Pollution à Saint-Victor-sur-Loire : après la baignade, la navigation est interdite à son tour

C’est hélas un grand classique qui, à chaque coup de chaud, gâche ou au moins altère presque chaque année, plus ou moins longuement selon les étés, le potentiel touristique de la retenue de Grangent. Encore une fois, la baignade est ainsi interdite à Saint-Victor-sur-Loire. Cela depuis le 7 juillet en raison du développement de ces fameuses cyanobactéries, autrement appelées « algues vertes ou bleues ». Une décision prise par la Ville de Saint-Etienne à la suite de la recommandation de l’ARS Aura. La faute aux activités humaines en amont et la conception même du barrage qui, depuis ses origines, c’est-à-dire il y a 65 ans, selon Alain Bonard « bloque des sédiments venant de l’amont et les polluants – humains, agricoles, industriels – avec. En plus de 5 millions de m³ de sédiments naturels, 400 000 à 500 000 m³ de boues toxiques se sont accumulées depuis sa mise en service ».

Quelles conséquences sur la potabilité en aval ?

Membre de FNE (France nature environnement) Loire, Alain Bonard, ex ingénieur de la Ville de Saint-Etienne ayant orchestré la considérable modernisation du réseau d’assainissement de Saint-Etienne sous Michel Thiollière, avait écrit un mémoire en 2011 évoquant la problématique de Saint-Victor, nous rappelant cette explication en 2021 à l’occasion d’un énième épisode de ce malheureux feuilleton. Celui-ci vient de connaître un scenario plus original avec le constat, ce week-end, de plusieurs petites nappes « bleu lagon » à 300 m en amont de la plage (elles ont pu depuis se déplacer), a priori liées aussi aux cyanobactéries mais sans certitudes, en tout cas potentiellement toxiques. En attendant le résultat des prélèvements effectués hier, la préfecture a confirmé l’interdiction de la baignade mais ajouté celle aussi de la navigation une première fois par arrêté, du 16 au 19 juillet depuis le barrage de Grangent jusqu’aux communes ligériennes limitrophes au fleuve Loire situées en amont. On apprenait ce lundi en début de soirée que l’interdiction était prolongée jusqu’au 25 juillet par un nouvel arrêté concernant l’ensemble des activités nautiques.

Sont concernées donc aussi bien la trempette que la nage, la planche à voile, le pédalo ou encore les Croisières des Gorges de la Loire, bien que ces dernières ne mettent pas le nez de ses pratiquants dans l’eau. A noter, en outre, que la présence de ces nappes étranges interroge sur la potabilité de l’eau utilisée en aval par Andrézieux-Bouthéon à partir de la retenue (Saint-Etienne Métropole a fait effectuer des analyses) et Loire Forez via le canal irriguant dit du Forez…