LR/UDI : se refaire après la présidentielle
Dans le cadre de la campagne des élections législatives (et devant la difficulté de traiter de manière globale l’ensemble des candidatures pour chaque circonscription de la Loire), la rédaction de If Saint-Étienne a fait le choix de se concentrer sur les principaux courants/partis présents. Zoom sur la situation du côté des LR/UDI.
Le résultat obtenu à la dernière élection présidentielle aura-t-il un impact sur le scrutin de ce week-end du côté de la droite « classique » ? Si l’on en croit le sondage dévoilé par franceinfo hier concernant le premier tour, oui. Les LR couplés à l’UDI, ne récolteraient que 11% des intentions de vote dimanche selon cette enquête d’Ipsos Sopra Steria pour France TV et Radio France. Des résultats fictifs qui n’ont pourtant pas de quoi inquiéter en local. Jean-Pierre Taite, président Les Républicains dans la Loire, ne se formalise pas. « Il est très difficile de dire si le résultat de la présidentielle aura un impact ou pas sur celui des législatives », tempère ce dernier qui revient volontiers sur l’échec de son parti à la dernière présidentielle. « J’ai toujours pensé que pour construire une ou un président de la République, il fallait 15 à 20 ans de travail. Ce n’est pas en six mois que Valérie Pécresse pouvait se préparer. Malgré ses qualités, elle n’a pas su rencontrer le peuple. Après les premiers sondages, elle s’affichait à 18 % d’intentions de vote. Sur son premier meeting, elle fait un peu une caricature et commence à s’effondrer dans les sondages jusqu’au scrutin. Son image n’a jamais fonctionné et nous sommes dans une société qui porte une grande importance à cette dernière. Je pense que la droite et le centre, nous avons fait de très bons scores aux élections régionales, aux départementales, municipales. Beaucoup d’élus locaux sont ancrés dans leur territoire. Autant sur une élection présidentielle, vous comparez des personnalités nationales autant sur une élection comme les législatives, l’impact des personnalités locales joue. Je pense que notre score sera meilleur qu’à la présidentielle. »
J’ai toujours pensé que pour construire une ou un président de la République, il fallait 15 à 20 ans de travail. Ce n’est pas en six mois que Valérie Pécresse pouvait se préparer.
Jean-Pierre Taite, président Les Républicains dans la Loire
Valse de candidats dans la première et la seconde circonscriptions
Côté investitures, si, dans la troisième, cinquième et sixième circonscriptions, les candidats (Axel Dugua, Antoine Vermorel-Marques et Jean-Pierre Taite) avaient été rapidement connus, tout comme dans la quatrième où le sortant Dino Cinieri a dévoilé ses intentions de briguer un cinquième mandat successif à la suite des résultats de la présidentielle, les LR/UDI ont mis plus du temps à dévoiler les candidats de la première et seconde circonscriptions. Des difficultés à se décider entraînant une succession de changements. Dans la première circonscription, d’abord investie, Marie-Camille Rey est remplacée par Gilles Artigues. Ce dernier jetant l’éponge début mai, c’est Alexia Ostyn, collaboratrice du groupe UDI, qui est dépêchée pour reprendre le flambeau. Dans la seconde, Laura Cinieri abandonne fin avril la course aux législatives, et c’est Marie-Camille Rey qui est finalement de retour. Des bouleversements que commente sans faux-fuyant le président des Républicains dans la Loire. « Concernant la première circonscription, elle était réservée à l’UDI. Ils n’ont pas réussi à investir quelqu’un avec un ancrage local, regrette Jean-Pierre Taire. Au départ, nous pensions que Gilles Artigues pourrait se positionner sur cette circonscription. » Un choix dicté notamment par la volonté de l’édile stéphanois selon l’élu forézien. « Pour la première et la deuxième circonscriptions, le maire de Saint-Etienne a un rôle important à jouer pour désigner les candidats, souligne l’élu. A priori, il n’a pas souhaité que Gilles Artigues parte sur la première circonscription. Donc l’UDI a trouvé une autre candidate. Sur la seconde, nous avions positionné Laura Cinieri qui s’est également retirée, je pense à la demande de son maire. Donc, nous avons investi Marie-Camille Rey, qui a été élue régionale et municipale. Elle connaît bien cette circonscription pour y vivre et Saint-Etienne est sa ville de naissance. »
Oui, c’est toujours un risque d’envoyer des jeunes candidats. Après, il faut travailler et les électeurs choisiront.
Une série de candidats LR/UDI avec des profils plutôt jeunes (Alexia Ostyn a 27 ans, Axel Dugua également, Antoine Vermorel-Marques affiche 28 ans et Marie-Camille Rey 34 ans). Une caractéristique qui ne fait pas partie des points faibles selon le responsable LR, qui admet tout de même une certaine incertitude. « Oui, c’est toujours un risque d’envoyer des jeunes candidats. Après, il faut travailler et les électeurs choisiront. »
« Plus l’air de « has been » que de candidats à des législatives »
Lorsqu’on évoque les ralliements d’Emmanuel Mandon (ex-UDI) pour le Modem (parti de la majorité présidentielle) accompagné par François Rochebloine (ex-député centriste de 1988 à 2017) et se présentant face à Axel Dugua dans la troisième circonscription, le responsable départemental LR n’hésite pas à appuyer. « Je pense que ce sont deux caricatures de la politique. Je connais bien Emmanuel et François, depuis de nombreuses années, mais là, ils ont plus l’air de « has been » que de candidats à des législatives. Pour ma part, j’ai toujours eu une colonne vertébrale dans mes engagements et toujours été à droite et au centre. Emmanuel Mandon était sur notre liste aux élections régionales. Pour moi, c’est assez incompréhensible qu’on puisse changer de convictions de cette manière, pour des objectifs électoraux. Quant à François Rochebloine, c’est un député apprécié, mais son rôle, désormais, est de s’occuper de ses petits-enfants et de donner l’expérience à son territoire d’une autre façon. » Concernant M. Le Jaouen, Jean-Pierre avoue ne pas le connaître et « ne pas avoir d’avis sur sa candidature », préférant rappeler « les dix ans de travail effectué sur le terrain » par Axel Dugua, actuel adjoint d’Hervé Reynaud à la Ville de Saint-Chamond.
Une campagne au contact, avec un programme sur plusieurs axes
Concernant la campagne, Jean-Pierre Taite aime rappeler qu’il est un « besogneux ». « J’ai lancé ma campagne électorale le 26 avril. J’ai toujours pensé qu’il faut aller chercher les choses, que rien n’était acquis d’avance. Cela est valable que l’on soit de droite ou de gauche. » Le candidat LR est donc parti à la rencontre de tous les maires de sa circonscription, qui compte 122 communes.
Il faut remettre la valeur travail au centre de la société.
Un marathon électoral qui lui a permis d’aborder les différents thèmes de campagne importants selon lui, à savoir d’abord « remettre la valeur travail au centre de la société ». Ce premier point passant par une « modération de l’assistanat ou en tout cas, une adaptation aux situations nécessitant réellement une solidarité ». Ensuite, une volonté de travailler sur la « qualité de vie et la sécurité », Jean-Pierre Taite expliquant que « la répression n’est pas assez forte sur les faits de délinquance. Notre société devient de plus en plus violente. On ne voit pas une semaine sans qu’un homme ne frappe une femme, qu’un fonctionnaire soit agressé… La seule chose qui peut arrêter cette violence selon moi, ce sont des sanctions judiciaires plus fortes. » L’élu forézien avance également la question du pouvoir d’achat, « comme tout le monde en parle en ce moment » commente-t-il. « La première chose devrait être la baisse par l’Etat de la taxe à 66 % sur les énergies ou encore la revalorisation des retraites qui devrait se faire sur le coût de la vie et non pas tous les cinq ans. » Enfin, les LR souhaitent avancer sur le thème de la santé, qui doit être « une priorité de travail », notamment sur les « inégalités » notamment entre les territoires ruraux et urbains.
Les candidats de LR/UDI circonscription par circonscription :
- 1ère circonscription (cantons nord-est et nord-ouest de Saint-Etienne)
Alexia Ostyn (UDI/LR), suppléant : Aubin Fernex-Compeyron
- 2e circonscription (cantons sud et sud-est de Saint-Etienne)
Marie-Camille Rey, (LR/UDI), suppléant : Daniel Oriol
- 3e circonscription (cantons du Gier et de l’est stéphanois)
Axel Dugua (LR/UDI), suppléant : Maryline Marescal
- 4e circonscription (cantons du Pilat, du haut Forez et d’une partie du Forez)
Dino Cinieri (LR/UDI), suppléante : Sylvie Bonnet
- 5e circonscription (cantons du Roannais)
Antoine Vermorel-Marques (LR), suppléante : Fanny Fesnoux
- 6e circonscription (cantons du Forez)
Jean-Pierre Taite (LR/UDI), suppléant : Jean-Yves Bonnefoy