Retraites : l’action intersyndicale chez Enedis Loire a une emprise symbolique… pour l’instant
Alors que celle menée par la CGT Energies sur les barrages de Grangent (voire Villerest) devrait être reproduite ce soir, ces employés-là ont, eux théoriquement, la possibilité de couper le jus à quiconque, rappellent-ils. Cependant, « chez nous, ce n’est pas du tout dans les tuyaux à l’heure où je vous parle. On ne souhaite pas en venir à couper l’électricité aux gens (cela a déjà été le cas, hier, pour des foyers dans des départements de la région et d’autres ailleurs en France). Mais vous savez, depuis cette semaine, il y a une AG par demi-journée, alors tout peut vite, très vite, évoluer », note Philippe Faure, représentant syndical CGT Enedis qui travaille sur Saint-Etienne. Dans la Loire, le mouvement national déclenché par des employés d’Enedis relève d’une intersyndicale CGT, CFDT, FO.
Regroupement devant les bureaux de Grüner
Hier, en attendant des chiffres Loire, « supérieurs en général de 5 à 10 % à la moyenne », la moyenne des grévistes, selon la CGT, était de 71 % à Enedis Aura. Ex ERDF, Enedis est la filiale d’EDF chargée de la gestion et de l’aménagement de 95 % du réseau de distribution d’électricité (RTE s’occupe du réseau haute tension). Ses sites de L’Etivallière (Saint-Etienne) et du Coteau (Roannais) auxquels sont rattachés respectivement 220 et 100 employés font l’objet d’un piquet de grève. Les conséquences sur l’activité concerneraient pour l’instant les rendez-vous clientèles, les nouvelles connexions, les chantiers etc. Mais l’intersyndicale souhaite mettre davantage de pression à sa direction territoriale. Elle a décidé d’un regroupement devant ses bureaux à la Cité dite Grüner, à Saint-Etienne où se situent les sièges administratifs de nombreuses structures publiques (Saint-Etienne Métropole en premier lieu) ou parapubliques comme Enedis pour la Loire.
« Il s’agit de mettre la pression sur la direction territoriale et que cela remonte au-dessus. Il y aura une action symbolique sur ce bâtiment (dit Luminis). On supprime nos régimes spéciaux, ce qui ne signifie pas que des conséquences sur la retraite mais bien d’autres, comme sur nos mutuelles, argue Philippe Faure. Notre régime des retraites est excédentaire et aide à combler le déficit du principal, ce ne sera plus le cas désormais et du coup la clause du grand-père (maintien des acquis pour les employés déjà en place, Ndlr) ne tiendra pas 5 ans avant d’être remise en cause à son tour. » Contactée quelques minutes après l’intersyndicale ce matin, la direction territoriale Loire nous a confirmé qu’Enedis était touché dans le département par « un mouvement social. Nous souhaitons poursuivre le dialogue social dans le respect du droit de grève ». Pas plus de commentaires à ce stade.
