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La société Richard Frères, un exemple en matière d’égalité femmes/hommes

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Pour marquer la Journée internationale des droits des femmes, la préfète de la Loire, Catherine Séguin, a visité l’entreprise Richard Frères, spécialisée dans le textile médical. Une structure qui peut se targuer d’être exemplaire en matière d’égalité de traitement entre les femmes et les hommes.

Si Catherine Séguin, préfète de la Loire, a décidé de se rendre en ce mardi 8 mars 2022, journée internationale des droits des femmes, en visite dans les locaux de l’entreprise Richard Frères à Saint-Genest-Lerpt, ce n’était pas un hasard. Engagée depuis 2018 via un accord signé pour l’égalité hommes/femmes – alors que la loi n’obligeait pas encore les structures à s’engager – la société spécialisée dans le textile médical fait partie des bons élèves en la matière. La preuve avec la note de 99/100 qu’elle a obtenue lors du dernier index Egapro*, le score le plus important pouvant être atteint sur ce référentiel. Parmi les points saillants de l’égalité de traitement chez Richard Frères, les salaires équivalents entre femmes et hommes à poste équivalent ou encore une parité parfaite pour les 10 plus hautes rémunérations de l’entreprise. « Lorsque nous avons signé cet accord en 2018, nous ne nous étions pas fixés l’objectif d’atteindre ce score de 99, explique Philippe Vernay, directeur général de Richard Frères. Mais nous avons réussi à atteindre ce niveau au fil des recrutements que nous avons effectués. Il faut bien préciser que l’obtention de l’égalité chez nous n’était pas un critère de sélection des candidats. Chacun de nos recrutements s’effectue selon les compétences. » Le dirigeant avoue également connaître, comme de nombreux secteurs en tension, des difficultés pour trouver de nouveaux profils souhaitant intégrer les rangs de l’entreprise. Une des raisons évoquées pour ce phénomène est l’absence de formation sur ce secteur.

La France toujours à la traîne sur les écarts de salaires à poste égal

Pour la préfète de la Loire, les résultats obtenus à l’index Egapro par l’entreprise ne sont pas le fruit du hasard mais bien ceux d’un « travail continu », démontrant la possibilité d’atteindre cette égalité de traitement entre femmes et hommes en entreprise. Notamment dans le secteur industriel qui draine toujours de « fausses idées ». Pour rappel, en France, les niveaux de salaires à poste égal diffèrent de 17 % dans le privé et de 12 % dans le public. Une situation qui « ne peut plus durer » selon Catherine Séguin qui estime que les entreprises se doivent de suivre l’exemple de Richard Frères lors des recrutements en allant à la « recherche de compétences non genrées ».

*L’index Egapro est un index de l’égalité professionnelle mis au point par le ministère du Travail pour faire progresser au sein des entreprises l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Il est obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés et est calculé à partir de 4 ou 5 indicateurs selon la taille de l’entreprise.

Quelques données à propos de Richard Frères :

  • La société dirigée par Philippe Vernay a été créée en 1898 et commercialise deux marques : Velpeau et Cellacare. Sa spécialité : la fabrication de textiles médicaux et techniques.
  • Depuis 2000, l’entreprise fait partie du groupe austro-allemand Lohmann & Rauscher. Depuis 2002, Richard Frères est centre de compétences des orthèses pour ce groupe.
  • Elle compte 60 salariés avec une répartition de 57 % de femmes et 43 % d’hommes.
  • Le chiffre d’affaires de Richard Frères s’élève à 9 M€ pour 2021. Ce dernier avoisinait les 12,5 M€ avant la crise sanitaire.
  • Richard Frères est installée à Saint-Genest-Lerpt depuis 1989, sur un site d’une surface globale de 3 750 m² dont 2 300 m² dédiés à la production, 450 m² de bureaux et 1 000 m² de logistique.

Quelques données à propos de l’index Egapro (avec les chiffres arrêtés au 9 mars 2022) :

  • Dans la Loire, 400 entreprises sont assujetties à l’index Egapro.
  • Au 9 mars 2022, 256 d’entre elles avaient déclaré leur index pour 2022 (une procédure qui devait être normalement effectuée avant le 1er mars). Sur ces 256 structures, huit entreprises ont plus de 1 000 salariés, 38 en ont entre 250 et 1 000 et 210 entre 50 et 250. Parmi les entreprises ayant effectué cette démarche, 114 ont un score non calculable. 11 ont un score inférieur à 75 (toutes ont entre 50 et 250 salariés) les obligeant ainsi à définir des mesures immédiates de correction par accord ou décision unilatérale. 131 ont un score supérieur à 75.
  • L’index moyen 2022 dans la Loire est de 86/100 (85 dans le Rhône, 89 en Haute-Loire, 87 dans le Puy-de-Dôme et 86 au niveau national).
  • Toutes les données collectées par l’administration concernant cet index, sont disponibles et mises à jour quotidiennement sur cette page.
  • Enfin, Eva Curie, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes précise que « cette formalité de déclaration à l’administration n’est qu’une partie des obligations attachées à l’Index de l’égalité professionnelle, la principale étant la publication des résultats sur le site internet de l’entreprise. Cette obligation vient d’être renforcée par le décret du 25 février d’application de la loi dite « Rixain », très récent et donc pas encore connu de toutes les entreprises ».
    Cela rend désormais obligatoire la publication : du score global, des différents indicateurs y compris si l’Index n’est pas calculable dans son ensemble (l’indicateur sur les 10 plus hautes rémunérations étant par exemple toujours calculable), des mesures de corrections définies par accord ou décision unilatérales si le score de l’index est inférieur à 75/1OO et des objectifs de progression sur les indicateurs défaillants si le score de l’index est inférieur à 85/1OO.
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