Vote du bureau de Métropole : « Abject et irrégulier »

Sollicité pour obtenir une réaction de Gaël Perdriau à la suite du vote du bureau de Métropole réclamant à une large majorité, et encore plus au niveau des maires, à nouveau sa démission, le service presse de l’élu n’avait pas donné suite à notre demande au moment où nous en avons publié le résultat. Adjoint municipal stéphanois à la culture et vice-président dans le même domaine à la Métropole, restant fidèle au maire président, du moins à l’idée de sa présomption d’innocence, Marc Chassaubéné présent hier soir a finalement contacté notre rédaction en milieu de matinée pour faire part de son point de vue. Forcément, il est à l’opposé de celui de Christophe Faverjon, vice-président et maire d’Unieux à l’origine de second vœu :

« Ce qui s’est passé hier était du grand n’importe quoi. En réunion des vice-présidents nous avons assisté à 3 heures de postures politiciennes où ont été ressassées des positions déjà connues. Il y avait 8 présentations de dossiers, une seule a été faite complètement, une a été abrégée, les autres non abordées. On n’a pas pu travailler ! C’est atterrant de voir des gens si sûrs d’eux passer outre la présomption d’innocence. Pour eux Gaël Perdriau est déjà coupable alors qu’ils ne connaissent pas les éléments que la Justice a. Ils parlent déjà de la suite, d’une nouvelle présidence ! Au bureau, rebelote : 17 exposés successifs pour se répéter et faire un procès ! Ce n’est pas la Justice ou la morale qui leur importent mais une posture. »

Gaël Perdriau réagit directement

Pour Marc Chassaubéné, des élus ont très bien pu voter « pour la démission (ce n’est évidemment pas son cas, Ndlr) et en même temps en avoir ras-le-bol de ces postures qui, elles seules, bloquent l’institution. Je tiens aussi à dénoncer le procédé choquant, abject et irrégulier d’avoir fait voter les maires à part du bureau. Ce procédé n’est pas dans les règles et j’étais d’ailleurs loin d’être le seul à m’en offusquer. L’ambiance de la soirée était horrible. » Contacté aussi, Luc François, vice-président et maire de Grand-Croix protagoniste d’une conférence de presse estimant, au nom d’au moins une douzaine d’élus, que le retrait total acquis, il faut passer à autre chose en attendant que Justice soit faite, parle lui d’une soirée sans tensions particulières, du moins dans « une ambiance proche de ce que nous avons connu au conseil métropolitain ». 

Dans un communiqué transmis cet après-midi Gaël Perdriau clame, lui, à nouveau « son innocence et ne comprend pas cet acharnement de certains sinon pour des raisons politiciennes. La présomption d’innocence doit être respectée ». Rappelant son argumentation du 8 décembre, il estime que celle-ci n’est « en rien un obstacle au bon fonctionnement de Saint-Etienne Métropole ». Le concernant, « ayant pris les mesures pour assurer toute la sérénité nécessaire au bon fonctionnement de la Métropole, il revient désormais aux élus en charge de prendre leur responsabilité pour poursuivre le travail engagé ». « En retrait total », Gaël Perdriau n’assistait et ne participait pas hier à la réunion des vice-présidents ni au bureau qui suivait durant lesquels « un nouveau vœu a mobilisé toute la réunion au détriment du travail de fond ». Il ajoute : « Cet acharnement devient indécent. Cela démontre que les intérêts politiciens ont pris le dessus sur l’intérêt général et que certains s’attachent à saborder sciemment le travail de la métropole en alimentant artificiellement les polémiques et les dissensions dans un but purement électoraliste. »