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Saint-Etienne : l’ENES fait encore parler d’elle, cette fois dans iScience

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David Reby, membre de l’Enes, responsable de l’étude. ©If Média / Xavier Alix

Sommes-nous capables de produire des sons encore plus complexes que la parole ? C’est à cette question qu’ont répondu des chercheurs et chercheuses de l’université Jean-Monnet à Saint-Étienne. Une fois encore, des membres du laboratoire ENES, l’un des principaux au monde à décrypter le langage des animaux. Cela en collaboration avec l’Inserm, le CNRS1 et l’université de Lund (Suède). Les scientifiques ont analysé un vaste corpus multiculturel de sons vocaux incluant parole et chants, ainsi que des vocalisations non verbales : pleurs, rires, etc. De quoi cartographier la diversité acoustique du répertoire vocal humain et confirmer que « la parole est caractérisée par une voix relativement grave et tonale couplée avec une articulation par modification des cavités vocales (pharynx et bouche) ». Mais les résultats montrent aussi notre capacité à moduler à d’autres fins le fonctionnement de notre larynx, source originelle des sons.

« Notre répertoire vocal est parmi les plus riches de la planète »

Chants et vocalisations non verbales se caractérisent par une hauteur de son très variable et présentent souvent une phonation complexe et éraillée. Nos capacités de contrôle vocal nous permettent ainsi de moduler notre voix, bien au-delà du domaine de la parole afin de chanter, pleurer, rire, crier ou même imiter des cris d’animaux. « Prenez l’exemple d’une athlète qui vient de finir un 100 m haies […] – il vaut mieux attendre quelques minutes avant de l‘interviewer sinon on risque de ne pas comprendre grand-chose à ce qu’il essaye tant bien que mal de nous dire, illustre David Reby, responsable de l’étude. Or, par cette dernière, « nous montrons que notre capacité à stabiliser la voix pendant la parole n’affecte en rien notre capacité de la faire varier pour chanter, exprimer des émotions ou imiter les cris des animaux. Au contraire, nos travaux suggèrent que notre répertoire vocal est parmi les plus riches de la planète ! »

« Nous en déduisons par ailleurs que la modulation de la source vocale au niveau du larynx fonctionne mieux pour transmettre l’affect, tandis que la modulation du filtre vocal « supralaryngé » facilite principalement la communication sémantique », explique Andrey Anikin qui a piloté les analyses rapportées dans un article. Car ces résultats ont été publiés le 17 novembre, cette fois dans la revue iScience. Un trophée supplémentaire pour l’ENES, « habituée » à noircir les pages de ces publications scientifiques internationales de haut vol si capitales pour la reconnaissance et la visibilité de la recherche universitaire.

1 Ces travaux ont été réalisés par l’équipe du laboratoire stéphanois ENES (Equipe de neuro-éthologie sensorielle) au Centre de recherche en neurosciences de Lyon (CRNL, Université de Saint-Étienne/CNRS/Inserm/Université Lyon I) en collaboration avec le laboratoire Dynamique du langage (CNRS/Université Lumière Lyon II).

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