportif. Parallèlement, les deux actionnaires principaux gardent le suspens sur leur avenir au club : « dans quelque temps, nous annoncerons une nouvelle importante concernant l’avenir du club et le nôtre ».
Du côté de la Ville de Saint-Etienne, le maire Gaël Perdriau s’est d’abord indigné par rapport aux « actes dangereux avec des tirs directs de fumigènes visant le public qui ont suivi la rencontre et qui auraient pu avoir des conséquences dramatiques ». Il revient ensuite sur la relégation en appuyant le fait que « c’est une faillite collective » , « des choix sportifs hasardeux », « un effectif de qualité mais dont la trop grande jeunesse aura été préjudiciable » mais aussi « des choix de gestion complexes à comprendre et qui ont conduit à la mise en vente du club et les nombreuses rumeurs qui en ont découlé et que l’on entend régulièrement ». L’édile appelle une nouvelle fois à une « clarification » de la situation du club, rappelant que « la Ville de Saint-Etienne et sa Métropole restent attentives, vigilantes pour apporter leur soutien à notre équipe, dans les limites des moyens reconnus par la loi, afin de créer les conditions favorables au rebond sportif, de gestion et actionnarial dont le club a si besoin depuis de nombreuses saisons ».
Du côté du Département de la Loire, également soutien du club, son président Georges Ziegler a également condamné les « incidents intolérables » hier soir au stade Geoffroy-Guichard. « La déception et la colère ne sauraient excuser de tels agissements, précise-t-il. Ces individus encagoulés ultra violents n’ont pas leur place dans un stade de football. » Qualifiant cette relégation de « crève-coeur », l’élu confirme que le Département « est et restera un partenaire majeur de l’AS Saint-Etienne afin d’assurer son avenir économique et sportif. »
Autre réaction, celle des Socios Verts, ces supporters qui essaient de rentrer à l’actionnariat du club pour faire bouger les lignes. « Est-ce que la co-présidence du club a pris en compte les alertes des dernières saisons ? » questionnent-ils avant de répondre : « Nous pouvons (hélas) que constater que non. Un recrutement hasardeux ou inexistant, un coach/manager général qui n’a jamais pris réellement ses fonctions, des postes vitaux pour un club offerts à des amis du précédent entraineur sans avoir la compétence et ni la condition physique (indispensable pour tenir ce rôle). » Pour conclure leur réaction, les Socios Verts appellent à rejoindre leur mouvement : « Il est temps d’amplifier le mouvement lancé par les « Socios Verts ». Anciens joueurs, anciens salariés, supporters, ultras, entrepreneurs, élus … Il est temps de lancer la mobilisation générale afin que nous prenions tous nos responsabilités. Nous, les amoureux du club, de notre ville, de notre histoire, devons intégrer le club et son conseil d’administration. Il est temps que ce club populaire retrouve ses valeurs, son ambition et son honneur. »