Lancée dans la Loire, la grève à Grand Frais pourrait s’étendre à la France
Voilà une dizaine de jour que des caissières et caissiers du magasin de Saint-Priest-en-Jarez de la célèbre chaîne nationale rhodanienne (son siège social est situé à Givors où elle a été fondée), proposant des produits primeurs, ont lancé un mouvement de grève. Ils ont été rejoints en cours de route par une partie du personnel d’un des deux autres établissements du groupe dans la Loire : c’est-à-dire Firminy, mais pas Andrézieux-Bouthéon, cela en raison de l’absence temporaire dans ce dernier magasin « de tous les CDI, actuellement en congés assure Nassima Saïs, caissière et délégué CGT, syndicat derrière le mouvement. La direction met en effet de grosses contraintes sur les dates de congés estivales. »
Des actions se sont donc multipliées sous diverses formes, en particulier à Saint-Priest-en-Jarez où le mouvement revendique 100 % de grévistes et a donné lieu à un rassemblement, à nouveau samedi matin, moment d’affluence habituellement maximum, dans le but d’informer les consommateurs et obtenir leur solidarité. Après deux précédents échanges infructueux, le directeur régional est venu, aux côtés d’un huissier, discuter avec les grévistes – actuellement remplacés par des CDD selon la CGT – mais sans leur donner satisfaction ou indice de satisfaction, ne serait-ce que partiel. Les revendications ? « Des salaires dignes correspondant à leur travail harassant et à leur ancienneté, pour améliorer leurs conditions de travail, pour faire respecter leurs droits. »
Ce qu’ils veulent
Dans le détail : augmentation immédiate du taux horaire de 2 € bruts ; prime d’intéressement calculée sur le bénéfice des partenaires du magasin ( Despinasse, Oliveco, Fromeco, Fruipri, Forêt Noire) ; remise de 15 % pour tous les achats effectués dans l’enseigne Grand Frais et bon d’achat Grand Frais de 30 €/mois ; réintégration immédiate de la prime d’ancienneté ainsi que de trois jours de congés supplémentaires pour les salariés ayant plus de dix ans d’ancienneté ; 5 jours par an pour enfant malade avec maintien du salaire ; un samedi de repos par mois en roulement et un jour fixe de repos par semaine ; planification des plages horaires du dimanche uniquement sur la base du volontariat ; remplacement systématique des contrats des personnels absents ; redéfinition des tâches des caissières et embauche d’une entreprise de nettoyage pour l’entretien des communs.
Une demande de médiation a été déposée à la DDETS Loire. Ce lundi, les grévistes étaient toujours dans l’attente d’une réponse. En attendant, les Ligériens ont été contactés par des représentants du personnel des magasins d’Oullins, Décines, Tours et même, dit la CGT 42 les délégués nationaux de la CGT au sein de Grand Frais qui devraient venir faire le déplacement dans la Loire. Ce qui laisse supposer la préparation d’un mouvement national alors que cette semaine doit être lancée – tout sauf un hasard – la négociation annuelle obligatoire (NAO) du groupe.
