Grand Frais : « La grève est suspendue, pas terminée »
Après un mois de lutte orchestrée par la CGT, l’assemblée générale des grévistes pour l’essentiel ses caissières et caissiers au sein des établissements Grand Frais de la Loire, en particulier celui de Saint-Priest-en-Jarez, a décidé hier la suspension du mouvement jusqu’à nouvel ordre et la reprise du travail. « La grève est suspendue pas terminée. Elle peut reprendre à tout moment, avertit Yannis Paraskevaïdis, secrétaire adjoint de l’Union locale CGT Saint-Etienne, contacté par If Saint-Etienne. Nous n’avons pas signé d’accord de sortie de crise et pouvons reprendre si nous le souhaitons du jour au lendemain sans préavis de grève, sans qu’ils puissent faire appel à des CDD. » Il promet d’ailleurs que le conflit fera son retour à la rentrée.
La solidarité a joué
Car ce qui a été obtenu, assure le syndicaliste, l’a été de la part de la direction, de manière « unilatérale » et est relatif aux NAO, Négociations annuelles obligatoires, loin des revendications des grévistes ligériens qui n’auraient jamais eu, disent-ils la moindre écoute. Voilà la liste selon la CGT et telle que le syndicat la perçoit : « Augmentation de 5 % de la prime de fin d’année qui tient lieu de 13e mois ; augmentation de 60 € annuels des bons d’achat ; mesurette en guise de prime d’ancienneté, à partir de 5 ans ; une petite revalorisation de la prime de responsabilité des caissières centrales ; un samedi de repos tous les deux mois ; travail du dimanche sur la base du volontariat ; quelques mesures relatives aux embauches, à l’entretien des locaux et à la rénovation des lignes ». Mais « la principale revendication d’augmentation de salaires n’a toujours pas été satisfaite, conclut la CGT. La direction s’est contentée d’une application anticipée de la revalorisation conventionnelle qui, de toute façon, ne représente que quelques centimes de l’heure… »
Malgré tout, le syndicat se réjouit que « sous la pression de la grève, craignant la contagion, la direction a octroyé ces maigres avantages à tous les salariés des Grand Frais de France ! » Et ça, précise Yannis Paraskevaïdis, « c’est nouveau pour les 2 000 caissières. Six Grands Frais hors de la Loire nous l’ont fait savoir. Un Grand Frais est en GIE : les partenaires ne devaient probablement pas apprécier de voir leur propre chiffre touché en raison des problèmes chez le voisin. Des grèves commençaient à être lancés ailleurs en France, comme à Mions dans le Rhône, Saint-Malo, Dinan ou encore Dinard en Bretagne ». Si au bout d’un mois de grève, le portefeuille et la fatigue psychologique ainsi que l’arrivée des congés ont poussé à la suspension, Yannis Paraskevaïdis salue la solidarité interne à la CGT (caisse d’aides aux grévistes) et celle des clients qui ont donné et/ou signé une pétition, dit-il, par milliers.
