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lundi 6 mai 2024
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Le député Quentin Bataillon rapporteur des 30 propositions visant à réformer l’audiovisuel public

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Le député stéphanois Quentin Bataillon.

Dans un rapport présenté ce mercredi à l’Assemblée nationale dont ils sont co-auteurs, le député LR des Vosges Jean-Jacques Gaultier et le député stéphanois Renaissance Quentin Bataillon, respectivement président et rapporteur, devaient formuler 30 propositions pour « révolutionner » l’audiovisuel public. Forcément, celle la plus mise en avant médiatiquement porte sur la suppression des annonceurs entre 20 h et 6 h sur les antennes nationales et les plateformes de France Télévisions. Les annonces accompagnant le « replay » et « le parrainage » (le « billboard » comme préfère dire le milieu publicitaire), ces « publicités sponsors » attachées à une émission avant et après leurs génériques sont dans le viseur. Radio France est aussi concernée. Leur recours a été jugé abusif par les auteurs, un « contournement » jugent, elles, les entreprises privées, du dispositif de 2009.

Quelle compensation ?

Le rapport préconise donc le « zéro publicité », « Un élément fort de différenciation vis-à-vis du secteur privé », estime Quentin Bataillon, cité par nos confrères du Figaro. Le rapport s’appuie sur des comparaisons avec l’étranger : Espagne, Allemagne, Angleterre et sa fameuse BBC, célèbre émanation publique au budget longtemps pléthorique mais subissant d’inlassables vagues de rétractation financières et de son champ d’actions… France Télévisions aussi qui a vu ses recettes publicitaires progresser de 45 M€ en 4 ans pour atteindre 393 M€ l’an passé et perdrait avec cette réforme un tiers de ses recettes publicitaires. Pour 2023, la dotation de l’audiovisuel public s’élève à 3,8 Md€, dont 2,4 Md€ pour France Télévisions : + 1 % par rapport à 2022, soit bien en dessous des coûts d’inflation et après l’application d’économies en série depuis 10 ans. Lors de son audition cet automne devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale, sa présidente Delphine Ernotte annonçaitun exercice 2023 « extrêmement difficile ».

Le privé sera forcément très favorable à la fin totale de la « réclame » le soir côté public, qui plus est dans un contexte de repli général du marché publicitaire. Légitime ou pas, bien que les auteurs du rapport assurent qu’il s’agit de « renforcer ses spécificités, conforter son indépendance et pérenniser son financement », la réduction de cette ressource pose la question des compensations budgétaires à accorder : il est question donc « d’affectation, à l’euro près, d’une fraction du produit de la taxe sur les services numériques », soit faire payer les géants du numérique…

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