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Périscolaire : à Saint-Etienne, on cherche l’équilibre

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Comme chaque année, la municipalité a dernièrement lancé un appel à projet concernant la mise en œuvre de l’accueil périscolaire pour l’année prochaine. Une organisation qui fait débat. L’opposition dénonce un service déficitaire et des risques de fermetures, quand la majorité pointe la nécessité qu’il réponde à un besoin réel.

Tout le monde est d’accord sur un point. L’indispensable nécessité de pouvoir proposer un accueil périscolaire, et les bienfaits pédagogiques qu’apportent ces activités aux enfants qui en bénéficient, en matière de socialisation, d’autonomie ou encore d’éveil. Pour le reste, c’est plus compliqué.

Lors du dernier conseil municipal, et comme toujours à cette époque de l’année, un appel à projet auprès des associations d’éducation populaire a été lancé pour la mise en œuvre de cet accueil périscolaire. Avec un seuil fixé à cinq enfants minimum pour que l’accueil reste ouvert, la municipalité souhaite que ce service corresponde à un vrai besoin des parents stéphanois. Cette année, elle va demander aux responsables d’établissements scolaires de réaliser des « prévisionnels », dans un souci de veiller à la dépense publique.

Pas de restriction budgétaire

« On fixe un seuil à cinq enfants, a rappelé Robert Karulak, adjoint au maire de Saint-Etienne chargé de l’éducation, de la jeunesse, et de la vie étudiante. Au début, je m’en suis étonné comme vous, trouvant ce chiffre peut-être trop élevé. Mais, en ayant discuté avec certains enseignants et directeurs d’écoles, et avec les structures d’éducation populaire qui réalisent cet accueil, on se rend compte que quand il y a moins de cinq enfants en début d’année, très rapidement les effectifs s’effilochent, et parfois, certains jours, il n’y a simplement aucun enfant accueilli ». Or, l’élu le rappelle, il y a de l’argent public en jeu, il faut donc qu’il soit engagé pour répondre à un besoin avéré. Il insiste également sur le fait que le périscolaire n’a pas subi de restriction budgétaire. Pour l’opposition, ce service s’est pourtant étiolé ces dernières années.

Un service déficitaire

« Je ne remonterais pas à 2014 quand l’heure d’étude gratuite a été supprimée, a lancé l’élue PS Isabelle Dumestre lors du dernier conseil municipal. Maintenant, on ferme s’il y a moins de cinq élèves par jour. On risque d’avoir plusieurs fermetures, car pour les structures d’éducation populaire qui proposent cet accueil, ça fait partie des difficultés qu’elles rencontrent au niveau financier parce que très souvent, le service qu’on propose via cet appel à projet est déficitaire dans la mesure où ne sont pas pris en compte les fonctions pilotes, notamment les coûts d’organisation, de direction ». L’élue explique que seul le coût des animateurs est pris en compte. Par ailleurs, elle précise que le tarif avoisine les 27 euros de l’heure lorsque ce sont des personnels de l’Education nationale qui assurent ce service, et de 10 à 11 euros de l’heure quand il est confié à ces structures. Simple application d’une grille salariale qui tient compte de la qualification des intervenants répond Robert Karulak.

Ce que je souhaite, c’est que s’il y a des fermetures cette année, elles se fassent dans la transparence et le dialogue, avec les directeurs, les parents d’élèves et les structures d’éducation populaire.

Robert Karulak, adjoint au maire de Saint-Etienne chargé de l’éducation, de la jeunesse, et de la vie étudiante.

Une réorganisation à opérer ?

« Sans aller jusqu’à rémunérer les structures à hauteur de 27 euros de l’heure, il faudrait quand même que l’on revoit, en partenariat et en dialogue avec elles, le contenu de cette proposition, estime Isabelle Dumestre. Sans cela, elles seront de moins en moins en capacité de répondre à ces appels à projet, car elles risquent de mettre en danger leurs autres activités. L’amicale de Beaubrun en est un exemple tristement parlant ». Un argument sur lequel est revenu Robert Karulak, précisent que la municipalité payait ce service à l’heure parce que le coût de la structure en elle-même, et de ses autres activités étaient normalement financés par d’autres subventions. Pour lui, lorsqu’il y a eu des frais supplémentaires imprévus, ils ont été pris en charge. « Vous évoquiez la fermeture récente d’une structure d’accueil, indique l’élu. Nous avons fait des propositions financières, d’augmentation du financement pour le périscolaire, à condition qu’on diversifie les activités ».

Souplesse et casse-tête logistique

Autre contrainte pour la municipalité. Cette dernière souhaite que le service d’accueil périscolaire reste à la carte. Robert Karulak rappelle qu’avant 2014, il était demandé aux parents d’inscrire leurs enfants pour la semaine entière, sans changements de dernière minute possible. Néanmoins, ce système donnait une visibilité plus précise des effectifs, et les élèves venaient en nombre important puisque cela se faisait dans la continuité de la journée scolaire, assuré par les enseignants ou par des étudiants. « Ce que je souhaite, c’est que s’il y a des fermetures cette année, elles se fassent dans la transparence et le dialogue, avec les directeurs, les parents d’élèves et les structures d’éducation populaire. Nous allons entrer en contact dans les semaines à venir avec les écoles qui pourraient connaître une fermeture l’année prochaine et voir si nous pouvons espérer une hausse des effectifs à la rentrée, de manière à pouvoir organiser un service s’il s’avère nécessaire ».

Les parents vivent dans l’incertitude et se demandent si leurs enfants pourront être pris en charge l’année prochaine.

Danielle Teil, conseillère municipale Le Temps de l’écologie.

934 000 euros par an

Trop vague pour l’écologiste Danielle Teil. « Les parents vivent dans l’incertitude et se demandent si leurs enfants pourront être pris en charge l’année prochaine, voire jusqu’à la fin de l’année en cours, regrette-t-elle. Suite à la fermeture de plusieurs structures d’éducation populaire, nous proposons que ces lieux puissent rouvrir sous forme de Maison des associations de quartier, véritable tiers lieu à destination des associations et des habitants des quartiers ». Robert Karulak tient à rappeler que cette année, trois accueils ont été rouverts alors qu’ils étaient fermés à la rentrée : Tardy, Janon et Vivaldi. Au total, sur 13 000 élèves, privé et public confondus, 1 300 bénéficient de cet accueil à Saint-Etienne. Le service coûte au total 934 000 euros.

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