Les agriculteurs de la Loire en lutte contre Lactalis en attendant la suite…
Echo local à la grogne générale désespérée des agriculteurs sur leurs conditions de travail et de rémunération sous le feu de l’actualité au niveau national (en raison d’actions de blocage pérennes dans le Sud-Ouest), la FDSEA de la Loire et les JA 42 ont mené jeudi dernier une opération coup de poing à Andrézieux-Bouthéon. Une de plus après celles analogues menées en octobre dernier à Feurs visant l’hypermarché Carrefour ou encore celle de novembre, à la fois à Mably (Carrefour et sous-préfecture), Montbrison (sous-préfecture et Burger King) et Villars (Auchan) et, déjà, Andrézieux-Bouthéon dont le Leclerc avait été visité. Jeudi, ce fut à nouveau le cas même si c’est d’abord le groupe Lactalis qui était dans le viseur. Une soixantaine d’agriculteurs affiliés à la FNSEA a bloqué son usine d’Andrézieux-Bouthéon et parallèlement retiré des rayons du Leclerc ses produits souvent célèbres (comme ceux de la marque Président ou Lactel). Des centaines d’articles de fromages, de bouteilles de lait ont été mis dans des chariots avec « invitation » faite à la direction de cette grande surface de les remettre en réserves.
La FDSEA juge Lactalis hors la loi
Dénonçant d’une manière générale, comme au niveau national, une inflation normative que leurs maigres ressources financières et humaines ne leur permettent pas de suivre, les retournements de la Pac, l’écrasement de leurs revenus malgré l’exigence de leur quotidien profitant à l’enrichissement d’autres, les agriculteurs de la Loire rappellent comme l’indique notre photo d’illustration que ce n’est pas seulement le portefeuille des uns et des autres qui est en jeu. Mais une agriculture justement dans les plus raisonnées de la planète et la souveraineté alimentaire du pays, les agriculteurs étant toujours moins nombreux. Jeudi, Lactalis était plus particulièrement dans le viseur à la suite de l’échec des négociations du 3 janvier. L’Unell (Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis) et Lactalis restent en profond désaccord : « Lactalis a décidé unilatéralement d’inscrire dans ces conditions générales de vente une augmentation de 1 % de la matière première agricole lorsque l’Unell demandait une augmentation de 5 % », explique la FDSEA 42 qui considère du coup, le groupe dans l’illégalité avec cette décision vis-à-vis de la loi Egalim. Il est probable que ce type d’actions visant aussi à mettre la Grande distribution, jugée « complice » en acceptant ces prix devant ses responsabilités, jusque-là assez rare, se multiplie dans les mois à venir…