Lorette : Gérard Tardy contre-attaque, élections anticipées en vue
Objet d’une plainte pour injures publiques en conseil municipal déposé par l’élu d’opposition Julien Lequeux, le maire de Lorette Gérard Tardy, que nous avions sollicité en même temps que l’auteur afin d’avoir son point de vue, nous a transmis pour réponse une copie du dépliant distribué en fin de semaine dernière dans les boîtes aux lettres de ses administrés. Signé du nom de sa liste électorale 2020 – Alliance pour Lorette – dont est issue sa majorité et titré Où en est la vie municipale à Lorette ?, le document défend point par point sa position. Il se conclut par la confirmation d’une élection anticipée – « cette hypothèse est pour très bientôt » – dont il prépare déjà le terrain, le tiers d’élus démissionnaires sur les 27 du conseil municipal risquant d’être atteint. Si les 4 élus d’opposition devraient en faire partie, des démissions ont déjà été enregistrées au sein de la majorité.
« Une opposition haineuse »
D’autres devraient tomber sous peu, non pas pour désavouer le maire selon Alliance pour Lorette, mais pour raisons de santé, et surtout « stress » et « écœurement », qui seraient consécutifs aux actes et au comportement de l’opposition. La majorité dénonce, par exemple, une demande jugée indécente de démission d’une adjointe au bout de 26 jours d’un retrait décidé pour graves raisons de santé. Mais rien que sur ce mandat en cours, la liste des polémiques, plaintes mutuelles, recours auprès de l’Etat et interpellations entre les deux parties est longue, très longue : comme l’affaire des 9 chèvres qui a valu au maire des menaces de mort ou encore cette procédure de recrutement considérée par l’opposition comme discriminatoire, pour ne citer que ces cas. Parlant de « tandem de la carpe et du lapin », le document associe les actes du groupe Lorette Citoyenne dirigé par Amelle Gassa à ceux de Julien Lequeux qualifié de « transfuge dénigrant le programme sur lequel il a été élu ».
Selon la majorité, le n°13 de la liste 2020 de Gérard Tardy aurait perdu ses délégations au bout de 48 h après les avoir reçues pour « perte de confiance », entrant dès lors dans « une trahison » doublée d’« une opposition haineuse » pour accumuler en séance publiques « incorrection » et « malhonnêteté ». Des conseils municipaux où l’opposition se bornerait, assure le dépliant au trouble pour le trouble, à des « vociférations théâtrales prétentieuses » interminables au mépris du règlement et des « propos haineux ». Ambiance politique bien de son époque ? Encore un peu et on se croirait à l’Assemblée nationale. Lors de notre échange la semaine passée, Julien Lequeux avait considéré les démissions à venir comme « une manœuvre politique » afin de se débarrasser, disait-il, d’une opposition trop gênante par sa capacité à appuyer sur des sujets gênants.
