Saint-Étienne
samedi 9 novembre 2024
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Après deux mois de fermeture, les barbiers reprennent un peu de poil de la bête en débarrassant ces messieurs des leurs. Reportage dans le centre de Sainté, où les carnets de commandes sont pleins pour plusieurs semaines.

Ce qu’ils ont perdu en deux mois, ils mettront peut-être des années à le récupérer. Mais, dans ces premiers temps de déconfinement, hors de question pour Arthur et John de se faire des cheveux blancs : pour les barbiers, l’heure est à la reprise, et les clients qui défilent à la chaîne dans leur salon depuis le 11 mai ont de quoi mettre les deux copains de bon poil.

Masqués, Arthur et John sont prêts pour le défilé quotidien de leurs clients.

« 24 heures après l’ouverture de notre carnet de rendez-vous, on était déjà plein pour deux semaines, se réjouit Arthur derrière son masque. Preuve que le barbier est devenu en quelques années une profession indispensable, et non, comme on pouvait le croire au début, un simple effet de mode. »

« On peut rattraper sur les côtés et sur le dessous. Mais sur le dessus de la barbe, il faut attendre que ça repousse, on repart de zéro. »

La taille sécure

Mais, pour gérer le flux de clients qui passent tout en assurant la sécurité de tous, les deux trentenaires ont quand même dû en passer par un paquet d’adaptations, dans leur petit salon tout en longueur : installation d’une sonnette à l’entrée pour éviter la cohue, distribution de masque à ceux qui n’en auraient pas, passage obligatoire du client par le petit coup de gel hydroalcoolique sur les mains, réagencement de l’espace et des fauteuils… « Jusqu’ici, malgré toutes ces adaptations, tout se passe bien. On a eu un peu de retard le premier jour, le temps de prendre le rythme. Mais là tout va bien, on est content de revoir nos clients, et puis finalement, tout le monde est détendu, on ne sent pas de psychose particulière. »

À deux encablures de là, au Guy’s Barbershop de la place Antonin Moine, Guillaume accueille désormais ses clients derrière son masque et sa visière, sur des fauteuils enroulés de cellophane « plus simple à nettoyer », autour desquels un périmètre de sécurité a été dessiné avec du scotch bleu. En cette reprise, le barbier explique : « On a retiré le vestiaire, le client reste masqué jusqu’à ce qu’on ait mis notre visière. Pour le reste, on désinfectait déjà les barbes et les instruments avant le Covid, donc on continue, en faisant attention. »

Une reprise au poil pour les barbiers

Et, chez les uns et les autres, on comprend vite pourquoi la réouverture était tant attendue : barbes en friches, moustaches qui cachent les lèvres, cheveux qui rebiquent… Sans entretien régulier, le look hipster perd vraisemblablement un peu de sa superbe… Sans parler de ceux qui, lassés d’avoir une touche à la Robinson Crusoé, y sont carrément allés à grands coups de tondeuse au beau milieu du confinement. Depuis près de deux semaines, Guillaume a ainsi pour mission de retaper un peu les quelques barbes Do It Yourself qui franchissent le pas de son salon : « On peut rattraper sur les côtés et sur le dessous. Mais sur le dessus de la barbe, il faut attendre que ça repousse, on repart de zéro. »

« Porter une barbe, c’est un mode de vie »

Dans son salon, Guillaume chouchoute les barbus.

Rue Léon Nautin, même topo pour Arthur et John, qui ont déjà vu passer quelques boules à Z, voire, des trous dans la tête, et bien sûr, barbes hirsutes : « C’est là qu’on s’aperçoit qu’en quelques années, on est devenu une profession qui compte. Porter la barbe, ça rend les gens beaux, ça leur apporte du charisme, de la confiance en eux, mais ça demande de l’entretien. Les barbiers sont définitivement ancrés dans le paysage, parce que porter une barbe, c’est un mode de vie ». Dans le monde d’avant, et aussi visiblement celui d’après.  

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